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20. Pabbel des tenebres
N• DE DEBITERRERRRRE
Ertroit de
LE TFLI
BLIDA
Adresse
2 0
1333
Date
Signature Me
Frnel.
ChnontqvE UrrERAlRE
S
Les Editions STOCK publient dans leur
collection des Auteurs étrangers de re¬
marquables traductions des meilleurs ro¬
mans qui font prime sur le marché des
livres, et leur prix, 15 fr., tres abordable,
se justifie par une présentation correcte:
Vent de Passion
roman, par Bridget Dryden
traduction David et Godbert
Cet ouvrage, publié en Amérique
1928, est le premier de Madame Bridget
Dryden, descendante du grand poéte an¬
glais du XVII' siècle. Le véritable titre en
est & Passion in the Wind ), et on en
exprimerait assez bien le mouvement en
disant: & C’est un Paul Morand améri¬
cain 2. Cependant la lecture révéle un
talent absolument original, une fantaisie
souple, une psychologie serrée qui ren¬
dent plus captivante peut-étre l’action
qui se déroule dans le monde fermé et
tendu que forme le personnel d’un grand
magasin de New-York.
Un type de femme s’y détache qu'on
classerait difficilement. L’attention de
l’auteur se portant plutôt sur Lexposition
du caractère et de la situation que sur les
Cvénements eux-mèmes. Ni problème, ni
thése, une descente progressive, verticale,
sincère, dans les cceurs humains; et le
récit pourtant est vif, miroitant, vibrant,
voluptueux et passionnant.
Deux ou trois digressions trop poussées
caractérisent toutefois cette ceuvre de
début qui réunit des qualités rares et qui
annoncent une brillante carrière litté¬
raire.
L’appel des ténebres
par Arthur Schnitzler
traduction de 8. Gtanser
Préfacé par Paul Géraldy, cet ouvrage
parut à Vienne, par une coincidence
etrange, le jour meme de la mort subite
de Tauteur, romancier et dramaturge
viennois connu en France par ses cuvres
d’un modernisme aigu, toutes éditées à la
librairie Stock.
Tour à tour, La Pénombre des Ames,
Mademoiselle Else, Anatole, Lo Ronde, ac¬
tuellement jouée par la Cie Pitoëff, ont
manifesté un talent qui devait rapidement
conquérir la faveur du public.
lei, Schnitzler raconte Thistoire d’un
jeune homme insouciant et léger qui che¬
box 35/11
mine entre la raison et la folie et va cfe
crimes imaginaires à l'assassinat, sans qu’à
aucun moment on puisse distinguer la
brisure de l’äme. Cest un drame trou¬
blant, l’étude cruelle et subtile d’un cas
extrème, d’autant plus intéressant sous sa
plume qu’il commença par étre médecin,
et que le tragique intense du récit, qu’Ed¬
gar Poé n’aurait pu dépasser, n’a rien de
fantaisiste.
Le volume se compléte de deux char¬
mantes nouvelles: La Flüte du Pätre, et
Le Lieutenant Gustel, qui complétent et
résument l’eeuvre de Schnitzler.
Mamba et ses filles
par Du Bose Heyward
traduction de D. Clairouin
Issu d’une famille hugucnote française,
réfugiée en Amérique après l’Edit de
Nantes, l’auteur a vecu toute son enfance
sur les grandes plantations de coton de
la Caroline du Sud, parmi les Noirs. II a
connu le côté profondément humain et
artistique de cette race exilée, et a déta¬
ché quelques tvnes inoubliables de la
pégre qui grouille à Charleston. M. Du
Bose Heyward est le grand écrivain su¬
diste actuel, et Mamba et ses filles a con¬
nu un succès éclatant aux Etats-Unis.
Trois femmes, trois générations: Mam¬
ba, la vieille négresse qui, à force d’as¬
tuce, réussit à s’insinuer dans une famille
de blancs aisés et y acquiert une espéce
de respectabilité: Hagar, sa fille, 1vro¬
gnesse, sorte de brute au hon cceur; Lissa,
sa petite-fille, objet de toutes ses ambi¬
tions et qui, vraie civilisée, connait la
gloire à New-York.
Le récit est naif, sentimental, comique
avec cependant des parties fortes et des
scènes violentes et étranges. II est diver¬
tissant et instructif aussi, à l’heure ou la
psychologie du négre est à l’étude, et ou
la question négre devient une des plus
vitales et des plus insolubles du nouveau