—A
Kakadu
ruene
box 15/1
9. 3 0 enetene e eteten tenete

Ne rdrde
404
Au Perroquet vert a été, pour moi, le grandh##
attrait de la soirée. Cest une véritable curlosité
archaique dont s’est fort réjouie ma curiosité deg
dilettante. Le Perroquet vert, c’est un cabaret
souterrain en 1789, sorte de bouge, comme il y
en eut de nos jours, sous le second Empire, ou
des gens du monde prenaient plaisir à se fröler
aux coquins et aux escarpes. Le cabaretier
Prosper exploite cette curiosité malsaine, avec
une particulière habileté. Comme Bruant, il in¬
vectiveles clients à mesure qu'ils arrivent, cequi
est considéré comme une plaisanterie exquise
par ceux-ci. Puis, pour corser la représentation,
il a une série d’acteurs engagés, qui jouent les
assassins apocryphes, racontent de terribles his¬
toires de brigands, avec tant de naturel qu'on
confond les comédiens avec les escarpes. Ces
vrais ont méme moins de réalisme que les si¬
se complique, l’un des comédiens, Didier, vient
c’est un röle imaginé par lui —
raconter
qu'ilja assassiné le duc de Cadignan, qui le
trompait avec sa femme, la danseuse Léocadie.
Le récit est fait avec une telle vérité, que
Prosper, lui-méme, s’y laisse prendre: a Tuas
tué le duc! — s’écrie-t-il, — qui donc t’a dit
qu'il était l’amant de ta femme? Moi, je le sa¬
vais, mais je n'ai jamais osé tele dire s Pour
le pauvre Didier le coup est mortel, il ignorait
la vérité, elle le foudroie, et comme le duc entre
au cabaret, il se jette sur lui etle poignarde,
pour de bon, cette fois. On veut l’arrêter, mais la
comédie devient intense: bruits, cris, tambours,
etlafoule hurlant envahitle cabaret: Que cette
figuration est bien réglée!) s’écrient les gen¬
tilshommes qui croient à une mise en scène du
cabaretier Prosper, alors que cette foule, c’est
la Révolution qui grouille, car la u figuration „
vient de prendre la Bastille!
Rien de plus étrange que cet acte, mélange
de fiction et de réalité, mouvementé comme
une émeute, lancinant comme un cauche¬
Félix Duquesnel

— —
E J. Al. 190 7