I, Erzählende Schriften 23, Der Weg ins Freie. Roman (Die Entrüsteten), Seite 304

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UN ROMAN VIENNOIS
persuader aujourd'hui d’accepter pour patrie, sous prétexte que
mes ancétres, il y a quelques milliers d’annécs, ont été chassés
justement de là-bas et dispersés à travers le monde. A propos de
quoi l’on pourrait d’ailleurs remarquer que les ancétres de M. Jalau¬
dek, et méme ceux de nofre ami le baron de Wergenthin étaient
aussi peu chez eux dans ce pays que les miens et les völres.
Leo essale alors de justifier le sionisme et rapporte les vives,
les émouvantes impressions qulil a recues au Congrès de Bäle.
Mais Heinrich, qui pendant le récit de Leo s’était promené à
petits pas de long en large sur la prairie, déclara que le sionisme
lui apparaissait comme le plus terrible fléau qui se füt jamais
abattu sur les juifs.. Sentiment national et religion, ces deux mots
Tavaient de tout temps exaspéré, à cause de leur ambiguité frivole.
ou plutôt sournoise. La patrie., c’était une licton pure et simple,
un concept politique, floctant, variable, insaisissable. La seule chose
qul edt une réalité, c’était le pays natal, et non pas la patric... par
conséquent, le droit au pays natal était inclus dans le sentimnent du
pays natal. En ce qui concerne les religions, il prenait plaisir aux
légendes chrétiennes et juives aussi bien qu'à celle de la Gréce et de
Inde; mais toutes lui devenaient également insupportables et
antipathiques, des qutelles cherchaient à lui imposer leurs dogmes.
Et il ne se sentait d’attaches avec personne, non, avec personne au
monde
Les discussions vont ainsi se poursuivant à travers tout le
livre, et les arguments s’opposant les uns aux aufres, toujours
vibrants, toujours passionnés, toujours irréductibles. II n’est
pas de thèse à laquelle Schnitzier n'ait donné, par un remar¬
quable scrupule d’artiste, sa plus grande force persuasive.
Mais que pense-t-il lumméme du fond de la question? Quelque
vaine ou quelque indiscrête que soit cette recherche, il n’ya
guère de lecteur qui ne s’y obstine, II ne parait pas possible
qu'un écrivain qui a su présenter d’une manière si frappante
tous les aspects du probième, se soit abstenu de formuler Jui¬
méme une opinion. On se défend malaisément de cette manie
de vouloir chercher l’homme à travers l’auteur.
Mais Schnitzler, qui ne veut pas se donner le ridicule de
jouer au sociologue, n'a pas livré sa pensée. II faut se contenter
de présenter l'hypothèse la plus vraisemblable. II semble bien
quten fin de compte ces discussions sur la question juive, qulil