V, Textsammlungen 19, Mademoiselle Else, Seite 3

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19. Madnoiselle Eise
DEBLT
CHARENTE-INFERIEURE
LA RÖCHLLLK
26 AVRlL. 1932
E
2
IIIIIHHHHIITTHHAHNIHHHEHNHHHHHHHHAHHTHHAHHHHHHEHHAHHHHHHHATHLLHTHHTTTHHHHIIHHHHHHIHHHHHIHAHAHAHIHHHHHHHIAAHTHAHNHHATAHHAHNAHEANAHTAAAAENAAINEHNNEEET
clair, couragensement... E’enseignement json style et le monologue intérieur reste
que l’on donne à nos fils perd, petit à
Luinzaine Littéraire
tributaire du mot qui reste rationnel.
petit, le meilleur de son essence, de son
Nimporte, si l’artiste, justement, se mon¬
äme. On parle de réalisme, de notions
tre adroit, l’impression se dégage saisis¬
pratiques, utiles, d’instruction vraiment
drez-vous de quelques épithétes gro¬
RES
sante des les premières lignes d’une telle
moderne. Les pauvres gens l... A part Vi¬
gnonnes qui m’échapperaient 9
lecture: il sembe que, pour la première
relles de Famille
gny, Baudelaire, quelques grands esprits,
De meme, j’entends nos cadets, les in¬
fois, on aperçoit uneläme nue. Proust Jui¬
ce.— Anrnon
les éerivains du siècle dernier se sont
meine fait Pellel dusplus adroit des mi¬
telligents (nous fe manquons pas d’intel¬
iselle Else (Stock,
comportés comme des gobeurs, comme
niaturistes, à côté du magicien qui vient
ligences), protester contre l'apparence un
cosmopolite).
des jobards malfaisants... Nos dents sont
de recréer de la malière vivante..
pen lourde — ils écrivent: e primaire9 —
agacées, el non parcé que nos pères onl
ces images sans
Mademoiselle Eise, racontée selon lest
I de cerlaines remarques. Dami le bon sens
mangé des fruits verts. „
tion 9 ? Et, sans
procédés traditionnels, paraftrait une assez
ne se revét pas de gräce et les Français
Si bien qu'à la joie commune d’en¬
mel fait pis que
pauvre histoire, toute imbue de ce ro¬
nont pas appris dhier que l’ironie charme
lendre des vérités actuelles d’une bouche
vec l’impitoyable
mantisme macabre dont les scénarios du
plus que la froide raison. M. Duhamel est
incontestable, s'ajoute ici, pour plusieurs,
de la guerre.
cinéma allemand nous ont fourni tant de
un esprit sérienx. La France n’en regorge
le bonheur de salner un esprit droit ei
nodernes ne lui
lamenlables exemples. Une jeune fille,
pas, à T'heure présente. Et elle en a be¬
noble en route vers l’éternelle Vérité.
l’industriel et le
pour sauver son père de la ruine et du #
soin, plus que d’obstructeurs de quinte¬
— la crasse des
deshonneur, doit se montrer sans voiles
essence, qui ne Ini font pas défaut. Je
*7
ndu monde, ou
ni plus, ni moins — à un bailleur deg
nignore pas à quels sourires supérieurs je
manque pour éludier
La place nous
ent, se dépassent,
fonds dilleltante etsadique, sorte de Casa¬
m'expose moi-méme, en proférant ces
comme il conviendrait les cuvres étran¬
sans que l’huma¬
nova revu par Caligari. Affolée, elle pré¬
6vidences.
gères, dont un grand nombre méritent
lit moral, aucun
fère s’exhiber à tout un hôtel et se suicider
Sans doute, les plus difficiles ne dénie¬
T’attenlion, en dépit d’une réclame éper¬
tôt après.
misère: l’asser-
ront pas aux Querelles de Fumille la verve
due, naive, bien française, On ne pourra
la machine, ce
Voyez la puissance du genre! II donne
comique ni la profondeur soudaine de
signaler ici que des événements, La col¬
otre frère, qui ne
aux sentiments une telle vérité, la trans¬
sentiments on le lecteur plonge delicien¬
lection du & roman cosmopolite 9, qui a
de ses moteurs,
cription directe des états moraux et leur
sement au délour d’un chapitre vengeur
déja tres heureusement répandu Le Por¬
redégringole au
successien, fondue ou hachée, ressemble
Mais le vrai mérite du livre, ce pamphlet
trait de Dorian Gray, d’Oscar Wilde,
la matière brute,
tellemene à la démarche de notre esprit
consiste en sa clairvoyante violence.
Daphne Adeane, de Maurice Baring, Terres
.Et l’écrivain
que nous acceptons les pires impossibilités
M. Duhamel a-t-il pleine conscience de
de Silence, de Stewart Edward White,
e— va au bout
de l'intrigue, les fautes les plus criantes
ce quil vient de rédiger un réquisitoire
vient de donner Mademoiselle Else, de
t, opine: il s’agit
de mesure et de goüt: le personnage
contre le & Progrès n, ce progrès matériel
l’écrivain viennois Arthur Schnitzler.
omique! Ce qu'a
vivant, palpilant, obsédant, couvre tout;
qu'on s’efforce de nous faire confondre
Cette longue nouvelle, que suivent plu¬
ogrès, c’est 7 la
il pénètre en nous; et, pour parler encore
avcc le progres moral ? Des écrivains, des
sieurs autres, d’inégale valeur, est une
la sociologie.,
ie langage de l’égran, il rappelle ces essais
moralistes répétent depuis cinquante ans
réussite du genre difficile et rare qu’on a
salut de l’esprit,
de cinéma en relief ou l’approche d’une
et clament depuis la guerre que ce famenx
appelé le monologue intérieur. Valery Lar¬
anité, I'humanité
locomotive faisait hurler de peur une salle
Progrès ne sert pas au bonheur et le
baud, trop rare, lui aussi, et pourtant un
Feligions, ses am¬
entière habituces aux films n plats v. Je.
dessert souvent, mais ce sont écrivains
des maitres de ce temps, un des vrais, en
sespérances, son
ne recommande Mademoiselle Else, ni aux
u de droite-#et, comme tels, süspecis. Or,
a présenté le modèle dans Amants, heu¬
passionnés de pur classicisme, ni, bien
voici le témoignage, combien précienx,
reug Amants. Je rappelle, pour ceux qui
les querelles, à la
sür, a mes jeunes lectrices. Mais quicon¬
d’un homme d de gauche „. Nul, d’aucnn
nauraient pas encore lu ce chef-d’ouvre,
ines de ce temps,
que cherche dans l’art le témoignage de
côté de l'horizon, ne conteste ni sa honne
qulil ne s’agit pas d’une confession à la
Estent trop jennes,
la vie, sous les formes les plus nenves, lira
foi, ni son talenl, ni son information: la
Jean-Jacques, à la Benjamin Constant, à
rocher à M. Du¬
ce g morceaux de bravoure , et puis il
guerre a documenté, mienx que tant
la Fromentin, ni à la Marcel Proust, ou
e Thumeur, telles
ira trouver ou retrouver Valery Larbaud.
d’autres, ce médecin, cc psychologue; il
T’auteur se raconte, sous son nom ou solls
ver queiques-unes
Ferdinand Duviafn.
y a observé de près les plus parfailes
le masque, mais logiquement: cuvres de
nt si juste, sur
réalisations du Progrès. Aucune croyance
Tesprit actif sur les matérianx de la mé¬
es exagérations du
*
confessionnelle n’oriente son jugement.
moire Le monologue intérieur prétend
cusaient pas l’irri¬
Des religions — jusque dans leurs formes
reproduire passivement, et dans leur mo¬
demeurer civilisé,
Prig de litterature coloniale. — Un
dégénérécs (Une Nuit d’Orag:) — on ne
ment meme, les idées qui défilent et s'as¬
s que notre que¬
jury, présidé par M. Pierre Mille, a dé
Jui connaft qu'une vive curiosité et mème
socient en nous, hors de notre contröle,
hontre un peu sé¬
cerné le Grand Prix annuel de littéra¬
son Message aug Princes des Prétres ga¬
an gré de leur fantaisie, de leurs lois mys¬
ques et les bonnes
ture coloniale, d’une valeur d’environ
rantit qu'il restelencore ignorant de l’äme
#térieuses et des hasards extérieurs. Repro¬
5 000 francs.
: mais il yen a
du catholicisme. Eh bien! ce penseur lihre
duction fidele, naive, de quelques minutes
surtout tant de
Au sixiéme tour. le prix a été attribué,
arrive, est arrivé, par les seules forces de
on de quelques heures de notre film secrel.
. Si vous m’ar¬
par 11 voix sur 18 votants à M. Delavi¬
la lovauté ei de la raison, aux conclusions
Entendez qu'il faut beaucoup d’art pour
c vous me privicz
gnette, pour son livre intitulé: Les
des sideles, voire des mystiques.
éléminer ainsi l’art, du moins en appa¬
erté d’esprit, du
Pays noirs v. C’est une évocation des
rence, et dans le fond mème du récit
II faut renoncer, déclare-t-il, aux en¬
sans dommage
meurs des negres.
mme, vons plain- thousiasmes des banquels. II faut voir] — gar il n’est pas défendu des travailler
MAPAT