VII, Verschiedenes 6, Grillparzer Preis, Seite 86

Grillbarzer-Preis
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Les lettres viennoises sont dans la
joie. Le célebre dramaturge Arthur
Schuitzler vient d’obtenir le prix Grill¬
parzer, destiné à récompenser, tous les
trois ans, l’auteur de la meilleure piéce
dramatique jouée sur une scène alle¬
mande. La plus haute récompense litté¬
raire de l'Autriche est, cette fois, décer¬
née à un Autrichien. Le fait ne s’était
pas produit depuis vingt ans; il mérite
d’étre signalé. Depuis que Anzergruber
avait obtenu ce prix, deux ans avant sa
mort, en 1887, il avait été tous les trois
ans régulièrement décerné à un étran¬
ger. Sans doute, les lauréats tels que
Wilbrandt, Gerard Hauptmann, Hartle¬
ben jouissent en Allemagne d’une répu¬
taion considérable et leurs pièces étaient
jouées avec succes méme au Burgthea¬
ter de Vienne. II était cependant assez
humiliant pour les compatriotes de Grill¬
parzer de voir que la commission char¬
gée de décerner le prix fondé par le plus
grand poéte de l’Autriche dans l’inten¬
tion bien évidente de favoriser la litté¬
rature de son pays écartait systémati¬
quement les écrivains autrichiens et pré¬
férait donner le prix treis fois de suite
à Gerard Hauptmann que de T’accorder
à Schuitzler. Aussi, le succès que vient
de remporter enfin ce dernier estil cé¬
lebré à Vienne comme un véritable
triomphe. Les lettrés ne peuvent que
s’en réjouir. Ceux qui ont lu Une
Amourette, le Veile de Béatrix, tes Heu¬
res vivantes savent tout ce que les ceu¬
vres de Schuitzler renferment d’esprit,
de finesse et de poésie. Son recueil de
dialogues la Ronde, agréablement épicé
de a picanteries n, comme on dit à Vien¬
ne, fait songer au lit de Lavedan et sea
roman da Mort rappelle le réalisme pro¬
fond et émouvant de certaines ceuvres
de Maupassant et d’Octave Mirbeau.
Le piquant de l'affaire, c’est que
Schuitzler, qui a créé#le type le plus po¬
pulaire de Vienne, ala douce grisette #,
s’est vu obligé de faire jouer ses pièces à
Berlin avant de pouvoir forcer les portes
du Burgtheater de Vienne, et c’est le cé¬
lebre critique de l’Université de Berlin,
Erich Schmidt, qui a dü user de son in¬
fluence pour lui faire décerner le prix.
Tant il est vrai qu'il est difficile, surtout
en Autriche, d’étre prophéte en son
Days.