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box 23/5
nSam
18. Der einnneg
que la vie a des Le Démon de la Terre concu dans la d#en réve et je suis, le jour suivant, toute ] mais que nul lengage ne peut exprimer...
une autre musique, une poésie.
brisée „, dit-elle.
bré, dans l’éter-mime formule est cependant plus serré et
Le Chemin solitaire contient une suite.
ation, composé-Iplus bref, bien que si l’on afoute au Dé¬
Son but, c’est Schoën, son lanceur, celut (de petits drames secrets, intimes, juxta¬
inen de la Terre, sa suite, la Rotte de Pan¬
des expression¬
qui pourrait-n’être pas dupe. II va se ma¬
posés, confondus et qui viennent isoler les
Idero, qui reprend le personnage principal,
rier. Mais elle l’enveloppe, le grise, se
existences, les envelopper d’une invisible
Loulou, la femme fatale, pour le conduire
impressions du
refuse, T’attire dans sa loge. Vétue de sön
atmosphère de brume et les séparer des
jusqu'a sa mort à Londres, sous le poi¬
nniste stelforce
costume de théätre un Pierrot blanc qui
autres existences. Chaque vie porte en elle
gnard de Jack l’Eventreur, dans ces deux
ssollicitations,
Jui donne un double sexe étrange, elle
son mystère et chacun suit, dans'le fond
drames, qui n’en font qu’un, s’enchainent
is, les induc¬
parvient à faire perdre la téte à Schoën
de son ccrur, une route solitaire ou l’on vit
une longue suite de pérlpétics. IIy a dans
L’expression-
qul jusque-la se défendait si bien contre
avec des souvenirs, avcc des désirs, avec
cet expressionnisme beaucoup de roman¬
ineline à Tou¬
elle. Envodté par la diabolique androgyne,
des regrets et des espérances. Ceux d’ail¬
tisme et de naturalisme mélés.., L'héroine
ne au caricaiu¬
tout frémissant de concupiscence, Schoen,
leurs, qui n’ont pas de sentier solitaire
du Démon de la Terre, Loulou est une au¬
ition passionnel
vaineu écrlt sous la dictée de Loulon une
pour circuler à l’écart de la foule, cenx-la
tre Nana, une sorte de femie fatale, eréa¬
Tame risque de
lettre de rupture honteuse à sa flancée
n’ont pas de personnalité,
ture avide et polyinorphe, vétue de tous
. Forme ten¬
II est perdu.
Ilv a plusieurs aventures cachées, plu¬
les costumes, comécienne, chanteuse, dan¬
t pour laquelle
sieurs de ces voies mvstérieuses du passé
scuse et prenant toutes les formes et tous
Enfln Loulou, victorleuse de Schoen, a
u-mème le cin¬
ou du présent dans Der Einsame Weg:
les visages pour alfoler les hommes par
complétement asservi le malheureux et
psychologiques.
celle du peintre Fichter qui est le père,
une sorte de magnélisme sensuel qui lui
Kient en Sakan¬
fait de sa maison un lupanar ou ellenaturel de Félix,l’officier,ie fils légitime du'
amene antour d’elle teus les mäles, de tous
oseie
regne au milien des hommes et des fem¬
prolesseur Wegralh, celle d’lrene Herms,
les ages et de toutes les conditions et non
nisse prédo¬
mes dont la surescitation génésique fait
amoureuse jadis de Julian Fichter, celle de
seuleinent les males, mais aussi ces femel¬
d’une valeur
ses délices. Schoen, honteux de sa déchéan¬
Johanna Wegralh, l’ingénue éprise de l’ex¬
les damnées de Baudeleire, personnifiées
nsuffisant sans
ce pense à se débarrasser d’un seul coup
plorateur Von Sala, celle de Sala qui ignore
par la comtesse Geschwitz
ul qui diete ie
et de Loulon et de l’abominable vassa¬
T’amour de Johanna.., Et Julian Fichter,
6 et de l'uniié
Le Démon de la Terre n’est que la pre- lité ou il croupit dans une humiliation
après la mort de Mme Wegralh, se retour¬
de suggestion
abjecte. Loulon prévient son geste et le
mière phase de l’ascension de Loulou vers
ne vers ce fils qu'il voudrait nommer son
ste et la foule.
tue. II se sera suicidé comme Schwarz.
la fortune, gräce à son extraordinaire pou¬
enfant et qui le repousse. Trène Cherche
I faut attacher
Loulou pourra continuer son jeu infernal
voir aphrodisiaque. Au premier acte Lou¬
9 percer le secret de Julian. Sala reçoit
de dompteuse d’hommes, jusqu’au jour ou
lou, petite fille des rues, vague marchande
T’amour de Johanna.,, et Johanna, qui ne#
Jack l’Eventreur lui donnera le coup de
s vous disent:
de fleurs, que protégeait un personnage
croit pas qu'une existence uisse conserver
gräce.
les objets o.
en place, le docteur Schoen, a été épousée
intact un grand bonheur doutant de son
me ces objets
par un vieux médecin, le docteur Goll,
amant se tue. Von Sala le suivra dans la.
Cette figure de courtisane fatale date
bonhomme pas très solide qu’elle achève,
ily a plus de
mort et Félix, revenant avec tendresse
aujourd'hui quelque peu. La vie sportive,
time de Benja¬
et dans l’atelier du peintre Schwarz, cos¬
vers son père, si douloureusement frappé,
la liberté des femmes ont modiflé le type,
béen des Fran¬
tumée, Loulou pose pour son portraft.
lui prodigue la tendresse d’un fils par le
mais l’imagerie expressionniste qui falt
mieux connu
Schwarz est amoureux de Loulou com¬
sang. Un secret restera éternellement en¬
passer ce cauchemar brülant, abracada¬
leterre et la
me le fils de Shoen, Loulou, coquette
tre eux. Julian Fichter demeurera seul.
brant sous nos veux, ne manque pas de
à froid avec tous, restée seule en compa¬
njours vraie. v
Chacun suivra, dans son cceur, une route.
vigueur. Son dynamism rageur et sa
gnie de Schwarz affole T’artiste. Goll qui
a part de recueillement, de tritesse, d’a.
ent, ses carac¬
lourde volupté. son tragique lent et fan¬
rentre à l’improviste les surprend tous les
bandon ou d’illusion.
tastique sont d’essence germanique.
Peiques et par¬
deux et de fureur, le vieil homme usé,
Dans les deux comédies, l’interpréta¬
ernard Shaw,
saisi par une attaque, tombe raide mort.
C’est la continuité d’un réve qui, mème
tion est lente, posée, réfféchie, méme dans
ement, procède
Voilà Loulon riche et veuve. La première
dans la pesante sensualité, déborde l’ima¬
la passion, dans la représentation de
Frank Wede¬
étapo de sa fortune est franchie.
T’äpre convoitise charnelle; au milieu de
ginaire comme le réel, ne s’achéve ni ne
faire place à
quoi se déroulent les stupres du Demon u.
commence réellement mais dure dans le
encore plus
Loulöt a épousé Schwarz. Son effrayante
la Terre comme dans l’évolution passion¬
temps et l’espace, susceptible de prendre
lice de la vrai¬
coquetterie a servi les intérêts de son
nelle de la vierge Johanna, éprise de la.
toutes les formes, culte de la Vie et De¬
son idéologie.
mari. IIs sont riches. Schwarz est presque
venir éternellement mouvant..
maturité de Stephan Von Sala.., Tout est
dées et ses si¬
gélebre. II y a une ombre dans la vie
appuvé. Chaque mot est précédé d’une,
bour mettre en
de Loulou, son pseudo-père, le vieux böhé¬
Arthur Schnitzler est un autre Porto¬
physionomie, d’un geste bien lisibles pour
ine Schigoleh, qui vient la relancer et lui
Riche, moins incisif, plus langoureux,
le spectateur, qui distingue d’abord sur
rappeler la Böhème fangeuse d’ou elle est
ind traduite et
d’nn érotisme moins nerveux, point ré¬
les visages le sens des impressions quel
ling Erwachen
sorfie. Schoën représente pour Loulou volté et moins personnel. Il a également
vient completer la parole accentuée, mais
été représentée
l'homme brillant, dominateur, celui quicomposé des saynêtes à la Sacha, d’hu¬
laissant encore dans cet accent, une signis
détient aussi une partie du secret de son
08, avec beau¬
mour viennois, La Ronde, par exemple
fication à demi suspendue, inachevée,
douteux passé. IIs parlent tron haut. Le
rien resté que
(traduite), suite de sketches qui met suc¬
Dresque noyée dans un étrange fondu de
candide Schwarz demande des explica¬
tion dont Rou¬
cessivement en scène un couple, un hom¬
P’expression. Pour ainsi dire médité, c’est.
tions. Schoen, cvnique, lui conseille de
rent en France
me et une femme, de différentes classes
le jen dramaturgique d’un peuple qui
n’en pas demander. Vous avez le mil¬
de la société, toujours mené par la mème
pense beaucoup, veut penser et pour le¬
lion n lui répond-il à plusieurs reprises,
unique préoccupation. Moins vigoureux
quel le plaisir et la songerie sont encore:
en quinze ta-Tleitmotiv presque injurieux qui éclaire
que les Allemands, nullement moralistes,
la puberté chez
une sorte de labeur, au milieu duquel, sa.
Schwarz sur les origines de sa fortune.
observateurs et railleurs, dans leur super
suicide d’un
massive intelligence, sa sensualité maté#
Pendant que Loulou flirte avec Schosn, le
ficialité, les Viennois ne manquent pas de
kämens et unc
rielle s’allègent et se spiritualisent et mon¬,
malheureux Schwarz passe dans son ate¬
nuances. Une longue houvellé de Sehnit.
is qui se de¬
tent comme une fumée de' plus en plus'
lier ét se tranche la gorge avec un rasoir.
zler, Mademoiselle Else (traduite) donne
ine gamine de
légère, de plus en plus allégre et lumi¬
Loulou est aussi indifférente au suicide
une idée des meurs et de la psychologie.
Entet sa mort.
neuse, au für et à mesure que ses volutes:
de Schwarz qu'à la mort de Goll. Schoen
Elle est éerite, par un auteur dramatique,
e scène de ci¬
anx mille mouvements, s’élèvent vers le##
obligeamment s’arrange avec la police
sous la forme du monologue intérieur,
elel.
n suleidé au
vour que la brusque fin volontaire de
forme fausse. Le monologue intérieur est
la maison de
Mme Orska est une Loulou incompar####
Schwarz soit mise sur le compte d’une
un amalgame de sensations extrémement
vie.
ble, une vivante silhouette d’Aubrey-Bear:
erise de démence subite. Loulou a essuyé
disparates, quasi simultanées et si rapi¬
dsley. Dans le Chemin solitaire, Albert Bas.
hit obtenu un
le sang de Schwarz sur la main de
des, si fugitives et si variées que leur tra¬
serman et Kathe Haak, avec tous les ar¬
Schotn
magne. La to¬
duction, en mots précis devient impossi¬
tistes de leur compagnie, maintiennent
lans ie drame,
ble, sauf dans le cas ou un discours est
avec une gräce, une vérité et une intel-,
de réalisme ei
Veuve pour la seconde fois, Loulou est
imaginé et élaboré sciemment, ralentis¬
ligence d’exécution remarquables, celle.
ations et des
montée sür la scène. Danseuse et mime
sant la pensée rétrécissant son horlzon.
des états de l’äme, l’art dramatique de ces,
irs jaillissant
acclamée, elle passe devant le désir des
La parole intérieure se compose de termes,
deux pays, patries des grands musiciens,
hr dans la psy¬
hommes plus excitante que jamais, Actri-compris de nous seuls Ce sont, avec.
des grands philcsophes et des grands fai¬
npécha Le Ré-Ice deux fois femme. & Si je ne danse pas!quelques phrases resonnant, de nofre seuleseurs et explicateurs de rèves.
en France, un soir, pendant toute la nuit, je danse] voix, des états de l’áme.,, profonds, divers
Claude BERTON.