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Liebeler
box 13/4
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AVANT-PREMIERB CINEGRAPRICUE
& Liebeler!
Willeux
un ch
émane de a Liebelei:. Latmosphère
d’émotion tendre, de galté vollée, de
tristesse mélancolique aussi qui se de¬
gage du film lui donne um #ton, n¬
finiment prenant auquel le spectateur
ne résiste pas.
Des le debut de l’ouvre de Max
Ophüls, on voit les personnages se
débattre, quasi inconsciemment, com¬
tre la fatalité patiente mais tenace
qu’on verra se rabattre lentement sur
eux jusqu'au dénouement de cette
pauvre histoire d’amour.
Pas un instant, le film me se depar¬
tira de ce eclimate particulier. La
fin tragique des deux gentils amou¬
reux sera, elle-meine, présentée par
petites touches tendres, toutes en de¬
mi-teinte
La photo, les angles de prise de vue,
les décors, le découpage, tout con¬
court, avec une harmonie parfaite, à
cet ensemble.
Le sujét nous plonge, des les pre¬
mières vues, dans l’ambiance gaie et
frivole de la Vienne davant guerre,
ou l’éclat des uniformes, le faste des
fétes, la beauté des femmes et la dou¬
ceur de l’amour passaient au premier
plan des préoccupations humaines.
Un jeune lieutenant est l’amant
d’une femme mariée. Un jour, il tom¬
be amoureux d’une gentille fillette
pour laquelle il a tôt fait d’oublier
sa maitresse et les amours compli¬
quées. Mais la vieille histoire le pbur¬
suit. Un duel tardif le verra tomber
sous la balle d’un mari tardivement
jaloux. La petite amie ne survivra
pas à la mort de celui qui a pris tout
son ccur.
C’est simple, mème un peu naif. Le
Italent du metteur en scène, la com¬
préhension des interprètes ont donné
une ame à cette mievrerie.
1 y a des passages qu'on ne peut
oublier. Celui du retour nocturne des
deux amoureux est empreint d’une
poésie profonde. La scène de violen¬
ce ou nous voyons un jeune officler
préférer sa conscience aux rites trop
étroits de l’honneur dà la militaire:
est d’une envolée surperbe. Quant à
la putssance émotive de celle ou nous
attendons en vain, avec les héros,
l’écho du deuxième coup de feu du
duel, c’est un des plus belles que
nous ayons s entendues , depuis l'avé¬
nement du s parlant #.
Liebeleis est un film que ne dol¬
vent pas aimer certains exploitants
pour qui le s minutage s de projection
passe avant le respect de l’ouvre. Il
# a pas une image à couper dans
Liebelei, sans dénaturer par trop ie
film. Pas une image qui n'ait sa si¬
gnification et sa justification. Com¬
bien de metteurs en scène peuvent en
dire autant?
L’interprétation, qui réunit Magda
Schneider, Louise Ulrich, Olga Tche¬
kowa et Liebeneier, est digne du film.
Par la retenue dans l’effet, par la
gräce de son ensemble, e Liebelei.
est un grand, tres grand film.
G. M.
S. — II est bien entendu qu'il
s’agit ici de la version allemande de
Liebelei -, que l’Odéon nous présen¬
te à partir de vendredi, et non pas
de l’immonde tripatouillage qui pré¬
sida à l’élaboration d’une tardive ver¬
sion française, née du succès de sa
devancière, et ou une sordide écono¬
mie et une incompréhension totale
ont collaboré à massacrer cette cuvre.
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LETOILE DU CAPITAINE ROLM