I, Erzählende Schriften 36, Flucht in die Finsternis (Der Verfolgte, Wahnsinn), Seite 34

36. Flucht
Finsternis
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Fonde en 1870
Andes de Ia Piaser
Woit Tout“
LES PLUS AHCIERS-BUREAUX D·EXTRAITS DE PRESSE
37. Rue Bergère, PARIS (9•)
211
N. r Dt
LEUROPEEN“
Extrost d
Av. de Messine, 23, VIII
Adreste:
29 JANVIER 1932
Date:
Signature

Exposthion: —
—.—
LETTRES ALLEMANDES
Schnitzler
Arthur
Pulie dans les Tenstre Gest le ure
de la dernière nouvelle — nous dirions ro¬
man, car les proportions sont celles d’un
véritable roman — du grand écrivgin et
dramaturge autrichien Arthur Schnitzler,
mort subitement au mois d’octobre. L’au¬
teur a tout juste eu le temps de voir cer#
dernier livre imprimé: quelques jours après
la publication en librairie, il était emporté#
par une hémorragie cérébrale.
Fuite dans les Ténèbres... Quand on lit
ce titre en le détachant du contenu du li¬
vre, il a quelque chose de spectral et de
symbelique à la fois, car Schmitzler l'a
choisi alors que l’ombre de la mort planait
déjà sur lui, et c’est par ces mots qutil
aterminé son cuvre abondante et riche.
Cetté cuvre est celle du dernier grand
écrivain de la tradition de la vieille Autri¬
Iche; eile a débuté par des livres d’une
gräce mélancolique et légère, elle a con¬
quis, peu à peu, du sérieux, du e poids 9,
de la vie, de la profondeur psychologique,
et, influencée par des études médicales
(Schnitzler avait d’abord voulu être méde¬
cin), eile en était arrivée, surtout dans les
longues nouvelles, aux chefs-d’cuvre nar¬
ratifs de l’äge mur, -ou l’intriguc cesse
d’étre le jeu de deux fantaisies, ou l’auteur
n’a plus de mélancoliques dialogues avec la
Mort (trait qu’on retrouve semblable, et
pourtant différent, chez Hugo von Hof¬
mannsthal, et qui est typique des milieux
viennois de cette époquel. mais ou au con¬
traire, d’une plume ferme: et savante, l’écri¬
vain pénètre jusqu'au tréfonds de l’erreur
et du troubie humains.
*
Fuite dans les Ténèbres se caractérise,
comme toutes les nouvelles de Schnitzler,
par la beauté stricte et accomplie de la
forme, par une observation. complère et sans
defaut de la vie. et.font.Peffort. de l’éert¬
vain tend à noter dans tous ses städes mys¬
térieux une éclipse morale, qui va s’as¬
sombrissant jusqu'à l’issue tragique.
Le sujet? lI est fort simple: c’est le
déclin d’un haut fonctionnaire, qui, arrivé