I, Erzählende Schriften 31, Fräulein Else, Seite 107

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Fraeulein Else
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LALSAGE FRANGAISE
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28 Juiliel 1929
seuleinent une Euvre remarquable au point de vue
ques et psychoanalrtiques jue les ecrivains aciuels
innsvation, mais un vrai mionument de Part epique.
doivent anx progres realises dans ces dernier's an¬
Schnitzler a fait ccole et parmi ceux qui les pre¬
nées par les seiences psychiques. 76 Spuk des Ale¬
miers marcherent sur ses traces, il faut nommer
lags „ Phaniome v. & Aussenseiler 9. & Gelichter
Hermann kesser qui a repris en Papprofondissant
und Gelächter „).
le sillon ereuse par Pillustre médecin autrichien. La
G’est a celte derniere calegorie que se ratlachent
nouvelle est devenue son domaine evon peut dire que
la plupert des nouvelles de A. Schnilzler domt Pune,
dans ce domaine il regne en maitre. G’est celui qui
Mudemoiselle Eise C) peut etre considerée comme 1e
convient du reste lemienx à ce tempérament darliste
chef-Cceuvre du gehre. Je ne vondrais parler iel
delicat, scrupulenx et comprehensif. II ne compte
que de celte seule de ses nonvelles.
à son achif que quatre ou eing Euvres • mais si par
ceite limitation mèmne, il s’est vu tenir jusqutici un
peu en dehors du grand mouvement littéraire de son
epoque, i1 a aussi pu produire de veritables joyanx
el faire d’inléressantes recherches sur les procédes
particuliers à la nouvelle, telle que notre espril la
concoit aciuellement. G’est ainsi que Kesser a en le
merite de découvrir et dappliquer ceux qui corres¬
pondent ie mienx à nos besoins psychologiques ei
litteraires.
Dans sa premiere nouvelle Lukus Lungkoller (!).
ine houvelle historique, in nous décrit la Saint-Bar¬
Thelemng vue pat un jeune etränger, absolument iglo¬
rant de cc qui se passe aufour de lui ei des évene¬
ments qui lui coütent la vie. Par cet ingénieux pro¬
cedé, Resser reconstitue un nouvel aspect du terrible
episode qireil nous montre à travers Tinconsciente
hallucination du jeune homme qui en est le témoin
involontaire, sous ia forme d’une vision grandiose
et horrible à la fois.
Dans Strussemann (“), qui relate la fin tragi-comi¬
que d’un banquier victime de l’inflation, l’auteur
nous presente un homme puissant et intelligent, au
moment on il agonise sous les huees de d sa rue 9,
(Cl. Rev. Rhénane)
c’est-à-dire des habitants les plus proches de sa de¬
Arthur Schnitzler
meure devant laquelle ils se sont rassemblés. Son
portier le tient enfermé dans son jardin el là se dé¬
Ce qui fait surlout ressortir l’originalite et la nou¬
oule un lugubre dialogue entre la foule méchänte
veaute de cette cuvre, c’est sg’ -ommt. Schmitzler u
et hostile et le géant vaineu par la médiocrité qui
recouru iei à un procédé artistiquedencore inusité,
vomit à la face de ses bourreaux son dédain et son
dlont les effets sont singulicrement puissants: 1e mo¬
infinie détresse. Mais l’euvre de prédilection de
hologue intérieur. Ce procédé est Texpression exté¬
éerivain, celle pour laquelle il a réservé les couleurs
rieure et rigoureusement exache de notre connaissan¬
les plus chaloyanies de sa palette et qui peut étre
ce actuelle de l’äme humaine. Depuis quelques années
considerée comme son chef-d’cuvre, c’est Schwester
déja la psychologie et la psychiätrie étaient parve¬
(In Scur-infirmiere) (!). Tout le drame se passe en 24
nues à découvrir les voies secretes qui Font commu¬
heures dans läme d’une simple fille, garde-malade,
niquer notre étre conscient à T’inconscient, le voulu
ue les confessions d’un malheureux confié à ses
au réflexe, le sain au maladif, et en suivant ces voies,
soins ont bouleversée. Ce malade s’est suicidé et elle
à reconstituer eine äme dans son activité, plus on
seule sait qu'il s’est volontairement donné la mort
noins dissimulée, à la mettre à jour, vivanle et pal¬
clqu'il n'a point été assassiné, comme le prétendent
pitante encore, comme un corps dont Tautopsie ro¬
les tribunaux qui Tappellent maintenant à la barre
vele les secrets. Cette acquisilion scientifique G’une
pour temoigner. Faudra-t-il qu’elle livre le secret
si haute valeur m’avail guere trouve son expression
strun malade devenu un ami lui à confié avant de
que dans les carnets de noles des psychologues ou
mourir? Le pourra-t-elle? Elle le doit, car de sa
les fiches de maladie des psychiälres; le grand mné¬
Ceclaration depend la vie d’un homme qu’on accuse
rite de Schnitzler, ce fut de Tavoir utilisce comme
# lort d’en avoir assassiné un autre. Quelle tempéte
moven et expression arlistiques. Sa malheureuse hé¬
lans cette ame si sereine jusque la que de problé¬
roine, i1 T’a suivie pas à pas, mot pour mot, dans 1e
ies se posent à elle, que de scrupules! Ces heures
monologue que sa petite äme désemparée se tient
sont une veritable agonie, que nous vivons minute
souvent inconsciemment & elle-mene ei a ainsi re¬
par minnte avee Tinfirmière. Nous la suivons an tri¬
consiitué, en passant d’un detail à un autre, ie draine
Binal, nous passons par toutes les phases de ce
interieur qui se joue dans le ecur de la jeune fille
conflit interieur et nous assistons à la fin de son
impitoyablemnent traquée, jusqu'au moment on éclale
cauchemar. lorsqu'un simple signe de tete de sa part
avec une violence terriblement dramatique, la erise
suffit à reveler la verilé sans qu’elle alt meine en
extérieure qui la livre à son perseculeur. Ce drame
besoin de livrer son secrel. Ce qu’il y a peut-éire de
m’est pas seulement poignant par ses donnees tragi¬
plus remarquable dans celle Guvre on sont acch¬
ques, il est terriblement humain et achel. La perfec¬
mulées tant de beautés, c’est ce passage sans tran¬
tion méme à laquelle alleint P’auteur, n’en fait pas
sition du desespoir dans iequel se débattait la mal¬
(1) Traduction chez Stock, 6dit.
(1) Chez Rütten und Löhning.