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iene Kakadu
9. 3. eententee
a ldtas
Mile Ellen Andree de ia verve. Hauht i Mrei7
teint, II a lan de Tabbe Naudin un grand, pur
gern ieee
el prüden Lehraelere.
La plus originale des trois comédies est cer¬
ehal
tainement Au Perroquet Vert, qui nous vient
de Munich. Elle y.a cu beavcoup de succès et
la mise
en aura beaucoup, surtout avec
en scène mystéricuse et réaliste, tumuliueuse
que M. Antoine a réussie.
Quelle idée ingénieuse quc d’avcir supposé,
en 1789, le soir mème de la prise de la Bas¬
tille, l’explosion révolutionnaire dans les ca¬
veaux d’un Bruant de L’époque!
Le cabaretier Prosper y donne, sous T’aspect
de la vie ordinaire, un speclacle de comédic et
de drame à sa riche elientèle, les aristocrates,
attirés aufour de ces tables vineuses par l’ap¬
pät de l’étrangeté ei de l’invective. (Ces goüls
sont de tous les temps !) Les acleurs, consom¬
mateurs aussi, feignent de raconter tout haut,
comme des événements personnels, des crimes
qalils imaginent.
Didier est le plus couru et le plus surpre¬
naut de tous. II vient d’épouser Léocadie, unc
fille de l’Opéra, qui le trompe avec tout le
monde, et particulièrement avec le duc de-Ca¬
dignan. Didier l’ignore; mais avec ces pres¬
senliments obscurs de la jalousie, il invente
cesoir la scöne veridique, et suppose qulil a
surpris et assassiné son rival.
Pendant ce temps, en tempéte, hurlant, ges¬
liculant, farouches et meurtriers, les héros de
la journée mémorable envahissent les caveaux.
Le commissaire croit que la représentalion con¬
tinne el il veut T’arrêler comme sédilieuse. Mais
Prosper lui crüche au visage la vérité. Le po¬
pulo est vengé, les prisonniers de la Bastille
sont libres. El Ie cabarctier continue; dupé, mni 1
aussi, par T’accent sincère de Didier, il lui crie
qulila en bien raison de tuer le duc, qu’il étail,
en effet, T'amant de Léocadie... Didier reçoit le
coup au moment meme ou entre Cadignan. II
WU
S

le poignarde. Les aristocrates tirent leurs épées
et le rideau tombe,sür une melée inexprimable.
M. Marquet mäintient à la physionomie de
Didier son éloquence déclamatoire. M. Matrat
(Prosper) est hypocrite et rancunenx à souhait.
Le duc de Cadignan nous charme par son 6lé-
gance corrompue, gräce à M. Signoret qui, en
hon comédien (il était tout à Theure le vulgaire
Masseron) possede Tart des métamorphoses. M.
Degeorge a, comme tonjours, de la véhémence
et de T’ampleur. Mile Jeanne Lion est forl gra¬
cieuse en chevalier de La Trémoufffe. Ltocadie
(Mlle Van Doren) apparait un délice d’incon¬
science charmante. La perverse et frivole mar¬
quise de Lansac nous fut restituce, avec tout le
charme possible, par Mile Grumbach. Chez
tous, on sent que veillent non seulement &lün
du maitre v, mais son conseil perspicace, son
incomparable science du thiéälre.
JULES BOIS.
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CL. LL10,
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