3. Sterben
We n
vox 1/2
554
LA OUINZAINE
des le gloire de M. d'Annunzio. Et M. T'abbé Charbonnel qui dit
" Maitre 9 à Zola, a trouvé ces luxures effrénées d’un dément et
d’une épileplique, auxquelles se méle le ragodt d’une religiosité
sacrilege, un sujet bien digne d’étuds, et il i'a étudié, von sans
admiration, dans la Rerue de Paris. Et M. Doumic — vous ie voyez,
ma cousine, tous nos critiques les pius délicats et les plus vertuenx
ont donné — a le plus qu'il a pu atténué sa fine ironie pour parler
respectueusement à la Sorbonne et dans la Nevue bleue de ce disci¬
ple adroit de Maupassant et de Dostolewski. d’Edgar Poß et de Bau¬
delaire
Ces mèmes critiques, sauf peut-être M. Charbonnel, qui a écrit
sur Rome un article enthousiaste, ne supporteraient pas la pensée
que l'Académie püt donner le père de Nana ei de la Mouquette
comme confrère à Me Perraud et à M. Anatole France, et le charger
de distribuer des prix de vertu.
Mais puisque ces sembres histoires nous viennent d’ltalie, de
Suisse et d’Allemagne, c’est éiégance de cosmopolite de icur faire un
succès en France... Et je leur fais donc, moi aussi, ma réclame
— 4
ma manière.
Ma cousine, nous avons eu ce mois-ci ce que les journaux appellent
la série rouge: le père qui étrangle son hls et le jette en un buisson;
le père qui égorge sa fille à coups de rasoir; le mari qui tre sa
femme à coups de revolver, — plus o. dinaire cela; — le gendre qui
assomme sa belle-mère, — cela plus logique; et le suicide manque
de Liane de Pougy; sans compter le pauvre diable de braconnier
fusillé par les gardes de M. de Rothschild, la femme écrasée à l’Opéra,
Tassassinat du shah de Perse, la rencontre des trains d’Adelia, la
catastrophe de Rochebelle, la bombe de Barcelone, et le beau car¬
nage de Moscou.,. Je vous devais une cbronique de sang et d’bor¬
reur: gräce àla littérature d’aujourd'hui, vous T’avez.
Qui dit encore que les livres sont faits pour distraire, charmer,
élever ?.. Retournez à vos couvées, ma cousine.
GABRIEL AUBRAY.
We n
vox 1/2
554
LA OUINZAINE
des le gloire de M. d'Annunzio. Et M. T'abbé Charbonnel qui dit
" Maitre 9 à Zola, a trouvé ces luxures effrénées d’un dément et
d’une épileplique, auxquelles se méle le ragodt d’une religiosité
sacrilege, un sujet bien digne d’étuds, et il i'a étudié, von sans
admiration, dans la Rerue de Paris. Et M. Doumic — vous ie voyez,
ma cousine, tous nos critiques les pius délicats et les plus vertuenx
ont donné — a le plus qu'il a pu atténué sa fine ironie pour parler
respectueusement à la Sorbonne et dans la Nevue bleue de ce disci¬
ple adroit de Maupassant et de Dostolewski. d’Edgar Poß et de Bau¬
delaire
Ces mèmes critiques, sauf peut-être M. Charbonnel, qui a écrit
sur Rome un article enthousiaste, ne supporteraient pas la pensée
que l'Académie püt donner le père de Nana ei de la Mouquette
comme confrère à Me Perraud et à M. Anatole France, et le charger
de distribuer des prix de vertu.
Mais puisque ces sembres histoires nous viennent d’ltalie, de
Suisse et d’Allemagne, c’est éiégance de cosmopolite de icur faire un
succès en France... Et je leur fais donc, moi aussi, ma réclame
— 4
ma manière.
Ma cousine, nous avons eu ce mois-ci ce que les journaux appellent
la série rouge: le père qui étrangle son hls et le jette en un buisson;
le père qui égorge sa fille à coups de rasoir; le mari qui tre sa
femme à coups de revolver, — plus o. dinaire cela; — le gendre qui
assomme sa belle-mère, — cela plus logique; et le suicide manque
de Liane de Pougy; sans compter le pauvre diable de braconnier
fusillé par les gardes de M. de Rothschild, la femme écrasée à l’Opéra,
Tassassinat du shah de Perse, la rencontre des trains d’Adelia, la
catastrophe de Rochebelle, la bombe de Barcelone, et le beau car¬
nage de Moscou.,. Je vous devais une cbronique de sang et d’bor¬
reur: gräce àla littérature d’aujourd'hui, vous T’avez.
Qui dit encore que les livres sont faits pour distraire, charmer,
élever ?.. Retournez à vos couvées, ma cousine.
GABRIEL AUBRAY.