I, Erzählende Schriften 28, Frau Beate und ihr Sohn. Novelle, Seite 93

28.
Sohn
und ihr
1 Beate
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Frau asand arSane
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——
Argus Suisse et International de la Presse S. A.
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Eatrait du Journal:
duen eelt
Adresse:
Ge
an l01 1909
Date:
LES LIVRES
raze grinser Arthur Schnitzler : Madame Béate et son fils
Tarif réduit,
ment d’avance
Traduit de l’allemand par A. Hella et O. Bournac
période de tem
limitée.
Par Louis LALOY
On traite à fort
Un joli roman tragique. Joli d’une gräce hall, il n est pas aujourd'hul de société plus
un peu molle, mais iendre, et plus tragique.] régulière en ses mceuts que celle des artistes
encore dans la nonchalance aimable et le ro¬
du théätre: après le labeur quotidien, les joles
mantisme pour tous d’une villégiature tyro¬
du foyer, et, pour finir leurs jours, une villa
lienne ou les chasseurs du dimanche se coif¬
en banlieue ou sur la Côte d’Azur, seion les
fent de chapeaux verts, et les familles attablées
faveurs de la fortune et le degré de leur suc¬
se régalent de glaces ou de café à la crème
cés. En Angleterre et en Amérique, ils se
au bord du lac ou le soir, sous ia lune obliga¬
font moins remarquer encore et sont admis sans
toire, on détache les canots pour de sentimen¬
aucune difficulté dans la meilleure société: en
tales promenades. Mais l'une de ces prome¬
ces pays, ciest le cinéma qui volontiers fait
nades ne sera pas inoffensive. Selon les prin¬
scandale. Mais en Allemagne et en Autriche,
cipes de notre civilisation, elle serait meme
il semble que le vieux préjugé qui les ht ex¬
crimmelle si 'auteur ne prenait soin de faire
communier jadis survive et soit partagé par Ies
chavirer la barque en mème temps que ces
acteurs eux-mémes, les obligeant à se singula¬
deux volontés défaillantes, pour les livrer aus
riser, à braver lopinion, à mener la vie de
flots morteis ou les accueillera peut-être sur
leurs röles, pour étonner le monde par leur
les derniers accords de Tristan et Vseult, le
Rgure, sinon par leurs débauches ou leurs aven¬
fantöme d'un roi fou qui, avant eux, y voulut
tures.
périr.
II était bien de ceux-là, celui qui chague
Ainsi présenté, le dénouement vous sem¬
soir donnait à la réveuse Béate l’illusion de
blera, sans doute, de convention. Mais le ta¬
tomber dans les bras de Hamlet ou de Roméo.
lent de l'auteur, que laisse intact l'élégance ai¬
Autre séductrice de profession, cette comé¬
sée de la traduction française, sait nous y.ache¬
dienne devenue baronne allemande, qui ac¬
miner par une progression insensible, dans une
cepte avec complaisance auprès du hls l’emploi
abondance Heurie de détails familiers et une
de la femme fatale, et scandalise la mère à
suite de troubles naifs oü la vertu s effrite
plaisir. Inquiète d'abord, puis gagnée sans ie
comme un chäteau de sable. D'abord, cette
savoir par la contagion, Béate devient pensive,
circenstance atténuante, aue l'hérofne est la
et une nuit, ayant trouvé dans sa chambre um
veuve d’un comédien célèbre dont elle s’était
camarade de son hls, lui cäde avec toute la
éprise en se niénile candeur. Bien que d’ori¬
facilité qu'on peut altendre d’une frivole sa¬
gine et d’éducation bourgeoise, elle s est ainsi
gesse à qui manquent soudain ses points dap¬
wrouvée transportée en un monde G’illusion pas¬
pui en vertus domestiques. Après quoi elle
sionnée.
ressent plusieurs petite affronts, premiers pré¬
En France, si l’on excepte les théätreuses
de Deauville et les promeneuses du music¬
sages de la profonde humiliation qui T'attend
lorsque, surprenant une conversation de son
jeune ami, elle s'aperçoit qu'il la traite, com¬
me elle devait le prévoir, sans grand iespect.
Son hls apprend chez la femme fatale la fai¬
blesse de sa mère et en conçoit un si violent
désespoir qu'à l'un et H'autre, 41 ne reste plus
qu'à partir ensemble, loin de la société hu¬
naine, pour un exil sans retour.
WVienne, aux refrains langoureux de ses val¬
ses, faisait jadis tourner la téte d’une veuve
joyeuse. Mais, à Vienne. aujourd'hul, pro¬