WAel
Quelques minutes
avec Magda Schneider
Tactrice-enfant
Près de la fenêtre, grande ouverte sur
ce tiede et brumeux après-midi de prin¬
temps, Magda Schneider: est assise
dans un grand fauteuil en velours vieux
vert et, avec T’application d’une éco¬
lière, en sugant la pointe de son crayon,
écrit des mots sur deux colonnes.. Mais
son professeur interrompt, en ma fa¬
veur, la legon ie français, et Magda en
peignoir rose, ses pieds nus chausses de
petites mules bleu de ciel me reçoit et
ferme son grand carnet noir sur le
mot: g modérés, qu'elle répête une ou
deux fois, en riant d’un air tétu, com¬
me si c’était très difficile!
Magda Schneider nous est tombée du
ciel, car, depuis quelques semaines, on
donne Liebelei au Studio de l’Etoile et
quand on a vu Liebelei, on n’oublie pas
le petit visage d’oiseau de Magda.
un visage enfantin, avec un petit nez
un peu retroussé et qul, parfols, quand
elle vous parle, se fronce pour donner
plus de poids à ses paroles.
Est-elle jolie, très jolie?
Oui, si le charme, si la douceur timi¬
de d’un visage avec ce quelque chose
Magda Schneider
Thésitant dans la voix sont plus émou¬
vants que la classique beauté.
A l’aide de cette étonnante femme¬
monde particulier de
enfant le
Schnitzler nous a été révélé.
Ce monde de douceur et de passions
contenues ou les êtres alment avec dis¬
crétion. Un monde désuet et chargé de
mélancolie ou toute grande aventure, à
peine ébauchée, finit mal, comme dans
la vie, mais plus töt que dans la vie.
Un monde ou le passé vient surprendre
les étres, au moment mème ou ils s’en
croyaient délivré.., Alors tout retombe
ans eri, dans la tristesse, et le silence.
It, devant Magda, j’évoque cette der¬
lière scène ou, au contraire des autres
rtistes ell. P exprimé sa douleur, nans
resque de paroles, par une sorte de
manque de réaction s bien plus
ffrayant encore. Alors, elle m’explique
in serrant les deux mains contre son
ur que tout venait en effet d’elle¬
nème, à ce moment, d’un déchirant
alle-méme, transposé en la tendre
& Christine #.
Le passé de Magde 2.,, II est bref,
sans légende et vieux de trois ans à
peine. Elle est venue du Théätre de
Munich, la viellle capitale artisti¬
que allemande; petite danseuse, puis ac¬
trice de comédie, elle a abordé, il y a
un an et demi à peine, le cinéma dans
un röle que jouait en Francs Anna¬
bella. Depuis elle a tourné une dizaine
Programme
P: Spectac’e permanent.
.: Boirée seulerest¬
4 M.S. :: Matinée et söhrte.
ual. Ciné-Paris-soir, 5. av. République. P.
Actualltés Ciné Parts-Midl, gare St-Lazare. P.
Albambra, 3 b., 2 h.: Pullman 12.
Agrieulteurz: Nagana. M.S.
Agora : L.'Opéra de 4 soua. P.
Apollo: Marpon rouge. Masques de etre. 19.
Artistie: Bonseir Vienne. M.S.
Aubert-Pa#tce: Ma schur masseuse. P.
Auteull-Bon-Siné: Détectives. S.
Barbes-Pal.: Danseuses p. Buenos-Ayres. M.S.
Batignolles: Mile Josette ma fenu i. M.S.
Bonaparte : Nagana. P.
Boulvardia: La petite vendeuse. N.S.
Caméo : Professeur Cupidon. P.
Capitole-Pathé: Mlle Josette ma femme. B.
Capucines: Les prisonnières. M.S.
Carilion 1 Tarzan. P.
Chantecler : Express, Ou va l'Allemagne. M. S.
Tigale-Ciné : Ctesse de Monte-Cristo. M.S.
Ciné-Ch.-Elystes: Si T'arals un million P.
Ciné-Opéra: Nagana. P.
Cind-Pathé : Topaze. M.S.
Clichy-Palace: Seigneurs de la Jungle. P.
Clurelace: Je suis im dvadé. P.
Coliste : La vole sar disque. M. S.
Cenvratien : Touchons du beis. M.S.
Corso-Opéra: Le chant d’ure nuft. P.
#urcelles: Le champion du régiment. P.
Delta: Comtesse de Monte-Cristo. M.S.
Demours-Pathé: Les 2 (Monsieurs de Mme. M.S.
Edouard-VII: Foire aux ilusions (s.-t. fr.). M.S.
Eldorado: Touchons du bots. M.S.
Elysée-Gaumont : Le couché de la mariée. M.S.
Fol.-Dram.: Oncle Moses (parl. yiddish). M.S.
Galté-Rocnechouart: Fanny M.S.
Gambetta: Rome-Expresse. M.S.
aumont-Palace : Le mari garçon. M.S.
Gd Ciné-Aubert: Touchols du bois. M.E.
Grenelie-Aubert: Rome-Express. M.S.
Imperater, 113. r. Oberk.: Maquillage. M.S.
Imp.-Fathé: Testalgent du Dr Mabuse. P.
Kinerama 1 Enfant de ma scur. P.
La Pagode: La chanson d’une nuft. M.S.
Lord Brron: The Kid from spain. M.S.
Louzor-Pathé: Mile Josette ma femme. M.S.
Les Miracles : Don Quichotte M.S.
Lutétia-Pathe: Silence on tou#ne. M.S.
Aindeleine: La Belle de Salzon. P.
aillot-Palace : Prenez garde à la peinture. P.
Marendt--Palace: Touchone du bois. M.S.
Marignan-Path:: Moi et l’Impératrice. P.
Marigny: Qui a reison 7 M.S.
Marivanx-Pathé : Théodore et Cle. 2 M.S.
Max-Linder : Par besoin d’argent. 1“
Mötropole-Pathé: Mlle Josette ma ##me.
Montronge-Aubort : Touchons du bois. M.S.
ontronge-Théätre: Maquillage. M.S.
M.##lin-Ronge: Dame de chez Maxim’s. M.S.
besunge : Passeport jaune. S.
Mozart-Pathé: Silence on tourne. M.S.
Olympla: Une idée folle. F.
Omn.-Pathé: Perdus en mer, Pomplern##
Palace : Bas fonds (Le plage). P.
Palace-Italie: Maquillage. 8.
Pal.-Crolz-Nivert: Allo Berlin, ich Paris. S.
Palals-Rochechonart : Touchons du bois. M.S.
Panthéon: Trenck. M.S.
Paramgunt : La poule. P.
Raspall 216 : Lady Lou. M.S.
Régina-Pals“e: Bome-Express. M. S.
Rea: La mille et deuzième nuft. P.
Royal-Pathé: Toucliomil du bois. M. S.
Saint-Mareei: Mile Jesette ma femme. #.
Saint-Paul: Touchons du bois. M.S.
Sélect-Ps bé : Les 2 e Monsieur s de Mme. M.S.
Studio Caumartin : 25. Back Street. 2 M S.
Studlo Dlamant: Films amateurs: Extase. M.S.
Studio Etolle: Liebelei fr.t. fr.). 2 M.S.
Studio Parnasse: Amitié. 2 M.S.
Studio Plgalle: Les hommes maudits. P.
Studio 28 : Million dollars legs. Le Pélerin. M.S.
Tivoll: Touchons du bois. M.S.
Ursulines : Président Fantöme. M.S.
Vietor-Hugo: Touchons du bois. S.
Washington : 42d, street (s.-t. fr.). P.
de films, tous des comédies sauf
Liebelei, un drame. Tout étonnée de
son propre triomphe, elle en tourne ac¬
tuellement à Paris les versions fran¬
çaise et anglaise. Puiskelle ira & Lon¬
dres et à Vienne tourner un film an¬
glais. Ensulte., c’est l'Inconnu, avec
seulement, accroché ausdessus, pareil à
une étoile, un désir; celui de jouer
dans le film que la Ufa doit tirer di
beau roman de Manfred Haussmann
Abel mit der Mund Harmonica.
Elle sourit, et montrant un télé
gramme:
Devinez? C’est aujourd'hul mor
anniversaire I..
— Alors. Joyenx anniversaire, Mag
da ! si menue, si désemparée peut-être
mais déjà, sans le savoir, si grand
artiste..
Simone Dabreuilk.
Quelques minutes
avec Magda Schneider
Tactrice-enfant
Près de la fenêtre, grande ouverte sur
ce tiede et brumeux après-midi de prin¬
temps, Magda Schneider: est assise
dans un grand fauteuil en velours vieux
vert et, avec T’application d’une éco¬
lière, en sugant la pointe de son crayon,
écrit des mots sur deux colonnes.. Mais
son professeur interrompt, en ma fa¬
veur, la legon ie français, et Magda en
peignoir rose, ses pieds nus chausses de
petites mules bleu de ciel me reçoit et
ferme son grand carnet noir sur le
mot: g modérés, qu'elle répête une ou
deux fois, en riant d’un air tétu, com¬
me si c’était très difficile!
Magda Schneider nous est tombée du
ciel, car, depuis quelques semaines, on
donne Liebelei au Studio de l’Etoile et
quand on a vu Liebelei, on n’oublie pas
le petit visage d’oiseau de Magda.
un visage enfantin, avec un petit nez
un peu retroussé et qul, parfols, quand
elle vous parle, se fronce pour donner
plus de poids à ses paroles.
Est-elle jolie, très jolie?
Oui, si le charme, si la douceur timi¬
de d’un visage avec ce quelque chose
Magda Schneider
Thésitant dans la voix sont plus émou¬
vants que la classique beauté.
A l’aide de cette étonnante femme¬
monde particulier de
enfant le
Schnitzler nous a été révélé.
Ce monde de douceur et de passions
contenues ou les êtres alment avec dis¬
crétion. Un monde désuet et chargé de
mélancolie ou toute grande aventure, à
peine ébauchée, finit mal, comme dans
la vie, mais plus töt que dans la vie.
Un monde ou le passé vient surprendre
les étres, au moment mème ou ils s’en
croyaient délivré.., Alors tout retombe
ans eri, dans la tristesse, et le silence.
It, devant Magda, j’évoque cette der¬
lière scène ou, au contraire des autres
rtistes ell. P exprimé sa douleur, nans
resque de paroles, par une sorte de
manque de réaction s bien plus
ffrayant encore. Alors, elle m’explique
in serrant les deux mains contre son
ur que tout venait en effet d’elle¬
nème, à ce moment, d’un déchirant
alle-méme, transposé en la tendre
& Christine #.
Le passé de Magde 2.,, II est bref,
sans légende et vieux de trois ans à
peine. Elle est venue du Théätre de
Munich, la viellle capitale artisti¬
que allemande; petite danseuse, puis ac¬
trice de comédie, elle a abordé, il y a
un an et demi à peine, le cinéma dans
un röle que jouait en Francs Anna¬
bella. Depuis elle a tourné une dizaine
Programme
P: Spectac’e permanent.
.: Boirée seulerest¬
4 M.S. :: Matinée et söhrte.
ual. Ciné-Paris-soir, 5. av. République. P.
Actualltés Ciné Parts-Midl, gare St-Lazare. P.
Albambra, 3 b., 2 h.: Pullman 12.
Agrieulteurz: Nagana. M.S.
Agora : L.'Opéra de 4 soua. P.
Apollo: Marpon rouge. Masques de etre. 19.
Artistie: Bonseir Vienne. M.S.
Aubert-Pa#tce: Ma schur masseuse. P.
Auteull-Bon-Siné: Détectives. S.
Barbes-Pal.: Danseuses p. Buenos-Ayres. M.S.
Batignolles: Mile Josette ma fenu i. M.S.
Bonaparte : Nagana. P.
Boulvardia: La petite vendeuse. N.S.
Caméo : Professeur Cupidon. P.
Capitole-Pathé: Mlle Josette ma femme. B.
Capucines: Les prisonnières. M.S.
Carilion 1 Tarzan. P.
Chantecler : Express, Ou va l'Allemagne. M. S.
Tigale-Ciné : Ctesse de Monte-Cristo. M.S.
Ciné-Ch.-Elystes: Si T'arals un million P.
Ciné-Opéra: Nagana. P.
Cind-Pathé : Topaze. M.S.
Clichy-Palace: Seigneurs de la Jungle. P.
Clurelace: Je suis im dvadé. P.
Coliste : La vole sar disque. M. S.
Cenvratien : Touchons du beis. M.S.
Corso-Opéra: Le chant d’ure nuft. P.
#urcelles: Le champion du régiment. P.
Delta: Comtesse de Monte-Cristo. M.S.
Demours-Pathé: Les 2 (Monsieurs de Mme. M.S.
Edouard-VII: Foire aux ilusions (s.-t. fr.). M.S.
Eldorado: Touchons du bots. M.S.
Elysée-Gaumont : Le couché de la mariée. M.S.
Fol.-Dram.: Oncle Moses (parl. yiddish). M.S.
Galté-Rocnechouart: Fanny M.S.
Gambetta: Rome-Expresse. M.S.
aumont-Palace : Le mari garçon. M.S.
Gd Ciné-Aubert: Touchols du bois. M.E.
Grenelie-Aubert: Rome-Express. M.S.
Imperater, 113. r. Oberk.: Maquillage. M.S.
Imp.-Fathé: Testalgent du Dr Mabuse. P.
Kinerama 1 Enfant de ma scur. P.
La Pagode: La chanson d’une nuft. M.S.
Lord Brron: The Kid from spain. M.S.
Louzor-Pathé: Mile Josette ma femme. M.S.
Les Miracles : Don Quichotte M.S.
Lutétia-Pathe: Silence on tou#ne. M.S.
Aindeleine: La Belle de Salzon. P.
aillot-Palace : Prenez garde à la peinture. P.
Marendt--Palace: Touchone du bois. M.S.
Marignan-Path:: Moi et l’Impératrice. P.
Marigny: Qui a reison 7 M.S.
Marivanx-Pathé : Théodore et Cle. 2 M.S.
Max-Linder : Par besoin d’argent. 1“
Mötropole-Pathé: Mlle Josette ma ##me.
Montronge-Aubort : Touchons du bois. M.S.
ontronge-Théätre: Maquillage. M.S.
M.##lin-Ronge: Dame de chez Maxim’s. M.S.
besunge : Passeport jaune. S.
Mozart-Pathé: Silence on tourne. M.S.
Olympla: Une idée folle. F.
Omn.-Pathé: Perdus en mer, Pomplern##
Palace : Bas fonds (Le plage). P.
Palace-Italie: Maquillage. 8.
Pal.-Crolz-Nivert: Allo Berlin, ich Paris. S.
Palals-Rochechonart : Touchons du bois. M.S.
Panthéon: Trenck. M.S.
Paramgunt : La poule. P.
Raspall 216 : Lady Lou. M.S.
Régina-Pals“e: Bome-Express. M. S.
Rea: La mille et deuzième nuft. P.
Royal-Pathé: Toucliomil du bois. M. S.
Saint-Mareei: Mile Jesette ma femme. #.
Saint-Paul: Touchons du bois. M.S.
Sélect-Ps bé : Les 2 e Monsieur s de Mme. M.S.
Studio Caumartin : 25. Back Street. 2 M S.
Studlo Dlamant: Films amateurs: Extase. M.S.
Studio Etolle: Liebelei fr.t. fr.). 2 M.S.
Studio Parnasse: Amitié. 2 M.S.
Studio Plgalle: Les hommes maudits. P.
Studio 28 : Million dollars legs. Le Pélerin. M.S.
Tivoll: Touchons du bois. M.S.
Ursulines : Président Fantöme. M.S.
Vietor-Hugo: Touchons du bois. S.
Washington : 42d, street (s.-t. fr.). P.
de films, tous des comédies sauf
Liebelei, un drame. Tout étonnée de
son propre triomphe, elle en tourne ac¬
tuellement à Paris les versions fran¬
çaise et anglaise. Puiskelle ira & Lon¬
dres et à Vienne tourner un film an¬
glais. Ensulte., c’est l'Inconnu, avec
seulement, accroché ausdessus, pareil à
une étoile, un désir; celui de jouer
dans le film que la Ufa doit tirer di
beau roman de Manfred Haussmann
Abel mit der Mund Harmonica.
Elle sourit, et montrant un télé
gramme:
Devinez? C’est aujourd'hul mor
anniversaire I..
— Alors. Joyenx anniversaire, Mag
da ! si menue, si désemparée peut-être
mais déjà, sans le savoir, si grand
artiste..
Simone Dabreuilk.