I, Erzählende Schriften 30, Casanovas Heimfahrt, Seite 96

Casanovas Heimfahrt
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30. SubanmanAn
LA TRIBUNE DE GENEVE
Tet sa mère me semble mienx conduit, plus
garun
Tachevé dans son dénouement, plus intéressan
VIENT DE PARA.
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méme au point de vue psychologique, que T’au¬
n
tre, celui dont Alain, Tota et Marcel sont le
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nmumrnmrent
acteurs. Des deux côtés, il y a une manière
de rédemption; et la vocation d’Alain répond

NOTES en MARGE 8
assez bien au revirement de Mmne de Bié
*
nauge; toutefoit, dans le escond cas, il sem
bie que la solution est un peu brusquée. Elle
des
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est moins originale aussi, et pour tout dir
c’est l’endroit du livre qui me plaft le moine
Mais cela n’enléve rier à ce roman de ###
LIVRES NOUVEAUX—
valeur. Tentends de sa valéur littéraire. Peut
S

être voudra-t-on en tirer des conclusions du
côté des théologiens, qui s’occupent beaucou
bie qui n’inspire pas de pitié, mais du dégodt.
Ce qui était perdu, par François Mauriac.
des romans par le temps qui court et qui
Cependant, la lutte qui se livre dans ces ámes
Deux hommes en moi,
(Grasset, Paris). —
cherchent quelquefois des argumente apologe
obscures fait resplendir des clartés que Mau¬
par Daniel-Rons. (Plon, Paris).
Albert
tiques. Je n’y vois pas d’inconvénient. Cepen
riac, jusquici, avait seulement laissé entre¬
Londres n’a rien vu, par Francis Doré.
dant, il ne me paraft pas qu’on puisse infé
voir. C’est Irène de Blénauge, d’abord, l’un
(Figuière, Paris). — Proie des femmes, par
rer grand'chose, en faveur de la religion, de
des plus beaux types de stoique que la litté¬
Marcel Andrys. (Albin Michel, Paris).
cette sombre histoire. A moins qu’on
rature ait créés. II edt été facile, trop facile,
Casanova, par Stefan Zweig. (Attinger,
veuille souligner cette vérité, illustrée p#
d’en faire une sainte; l’auteur en a fait une
Paris et Neuchätel).
— Le retour de Casa¬
Mauriac, que le bien pent sortir du mal et que
nietzschéenne, comme s’il se voulait garder
nova, par Arthur Schnitzler. (Id).
T’excès mème de la pourriture est un terrea
de recourir aux procédés commodes du roman
propice à la gräce. Pecca fortiter sed fomting
à these. Telle qu'il l’a concue et décrité, cette
L’auteur de e Genitrix# et de & Thérèse Des¬
crede! dit un vieil adage. Si Augustin n’ava##
figure est d’une grandeur émouvante et les
queyrouxs demeure égal à lui-méme, ce qui
été d’abord un grand pécheur, il n’aurait peut
pages ou, ayant jugé la vie, sans appel pos¬
est remarquable, et sans se répéter, ce qui
étre pas été un grand saint. Si Irène avait ét
sible, elle s’approche doucement de la mort, à
est plus rare encore. A la série déjà longue de
une bonne paroissie ie et Tota une petite fill
Theure de son choix, touchent aux sommets.
grands romans qu’il a signés, il vient d’en
bien sage, évidemment, ce qui était perdt
ajouter un qui marque comme une étape nou¬
La mère. d’Hervé n’est pas moins atta¬
n’aurait pas eu besoin d’étre retrouvé.
velle de son talent. & Ce qui était perduv est
chante, sinon par elle-méme, — car elle nous
Pour moi, je me satisfais pleinement d
un beau livre, ou l’on retrouve, avec l’élé¬
est présentée d’abord comme une vieille fem¬
trouver sous la plume de François Mauria
gante sobriété dont Mauriac ne se départ
me assez sotte et encombrante, — du moins
une peinture si forte, une Gude de caractère
jamais, cette puissance créatrice, ce don de
parce qu'elle incarne un amour maternel as¬
si poussée.
rendre sensibles les drames intérieurs, cette
sez fort pour condamner Jui-mème ses fautes.
II y a deux hommes en chacun de nou#
connaissance profonde de la passion, cette op¬
En effet, Mme de Blénauge mère, qui n’avait
Tous, si nous sommes doués d’un peu de re
position continuelle, tour à tour sourde ou vio¬
jamais compris sa bru et qui donnait à cette
flexion, nous l’avons pu constater, et les hérd
lente, entre la chair et T’esprit, qui caractéri¬
créature supérieure laffligeant spectäcle
de Mauriac eux-mèmes nous ie disent. Cett
d’une dévotion étroite et bornée de bigote, en
sent l’cuvre entière de l’écrivain.
mystérieuse coexistence a inspiré à M. Da
arrive, Irène morte, à se reprocher de n’avoir
Ici comme ailleurs, les personnages ont
niel-Rops quatre récits qu’il a réunis sous 6
pas su lui montrer ce qu'elle discerne enfin
presque tous quelque chose de morbide. Ile
titre commun: e Deux hommes en moi##,
être le vrai visage de la religion. La scène ou
sont affligés de tares, ils participent d’une in¬
qui sont tout àd fait remarquables.
se révéle ce nouvel état d’esprit est encore un
quiétude malsaine que nous connaissions.
Deux hommes vivent ensemble, loin
de ces sommets auxquels Mauriac atteint avec
Hervé de Blénauge, áme médiocre de jouis¬
monde, presque sans contact avec leurs sen
une tranquille audace.
seur cul guette avec envie le bonheur d’au¬
blables: ce sont les deux ingénieurs d’un
Alain, le frère de Tota, le frère dont Marcel
trui; Marcel Revaux, qui a vécu longtempe
usine électrique, sise en haute montagn
est jaloux, représente lui aussi une victoire
aux dépens d’une femme et qu’obsede, dans
L'un, le narrateur, eubit à un tres haut degi
morale, bien que ce soit, à mon sens, une sil¬
l’état de mariage, une hantse confinant à la
l’influence de Tautre, qui le domine, qui 1i
houette plus falote, d’un dessin moins ferme.
folie; Tota Forcas, la femme de Marcel, qui
impose sa supériorité, mais qui excite pou
IIya, dans le roman, deux drames parallèles,
attend d’une aventure sa délivrance et qui
ce motif mème sa colère, presque ea hain
les drames de deux ménages; je ne songe
passe ses nuits à danser, tout cela forme une
Une pareille situation est parfaitement cor
noint à les raconter et à les expliquer äci.
humanité d’une tragique vérité et d’un mo¬
dernisme authentique, une humanité miséra- Mais celui qui se joue entre Hervé, sa femme cevable. Dans les conditions ordinaires de 1