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nsane Neg
18. Der
sont heureu; de porter au peuple la bonne parole on
de faire de la propagande française par le théätre
daus les pays on ils jugent que c’est necessaire. Ra¬
eine, Molière on Musset leur paraissent la facilité
môme à interpréter puisqu'ils sont plus distingués
que les acteurs de profession. Peu leur importe que
leurs gestes soient étriqués, leur attitude pleine de
gaucherie, leur articulation molle ou que leur voix
ne porte qu'à trente-cing centimêtres, ils débitent
par eccur avec une süreté ce mémoire à laquelle i1
laut rendre justice, un röle qui serait aussi bien in¬
terprêté par un phonographe, et comme ils font des
salles combles d’autant plus facilement qu'ils ne
font pas payer d’entrée, ils n'ont que pitié et son¬
rire pour les théätres qui ne font pas recette, Avec
quelle sévérité ils jugent le grand artiste en tournée,
condamné à jouer avec des doublurc: ou les artistes
du théätre lecal. Surtout, il laut les entendre à
l’heure du thé déplorer la mentalité sinon les micurs
des cabotins, alors qu'eux-mèmes, avant leur petit
dejenner, se précipitent sur les journaux qui parlent
d’eux et qui fatalement les encensent puisqu’ils
prêtent leur concdurs gracienx! Que si par hasard
un eritique naif lui aussi, an point de croire qu'il
doit Etre sincère, se permet de tempérer ses éloges
Le quelques réserves courtoises, c’est un tolle géné¬
ral des protestations écrites et verbales, des rancunes
tenaces, une guerre déclarée. Un critique de mes
amis ent un jour le courage sans précédent de dire
à un couple d'amateurs des plus distingués, qui fai¬
saient leurs debuts dans une comédie de Musset, qu'ils
s’étaient tirés à leur honneur d’un acte difficile et
que, sans s’embarrasser de tradition, sans avoir une
grande expérience des déclamations en public ils
avaient joné avec une bonne foi et une distinction
vraiment remarquables. On ne lui pardonna ja¬
mais, 1I n’est pas mort, d’ailleurs, et c’est lui qui
me disait: a Plus j’étudie et connais les amateurs,
plus j'estime les professionnels. „
Daniel Mienksor.
(Olit A.
UI BBLCATiOes Wiur FScht!
SAaTAAL AN
GtOITON ANTISTISOF
nsane Neg
18. Der
sont heureu; de porter au peuple la bonne parole on
de faire de la propagande française par le théätre
daus les pays on ils jugent que c’est necessaire. Ra¬
eine, Molière on Musset leur paraissent la facilité
môme à interpréter puisqu'ils sont plus distingués
que les acteurs de profession. Peu leur importe que
leurs gestes soient étriqués, leur attitude pleine de
gaucherie, leur articulation molle ou que leur voix
ne porte qu'à trente-cing centimêtres, ils débitent
par eccur avec une süreté ce mémoire à laquelle i1
laut rendre justice, un röle qui serait aussi bien in¬
terprêté par un phonographe, et comme ils font des
salles combles d’autant plus facilement qu'ils ne
font pas payer d’entrée, ils n'ont que pitié et son¬
rire pour les théätres qui ne font pas recette, Avec
quelle sévérité ils jugent le grand artiste en tournée,
condamné à jouer avec des doublurc: ou les artistes
du théätre lecal. Surtout, il laut les entendre à
l’heure du thé déplorer la mentalité sinon les micurs
des cabotins, alors qu'eux-mèmes, avant leur petit
dejenner, se précipitent sur les journaux qui parlent
d’eux et qui fatalement les encensent puisqu’ils
prêtent leur concdurs gracienx! Que si par hasard
un eritique naif lui aussi, an point de croire qu'il
doit Etre sincère, se permet de tempérer ses éloges
Le quelques réserves courtoises, c’est un tolle géné¬
ral des protestations écrites et verbales, des rancunes
tenaces, une guerre déclarée. Un critique de mes
amis ent un jour le courage sans précédent de dire
à un couple d'amateurs des plus distingués, qui fai¬
saient leurs debuts dans une comédie de Musset, qu'ils
s’étaient tirés à leur honneur d’un acte difficile et
que, sans s’embarrasser de tradition, sans avoir une
grande expérience des déclamations en public ils
avaient joné avec une bonne foi et une distinction
vraiment remarquables. On ne lui pardonna ja¬
mais, 1I n’est pas mort, d’ailleurs, et c’est lui qui
me disait: a Plus j’étudie et connais les amateurs,
plus j'estime les professionnels. „
Daniel Mienksor.
(Olit A.
UI BBLCATiOes Wiur FScht!
SAaTAAL AN
GtOITON ANTISTISOF