II, Theaterstücke 24, Das weite Land. Tragikomödie in fünf Akten, Seite 100



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me, Génia, le sait, et lui sait que sa femme ne#
Nest-elle pas, en effet, sensationnelle la pre¬
Tignore pas. Génia reste fidele à son volage ma¬
miere représentation de cette nouvelle piece
ri, non point par égards pour lui, mais bien pour
d'Arthur Schnitzler qui est donnée à la fois sur
elle-méme, par une sorte de propreté morale.
six scènes allemandes? IIs sont fort rares les au¬
dje n'aurais pas pu faire autrement n. dit-elle
teurs dramatiques qut voient leurs productions
quand elle apprend qu'un pianiste russe qui la
représentées le méme soir au Burgthealer de
poursuivait de ses assiduifés vient de s. ’uer
Vienne, au Neues-Deutsches theater de Prague,
pour elle. Avant de mourir, Alexis Korsakow,
au Lessing-theater de Berlin, au Residenz-thea¬
lui explique dans unc lettre, les naisons de son
ter de Munich, au Deutsches-Schauspielhaus de
suicide. Génia montre la lettre à son mari.
Hambourg et à la Schauburg de Hannovre.
lei se place une des scènes certainement les¬
Tel est cependant le sort qui n été réservé au
plus osées qui soient au théätre. En lisant ceite
Pays loiniain, tragi-comédie en cind actes d’Ar¬
lettre de Korsakow qui constitue pour sa femme
thur Schnitzler
le plus irréfutable témoignage d’honnéteté, Fried¬
Celui qui s’inspirant d’un délicieux type de
rich Hofreiter se prend non à la détester, le mot
jeune fille viennoise, a fait applaudir Amourette
serait trop fort, mais à se sentir éloigné d’elle.
sur toutes les scènes germaniques, est resté,
7 Ta vertu a forcé un homme à la mort v. lui
cette fois aussi, fidele à sa ville natale. Ce sont
dit-il, et, sans oser lui dire qufelle aurait dü
des types essentiellement viennois qu'il a portés
faire le nécessaire pour l’empécher de mourir,
à la scäne cette fois encore. Ce ne sont plus
son instinct de don uan se rövelte contne tant
ia des Viennois aussi fortement marqués et,pour
d’inexorabie honnéteté.
ainsi dire, conscients de l’être, que ceut du
Tout se passe à découvert dans cette piece.
temps de Lanner et de Strauss, au temps ou ce¬
Friedrich trompe sa femme, et celle-ci ne l’igno¬
lui-ci intitulait une de ses valses les plus célé¬
re pas. Lui, sait qu'elle le sait et le mari de
bres, Vins, semmes et chansons, mais les per¬
su maitresse Jui-méme est au courant. Quand sa
sonnages du Pays lointain sont leurs dignes pe¬
femme reçoit la lettre de Korsakow, elle la mon¬
tits-fils. Ce sont de braves gens, le cceur sur la
tre de suite à son mari. Tout se passe au grand
mein et ne connaissant que fort peu de rivali¬
jcur, et cela nlest certes pas fait pour faciliter
tés sauf sur un point: en ce qui concerne les
la täche de l'auteur. Mais M. Schnitzler se joue
femmes. Là toute n Gemütlichkeit n cesse; cha¬
de pareilles difficultés. Je dirai mème qu'il les
cun chasse pour son propre compte.
recherche. II a un doigté extrémement fin, une
Les générations qui ont fait lan Révolution de
main tres délicate ei légère, habile méme à dis¬
1848 se sont toutes efforcées vers un idéal, soit
simuler ses habiletés.
littéraire, soit social. A la génération actuelle,
Friedrich Hofreiter doit donc au moins pour
que M. Schnitzler se plait à nous montrer sous
quelque temos s’éloigner de sa femme. II ira fai
le jour le plus crü et le plus cruel si j'ose dire,
re un voyage dans les Dolomites. D'autant plu
il ne reste plus rien d’autre que l'amour, les
qu'il y est fort attiré par les beaux yeux de Mil
femmes. C’est l'alpha et l’oméga de ses croyan¬
Erna. Ceile-ci n'est point farouche, et son flar
ces. C'est d’elles quselle attend tout ce que la
cé, ne pouvant supporter ce qu'il appelle si jol
vie peut nous donner.
ment # ces négligences du cceur n, s’éloign!
Jean-Paul dit quelque part dans son & Titan v:
d’elle.
Tant qu'une femme aime, elle aime continuel¬
A son reiour, nous volei dans une villa de“
lement., un homme peut avoir dans l’interva¬
environs de Vienne, à Baden, dans ce méme
le autre chose à faire v. C’est bien ccla; et c’est
Hélénenthal tout plein des souvenirs de Beetho¬
de ces intervalles qu'il s’agit ici. Voici par
ven. Là il surprend un soir un jeune officier qui
exemple Friedrich Hofreiter, le héros de la pie¬
descend par la fenêtre de l'appartement de sa
ce. C’est un riche fabricant, entre deux äges.
kemme, II se bat avec lui et le tue. Sa femme,
Ecoutons-ie parler. II dit à une de ses amies
épouvantée le quitte. Quand à lui, il ne lui
d’occasion: . Quand on a le temps et qu'on est
reste plus autre chose au monde que son jeune
disposé, on bätit des fabriques, on conquiert des
fils. Et la pièce se termine ainsi, sur un grand
pays, on écrit des symphonies, on devient mil¬
point d'’interrogation.
lionnaire, mais, crois-moi, tout cela n'est que
Le titre Le Paps lointain est justifié au troi¬
secondaire; la chose principale, c’est vous..
sième acte par un Don juan d’occasion qui ne
vous., Vous. 9
cesse de tromper sa femme quoiqu'il n’aime au
Friedrich Hofreiter a une maitresse; sa fem¬

eenenen
meur, et cela ne saurait déplaire à une époque
aussi inquiète et agitée que la nötre. Clest un
pessimisme sur lequel on danse comme un vol¬
can.
L’interprétation a été excellente au Burgthea¬
ter avec MM. Korf, Heine et Devrient, Mmes
Hofteufel, Marberg, Bleibtreu et Wilke.
Dans les autres villes, la pièce a été accueil¬
lie sympathiquement. A Berlin seulement, le pu¬
blic a cru devoir à son renom de moralité d
manifester sa froideur à certains moments. C’es
qu'il y avait probablement dans la salle plusieur
personnes invitées, après le théätre, à soupe
chez Mme Wolf-Wertheim.
A. CASANOVAN