I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 64

3. Sterben
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LETTRES A MA COUSINE
Au lien du pélerinage se sont donné render-vous toutes les laideurs
et toutes les difformités: goitres, érésypèles, scrofules, pustules
uicères, hernies, lepres... Ony voit e des lemmes demi-nues eteiflan¬
quées comme des chiennes n, des wenfants verts comme des lezards „
des tétes gaux venx tristement glauques comime ceux des gros
crupauds v, aux ièvres énormes & pareilles à des débris de foie cru #,
des paralytiques déjà à demi pourris, des moribondes déjà mangées
des mouches, des convulsionnaires et des démoniaques hurlants:.
quarante pages d’innommables horreurs, qui font paraitre M. Zola
bien limide.
Comment alors n'avoir pas & la nausée de la vie „? Le divin,
vollà ce que c’est! La famille, c’est le père gros, apopleclique,
rougeatre, violacé, hidenx, avec des meurs ignobles, halssant sa
femme qui le hait; c’est Diego, le frère, brute répugnante que George
vondrait écraser; c’est tante Joconde boiteuse, bigote et goulue,
demi-idiote.
L'amour, c’est Hippolyte, une femme épileptiqu“, béte de luxure
incomparabiement belle, mais étre inférieur den la splendeur de
schanimalité „, étre, de ruine et de mortn quimorte deviendrait
peut-étrec une idéalité pure v, que vivanteil hait comme I’Ennemie,
(
étank toujours l’invaincue .
Et c’est pourquoi de toutes parts lui vient l’obsession de la mort.
Mort il s’imagine lui-méme, endormi par un narcotique, ou bien,
une autre fois, le cräne ra tagé par une balle du méme pistolet qui
a tué Démétriuc. Mort il imagine son père, #foudroyé, pantelant,
livide, les yeux pleins d’horreur v. Morte il voit tante Joconde, gassise
dans son fauteuil, immobile, le menton sur la peitrine s. Etil samuse
àfaire ie geste de trancher d’un couteau les poignets de sa maitresse;
ctils’essaye à la noyer; et il songe à se coucher avec elle en travers
des rails. Et enfin, au einquieme anniversatre, par une soirée d’été
resplendissante, dans le plus beau pays du monde, quelques semaines
après qu'il avait défleuri toute une montagne pour faire à l'arrivante
in tapis odorant de fleurs de genéts, en une courte lutte effroyable
il la précipitera dans Tabime..
Ainsi le dernier mot reste à la fatalité, et la mort, hideuse en
somme elle aussi, bien plutôt que souriante, triomphe: de Tamour,
qui u'est qu'une e infirmité monstrueusen, de la vie qui n’est qu'une
# fermentation de choses impures „.
C’est M. de Vogüé, grand-prétre de l’idéalisme et du néo-christia¬
nisme, qui s’est fait l’inlroducteur en France d’une philosophie
aussi réconfortante, et qui a claironné dans la evue des Deug-Mon¬