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Le Théätre de Schnitzler
Comme peut-être avec des soleils, des éioiles Quelqu'un,
avec les ämes des hommes je joue. Un sens
ne sera trouvé que par celui qui le cherchera.
L’un dans l’autre confluent la veille et le réve,
la vérité et le mensonge. La certitude n’est nulle part.
Nous ne savons rien des autres, rien de nous;
Nous jouons loujours; qui le sait est sage.
PaRacErsE (2).
Ces. vers qu'Arthur Schnitzler a mis dans la bouche d’un de
ses personnages caractérisent excellemment la pensée nihiliste et
voluptueuse qui se joue à travers son théätre; chacune des pié¬
ces de l'auteur viennois apparait comme un foyer ou vient se
concentrer le lyrisme d’une äme éprise de mystère, et pour qui
une certitude serait bien moins une conquéte qu'une mutilation.
D'ailleurs la cerlilude se crée, et peut-étre ceux-la seuls ne l’ont¬
ils pas trouvée qui au plus profond de leur cceur ne la dési¬
(1) Arthur Schnitzler est né à Vienne, le 15 mai 1862, d’un père médecin, et a
fait lui-mème des études médicales avant de s’adonner à la littérature. II habite
Vienne. Son ceuvre littéraire n’est pas exclusivement dramatique: Schnitzler est
l’auteur de nombreuses nouvelles, dont quelques-unes sont de premier ordre
(Sterben, Lientenant Gustl, Frau Bertha Garlan, etc.) et d’un très beau roman :
Der Weg ins Freie. C’est seulement de l’cuvre théätrale de Schnitzler qu’il sera
question ici. — Une biographie de Schnitzler par M. Salkin a paru à Leipzig en rooy.
(2) Vielleicht mit Sonnen, Sternen Irgendwer,
Mit Menschenscelen spiele ich. Ein Sinn
Wird nur von dem gefunden, der ihn sucht.
Es fliessen ineinander Traum und Wachen,
Wahrheit und Lüge. Sicherheit ist nirgends;
Wir wissen nichts von Andern, nichts von uns,
Wir spielen immer, wer es weiss ist klug.
1913. — 10 OCTOBRE.
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