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16.3. Die letztensken
MERCVRE DE FRANGE -6-w-1912
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incerlitudes imposées au public, qui obligent a chercher, à réfléchir,
approfondir les caractères; dans ses piéces, comme dans la vie, on se.
heurte souvent aux reviremenis soudains et inattendus des person¬
nages.
Devant le bonheur médiocre de l'ami lant envié, honheur qu'un
mot peut faire écrouler, Rademacher a, je crois, senti plus proton¬
dement la puissance de la mort, de cette mort si proche de lui, et il
asenli soudain que tout ce qut est da uie ne compte plus que pour
ceux qui vont mourir. Etil s’est tu, il a gardé le masque. Etil
meurt.
M. Dhurtal traduisit fort bien ie rôle pénible de Rademacher. IIs.
ent de plus unräle perpétuel des plus impressionnants.Déjà je l’avai¬
vu dans le dernier spectacle de lceuvre, et j'avais admiré son talent.
M. Rolland,— T’acteur poitrinaire. — joua non moins bien; il tousse
dans la perfection. Et Lugné-Poé (l’écrivain) fut Lugné-Poe, c’est¬
à-dire excellent.
Ariane blessée, trois actes en vers de M. Allou,terminait le¬
spectacle. Puisque Racine, sous les costumes grecs, a donné á ses.
personnages les sentimenls etles attiludes des gens de son.-époque,
M Allou a pensé qu'il pauvait agir de méme, et n’est pas moi qui
le lui reprocherai: je n aurais pas éié assez forte en histoire pour
apprécier Texactitude d’une rcconstitution.
L'affabulation pourrait aussi bien étre moderne: une jeune flle
que l’émotion sensuelle d’un homme trouble plus que lamour-véri¬
table d’un autre, épouse avec joie ie premiier; un an après elle s'a¬
perçoit qu'elle n’est pas almée commerelle l’aurait voulu et que son
äme n'apprechera jamais celle de son mari. La cour brutale des.
autres hommes loffense, et aussi-Tindifférente fatuilé de son époux
Rien ne saurait Troubler son orgueil de mari.
Elle redoute pour lurd’influence manvaise de la ville el voudrait
revivre au loin, mais lui (ai-je dit que c’était un homme de lettres?).
refuse énergiquement. II a d’ailleurs apergu une de ses anciennes.
maitresses et voudrait la revoir. Mais le Destin veille, sous les traits
d’un amoureux barbu et farouche. Cet #moureux, le prétendant du.¬
#ter acte, à qui la jeune femme vient de dire
C’est ton cceur que j'admire et c’est Lysis que j’aime.
prévoit T’infidélité du mari, et pour consoler la jeuhe femme, le poi¬
guarde. Me préserve le ciel d’étre ainsi consolée! Voilà les deux
pre“ miers actes, d’une psychologie assez rudimentaire; je note
cependant ce sentiment juste: Ariane, qui est vertueuse, mais non
froidle, redoute d’étre émue par ces désirs qui rödent autour d’elle,
et l’avoue très joliment. Dans le dernier acte, il ne se passe rien, au