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29 Kondedie der Verfuchrung
Arthur Schyitzler. — Komödie der Verführung, indrei
Akten. (S. Fischer, Berlin, 1924, 264 p., in-12).
Dans cette ample comédie anx nombreux personnages — vingt¬
trois nommés, plus les figurants — Schnitzler déroule le tableau
brillant, et sinistre de cc qu'a du etre la décomposition sociale et
morale d’une certaine aristocratie antrichienne d’avant-guerre.
Aristocratie tres composite, on se condoient la noblesse authenti¬
que, la banque juive, l’armée, les hauts fonctionnaires et les artis¬
tes. De multiples intrigues se nouent entre les différents personna¬
ges qui, dans T’espace de trois mois (du 1“ mai au 1 aoüt 1914),
se prennent, se quittent et s’echangent avec une Ctonnante
mobilité de gouts. Ce qui se joue entre enx tous, dans un décor
changeant de garden-parties, de palais viennois et de villégiatures
elegantes, c’est la Comédie de la séduction , une sorte de jen
haletant, rapide et à fleur de peau, une frénésie amoureuse qui
brusquement les unit ou les sépare, et masque de son agitation
trepidante un neant profond, Les seuls qui echappent à ce tourbil¬
Jon, ce sont les sages, les purs contemplateurs dIe pocte Ambros
Dochl), les ecurs simples dIe lientenant Leindorf et sa flancée),
ct. par une issue tragique et queique pen mélodramatique, qui
vient entin réparer beancoup d’erreurs, les amants passionnés
(la comtesse Aurélie et le baron de Falkenir). Cette comédie n’est
legere qu'en apparence; sur cette société insonciante et frivole,
uniqnement oecupée de fétes, d’amour et de plaisir, plane la
menace de la catastrophe prochaine, à laquelle personne ne croit:
Welluntergungstimmung.
Geneviève Biayovis.