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B. 3486841
vien- Grillparzer, trop peu connu en France et de l’existence au jour le jour, à ceux qui ]surtout par l’émotion sincère, le souflie
napprécient g## les traditions, les con-(de jeunesse et de passion, le lyrisme pé¬
dont l’ouvre dramatique, d’une grandeur
ear¬
shakespearienne, d’une profondeur philo¬
quétes et les richesses de T’art immortel
Wertiie
nétrant et pathétique qui T'anime, d'un
et consolateur, rappelons que la cendre
bout à l’autre, cette piéce vraiment belle,
sophique et d’une beauté tragique impec¬
#ée et
du grand Beethoven repose dans une des
séduisante et émue, véritable drame d’a¬
cable peut rivaliser avec les plus célèbres
e de
nécropoles de la canitale autrichienne, ou
productions duthéätre moderne.
mour, de sacrifice et de douleur vécue,
beau
triomphe aujourd'hui la musiqueite de
Et pourtant, malgré tout ce que cette
au dernier acte s’éléve presque au su¬
avée,
MM. Humperdinck, Ziller et Millocker.
assertion peut avoir de paradoxal — et
faut
blime, celui qui peut se dégager mème
— Mais qu'importe; et cet éclectisme des
d’une tragédie coftemporaine et bour¬
rien de plus sot, de plus inutile que le pa¬
Appré¬
Viennois, en somme, est une qualité de
radoxe — c’est surtout dans les produc¬
geoise, lorsqu'une destinée humaine s’y
le au
plus: — ravpelons-leur aussi que Vienne
tions faciles et souriantes de l’art popu¬
décide et s’ybrise. Et avec cela, des qua¬
possede, à Theure qu'il est, et sans au¬
laire, —dans les mélodies faciles et exqui¬
lités scéniques de premier ordre, le don si
Mleurs,
cune contestation possible, les meilleurs
rare d’émouvoir et de plaire, de prêter
ses du grand Johann Strauss qui fut tout
ceux
théätres du monde entier, les plus remar¬
une forme concrête et dramatique aux
simplement, ne vous y trompez pas, un
nune
quables au point de vue des progrés desla
personnages qui symbolisent la thése de
homme de génie, l’égal des plus grands
Schefs¬
Tauteur.
mise en scène, les plus riches comme va¬
en une sphére toute restreinte, —dans les
eas¬
riété du répertoire lyrique et dramatique.
Cette thése, d’ailleurs, n'a rien dartif¬
chansons mélancoliques, d’une gräce si
refois
Je parle de l’Opéra et de cet extraordi¬
ciel on d’abstrait; c’est l’éternel poème de
pénétrante et si tendre du poête Lenau,
ie de
naire théätre dramatique du Burg, qui de¬
l’amour, de la souffrance, des décevtions
dans les aimables vaudevilles d’Alfred
ance,
meure jusqu'à présent la première scène
qui tôt ou tard flétrissent nos glus beaux
Lenonge et de Benedix (ou de charmants
Suvre
littéraire de l’Allemagne et peut-étre de
réves, nos aspirations les plus ardentes
et tres véridiques tableaux de meur, lo¬
ont le
I’Europe entière, — institution sans ri¬
vers l’impossible idéal, le thème immor¬
cales se dissimulent sous l’intrigue enfan¬
Prieux
vales ou les chefs-d’euvre de Shakes¬
tel de la passion victorieuse et sacrée, plus
tine de ces auteurs du hon vienx temps)
gions
peare, de Molière, de Sophocle, d’Eschyle,
forte que lamort, les préjugés er la haine,
nphi-!— c’est dans ces produits aimables, éphé¬
d’Euripide, de Lope de Véga, de Calderon
plus puissante que nos erreurs, nos fau¬
méres et souriants de la Muse populaire
Fenou¬
ou de Geethe sont mis en scène et inter¬
tes et que la vie elle-méme.
viennoise qulil faut chercher T’expression
t, les
Et lorsqu'un jeune poéte, éloquent et
prétés avec autant de goüt et de talent
esthétique la plus compléte de cette race
E,les
que tout le répertoire moderne.
sincère nous la raconte à son tour, cette
singulière et sympathique, sublime et
hoven
C’est sur la scène de cet admirable
histoire décevante et exquise, aussi vieille
prosaique, compliquée et naive à la fois.
amu¬
et aussi jeune pourtant que Tunivers re¬
théätre du Burg, ou revivent tant de glo¬
Pays paradoxal et charmant, patrie des
es et
naissant toujours des cendres du passé,
rieuses et d’illustaes, ###ons, et ou étre
grisettes sentimentales, dent les éclats de
r les
nous y prétons une fois de plus une oreille
joué demeure jusqu' présent, pour tout
rire remplissent de gaiett et de jeunesse,
Nova¬
attentive; nous y. goütons un plaisir
dramaturge allemand, le plus grand hon¬
aux jours de dimanche et de fétes, les
ns le
extröme et presque attendri.
neur auquel il aspire, c’est sur cette scène
allées moroses du Prater, pays du beau
ie
Voici enfin un écrivain admirablement
illustre que s'affirma, de facon défini¬
Danube bleu et des valses légères, — bien
ands,
doué pour la lutte terrible du théätre,
tive, le talent d’un jeune écrivain vien¬
ingrat celui qui, après avoir goüté l'at¬
pour cet art singulier, puéril et sublime,
nois, M. Arthun Schnitzler, dont la piéce
traction lente et placide de sa vie débon¬
meins
spontans et complexe, le plus profond et
Liebelet, Tepréschtcc à Vienne avec un
naire et voluptueuse, oserait en médire,
epten¬
immensé succès; est en train de fairé le le plus limité à la fois parmi tous ceux
et, éloigné d’elle par l’inexorable exis¬
plus
qui consolent notre cxil'terrestre. Pas un
tour de tous les théätres germaniques, et
tence, n’accorderait pas quelquefois à la
du ca¬
instant, l’action ne se ralentit, l’intérét ne#
a rendu l’auteur viennois célébre du jour
souriante cité autrichienne une pensée de
mot
au lendemain. C’est une cuvre absolu¬
regrets et de sympathie.
sycho¬
pite, s’empare du spectateur depuis la
ment remarquable, non sans défauts as¬
IIn’y aau'une Vienne au monde, — dit
Fait in¬
première scène jusqu'au dehouement si
surément, mais ou se manifeste un talent
un proverbe local, orgueilleux et naif
triche,
pathétique dans sa sobriété et son réa¬
dramatique de premier ordre. Par la vé¬
comme tout ce qui procède d’un chauvi¬
artis¬
lisme navrant.
rité des caractères, le monvement et l’in¬
que le
nisme quelconque, et qui, pourtant, ex¬
géniosité del’intrigue, Thumour et le pitto¬
com¬
prime une vérité relative, — et à ceux qui
STANISLAS RZEWUSKI.
blime affectent de dédaigner les facilités bauales resque des tableaux de mcurs losales,