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19. Der Ruf des Lebens
mères, qui ne peuvent échapper à la magie de
après les autres brisent seulement. Ce qui
leur sang, qui doivent sombrer dans un crime
Etat; il lui donne la couronne d’Egypte
reste, ce sont des fragments, des esquisses
quelcenque, profond, mortel, parce que sans
quand la chose-eviend trop absorbante,
de destinées. & C’est la viel) Schnitzler, qui
cela ils iraient au ciel eux-mèmes et seraient
implement, sans sentimentalité. c Adieu,
travaille comme bien peu avec des préoccupa¬
obligés de devenir des dieux. Ainsi il est mon¬
tite Cléopätrels C’était tout à fait gentil.
tions morales, qui cherche à connaitre les der¬
tré que rien ne germe sur la terre qui puisse
e un apercu, etc’est tout.
niers secrets de ce que c’estqueedu théätre),
s’élever jusqu'au ciel. La race des Labdas¬
tensuite que vinrent les-grandes premiè¬
apour cette fois conduit lethéätre ad absurdum.
sides est si flère, si puissante, si hautaine
abord la nouvelle pièce de Gerhardt Haupt¬
Ta rappelé adroitement au'il est vrai que la vie
que les dieux de l’Olympe craignent cette
Chaque année, la #euvelle pièce de
atoujours des effeis plus forts quc la scöne, que
couche de princes. Et parce qulil faut se défen¬
rdt Hauptmann est attenduc avec impa¬
la vérité asscz souvent est outrancière et que
dre, par pur souci de conservation, il détruisent
. C’est l’événement le plus important, le
les effets du théätre peuvent étre dépassés. Les
la famille rovale de Thèbes. GEdipe, l’éclatant,
ttachant de la saison. Mais peut-étre l'at¬
Berlinois onttoujours aimé Schnitzler, à cause de
Théroique OEdipe, quoi qu'il nuisse entrepren¬
générale nuit-elle à l’auteur. Peut-étre cela
sa gräce viennoise, à cause de son charme pour
dre, doit courir à sa ruine. I est si haut qu'il
duit-il à arracher les fleurs du bouquet
dire légèrement des choses lourdes, et à cause
n’existe plus de degré au-dessus de son som¬
qu'elles se soient épanouies, à cucillir
de sa sensibilité délicate. Maintenant qu’il ac¬
met, qu'il n’existe plus rien, que la chute. On
uits avant qu'ils soient mürs, pour les
quiert un développement supérieur et qu’il est
pense à la construction de la tour de Babel,
er de Silésie sur le marché de Berlin seu¬
devenu plus réfléchi, ils ont moins de bienveil¬
quand les hommes entassaient pierre sur pierre
tparce que le marché les réclame. On a
lance pour Jui. Le dialogue seintillant de sa co¬
Parce qu'ils voulaient allerau ciel; on se rappelle
senti cela plusicurs fois. Et plus que ja¬
médie 1'Inferméde a trouvé peu d’écho. Et le
le vieux Dien de la Bible, qui, par peur de ses
cet hiver, à la représentation de Ef Pippa
Cri de la ric a été tout à fait incompris.
fils terrestres, invente un moven de se protéger
.C’est vraiment comme un fruit à demi
Le méme sort est échu à Hofmannsthal, à
contre eux. On pense à la folie rare et meur¬
parfois d’une fraiche douccur, et parfois
cause des costumes antiques, à cause de la
trière de soi-méme, dans laquelle les Césars ro¬
Prable. Dans son drame des Tisserands, je
splendeur radieuse de ses vers, à cause de la
mains s’abimèrent quand ils commençaient à
quelqu'un dit: Tout homme a un désir. „
beauté de ses lableaux de scine. Sa tragédie
dresser leurs colonpes dans le temple et à faire
Sehnsucht). Ce mot pourrait servir de
OEdipe et 7e Sphinx contient le voyage d’OEdi¬
prier. On pense à Napoléon qui marche vers
àEf Pippa danse. Car Pippa est le drame
pe vers Thebes, pendant lequel le maudit tue
Moscou à travers les steppes désolés de la
sir. Cetté silhouette de petite fille attirante,
son père Laius, triomphe du Sphinx ct épouse
Russie, sans sens, sans but, poussé sans relä¬
ente et séduisante est pour chacun quel¬
Jocaste, sa propre mère. C’est und tragédie
che par la magie de sa vie, comme OEdine
hose de différent. Pour l'un, c’est unc con¬
qui a unc resonance de féie nuptiale. C’est
sans reläche court au terme de son destin. Et
esensuelle; pour l’autre, le réve d’une féli¬
justement ceite féte nuptiale qui agit comme
les rapports apparaissent visibles à iravers les
ivine; pour un troisième, simplement le
Catastrophe. C’est le charme ménie de cette
siècles. II yaune masse de puissance qui, réu¬
Tout Berlin s’est cassé la téte pour savoir
cuvre. Comme elle est conduite en vers d’une
nic dans là main d’un homme, brise cethomme
ece drame pouvait signiller. Les journaux
beauté inaccoutumée, les juges d’artet les cer¬
lui-méme. I ne doit pas y avoir de dieux sur
ants se sont épuisés en commentaires de
cles qu'ils inspirent ont élevé la voix et se sont
lie, et les philosophes écrivirent sur Pippa
la terrc.
écriés: c Pourquoi cette mythologie grecque?
issertations, qui pour étre conçues sérieu¬
II
Qu'est-ce que nous fait OEdine Aujourd’hui?
ntn’en étaient pas moins comiques. Le
Que nous importe Jecasic? Et que nons im¬
Je pourrais parler de bien d’autres pièces,
cberlinois n’a pas voulu admettre cettc
porte la cruauté ir ensible des dieux, qui dé¬
mais je les ai oubliées pour la plupart. Je vour¬
qu'ily a des choses qu’on ne saisit qu’avec
eident que quelqu'un doit tner son père sans
rais les rechercher dans les journaux de cet
savoir que c’est son père, ct partager le lit
cuvres les plus importantes ont étc ap¬
hiver, mais à quoi hon déterrer des cudavres?
nuptial avec sa mèré sans savoir guc c’est
Je ne veux pas dire ici tout ce qui, est passé,
es par deux Viennors, Artliur Schnitzler
sa mère qu’il étreint. Ce sont des idécs,
mais seulement ce que nous avons retenu, ce
go de Hofmannsthal
idées d’esthéte, dit-on, des choses, pour les¬
que nous avons gagné. Et ces pièces dont je
Brahm à joué au Lessing Theater deux
quelles nous autres hommes modernes, nous
viens de parler constituent la récolte de ceite
des pièces pleines de sens et bien miscs au
Kavons aucun intérét. „ Et l’on faisait la toute
d Arthur Schnitzler, l'/nterméde et le
année.
pelite erreur suivante: on adressait ces repro¬
A Vienne, de toutes ces pièces, on n'a en que
ie la Tie. On peut corsidérer les deux
ches à Hofmannsthal et on s’efforçait de défen¬
côte à côte et reconnaitre en elles la
UInterméde, de Schnitzler. Une splendide ré¬
dre contre lui les autcurs des tragedies anti¬
actuelle de développement d’Arthur
présentation au Burgtheater. Au Burgtheater
qucs. On préchait contre l’esthéte éloigné du
itzler. L’une, I'Interméde, ne contient rien
on adonné encorc unc pièce funähre, Famille,
commun des mortels et on ne remarquait pas
ne événements. Lautre est toute remplie de
de Karl Schonherr. C’est unjeune Tyrolien qui,
combien l'auteur avait rapproché de nous le
dans ses premiers travaux, a montré une éner¬
strophes, d’assassinats, de mort et de sang.
vienx mythe. L'absence de sensibilité des dieux
gie dramatique lout à fait surprenante. Une
remière montre que rien apparemment, ou
rapides à la vengeance, qui nous irrite si son¬
concision tres forle, un sentiment de la vie in¬
Qque rien, n'a besoin de se passer; que des
vent dans les tragédies grecques, a été déve¬
fini. Familte, par contre, a été unc désillusion:
ements doux, fins, tres intimes, suffisent
loppée ici dans son sens le plus profond. II
mal construile ct au total ennuyeuse. A part
mplir la vie d’un homme. La seconde pièce
n’est d’ailleurs pas longtemps question des
ätre, de plus, que des catastrophes considé¬
cela, le Burgthcater a donné encore unc pièce
dieux chez Hofmannsthal. I nest question que
es, des faits puissants ne suffisent pas en¬
bizarre, débordante d’esbrit. de Bernard Schaw.
des hommes, des hommes qui sont obscuré¬
àformer récllement une grande destinée.
évönements qui font explosion les uns j ment liés à la destinée de leurs pèreset deleurs 1le Père perdu.