3.
Sterben
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MERCVRE DE FRANCE
558
a publié une Lettre sur la Possie de M. G Tarde, l’auteur
des& Lois de l'’Imitation p et de gLa Logique sociale. v ll me
serait impossible d’extraire quelques passages de cetten Let¬
tre # sans étre obligé de discuter; cela m’entrainerait loin,
et je crains que mes citations n’aient été déja trop abon¬
dantes.
Que ces messieurs veullent bien m’ercuser et me faire
crédit de quelque temps.
RODERT DE SOUzA.
Post-Seripium 7. — La superbe de M. René Ghil est toujours
amusante. Je m’attendais à une de ses manifestations, mais
je l’espérais plus sérieuse.
Je crois qu'il suffira au lecteur de relire une des phrases de
la réponse de M. Chil et de se reporter à ma critique de
Juillet pour juger la cause. Cette phrase, la voici:
gli#nest de beusée que lorsque la sensation a été examinée
en ses causes et fins et composants, comparée et jugée: et
alors ce devient de la poésie intellectuelle vraiment, et scien¬
titique 9
Quant à l’article de M. Chil de l’-Aube (Juin) sur la Beauté
je l'ai bien lu, hélas! Comme il démontrait quele sens de la
Beauté dans la création poétique était difinitivement oblitéré
chez M. Ghil. il edt été cruel à moi C’insister.
P.-S. JI. — Aura-t-on remarqué que les réponses an refe¬
rendum de la Critique (5 Juiliet) étaient apocryphes: Toute
la presse s’y est laissé prendre.
R. S.
LETTRES ALLEMANDES
Georg von Ompteda: Leidenschaften, in-12, Berlin, F. Fontane.
Otto junus Bierbaum: Pankragius Graunger, der Weiberfernd, in-16,
Berlin, Verein für Deutsches Schrifthum, 4 m. — Arthur Schmtzler
Mourir traduit de l'allemand avec l’autorisation de l'auteur par Gas¬
pard Vallette, in-16, Paris, Perrin et Cie, 3.50. — Arthur Schnitzler
Liebelei, in-16, Berlin, S. Fischer, 2 m. — Peter Altenberg: Wie ich
—
Richard Schaukal: Perse
es sehz, in-16, Berlin, S. Fischer z m.
(1892-1806), in-16, Brunn, Rudolf M. Roher.
Le bilan de la littérature allemande de ces derniers mois
n'a pas été très brillant. II serait difficile de citer, dans la
masse des publications récentes, un ouvrage apant joui d’une
vogue particulière auprès du public, et je pense qu'aucun
chef-d’cuvre n'a attiré l’attention soutenue des quelques cri¬
tiques dont l’opinion s’impose. Après les belles promesses
que faisaient à leurs débuts de jeunes écrivains dont il fut
parlé ici, on peut à juste titre s’étonner de leur silence. L’école
réaliste d’il y aquinze ans — celle qui faisait du réalisme un
SEPTEMBRE 1896
550
g drapeau 9 — est bien morte, sans qu'il se soit trouvé quel¬
qu'un pour la regretter, et le mouvement naturaliste au théä¬
tre, qui lui succéda, celui des Hauptmann, des Halbe et de
leur école, semble s’être épuisé des son premier effort.
Sera-t-il jamais capable de reprendre haleine: M. Hauptmann
s’est acharné à un sujet historique. Son Forian Geper, qui de¬
vait synthétiser la misère du paysan au sortir du Moyen-Age,
comme les Tisserands synthétisaient la misère de l’ouvrier
moderne, est devenu une cuvre vaste et informe que plu¬
sieurs théätres essayèrent en vain d’acclimater. Après son
énorme succès d’ily a trois ans, M. Max Halbe aura beau
trayailler, Neunesse restera sa dernière ceuvre. Quant’à M. Hart¬
eben, il semble avoir renoncé au théätre pour de vains jouets
philologiques. il reste les imitateurs du théätre français:
Mais M. Sudermann, zue le sort devait toujours favoriser, a
subi, Jui aussi, un échec sérieux durant la dernière saison,
et les récents drames de M. Louis Fulda sont vraiment trop
médiocres pour qu'il en faille parler. Berlin n’est décidément
pas la ville de l’art, et sa prépondérence en matière de théätre
semble gravement menacée depuis que la tentative de
M. Walter Harlan de créer à Leipzig un théätre libre perma¬
nent se trouve en si bonne voie. Un édifice répondant entié¬
rement aux besoins de la mise en scène moderne est actuelle¬
ment en construction. Mais quelles pièces modernes
ouera-t-on
Tout comme au théätre, Finfluence française continue à
prédominer dans le roman. Depuis M. Sudermann jusqu'à
M. Tovote, romanciers en vogue de l'autre côté du Rhin
ne peuvent oublier qu'ils ont lu notre grand Maupassant.
IIs rappellent malheureusement trop souvent qu'ils connais¬
sent aussi tous nos Marcel Prévert.
Les nouvelles du baron d’Omg da recrutent surtout leurs
lecteurs parmi la haute bourgeoisie libérale. Elles suffisent à
son modernisme. Ce sont des histoires lestement écrites, qui
ne prétendent pas réaliser l’idéal d’un art raffiné, de dernier
recueil du jeune auteur
—
ancien officier de cavalerie
in'a-t-on dit — s’intitule Leidenschaften (Passions) et porte
comme sous-titre & Histoires masculines, féminines et neu¬
tres 9. Une constante recherche de l’effet dans les situations,
voulant aboutir à des pointes d’ironie, s’étaye sur un brutal
réalisme des faits sans aucun approfondissement psychologi¬
que. L’un de ces récits cependant, par son allure amusante et
Thumour qui y perce parfois, se détache agréablement sur la
tonalité grise de l’ensemble. Une de nos élégantes demi-mon¬
daines, Lyane de Pierrechauds, est exilée par & son ami le duc
de * comme dit l'auteur Jui-méme, dans une toute petite
ville d’eau de 7’Outre-Rhin (sic) v. L’émoi qu'elle y cause,
Sterben
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MERCVRE DE FRANCE
558
a publié une Lettre sur la Possie de M. G Tarde, l’auteur
des& Lois de l'’Imitation p et de gLa Logique sociale. v ll me
serait impossible d’extraire quelques passages de cetten Let¬
tre # sans étre obligé de discuter; cela m’entrainerait loin,
et je crains que mes citations n’aient été déja trop abon¬
dantes.
Que ces messieurs veullent bien m’ercuser et me faire
crédit de quelque temps.
RODERT DE SOUzA.
Post-Seripium 7. — La superbe de M. René Ghil est toujours
amusante. Je m’attendais à une de ses manifestations, mais
je l’espérais plus sérieuse.
Je crois qu'il suffira au lecteur de relire une des phrases de
la réponse de M. Chil et de se reporter à ma critique de
Juillet pour juger la cause. Cette phrase, la voici:
gli#nest de beusée que lorsque la sensation a été examinée
en ses causes et fins et composants, comparée et jugée: et
alors ce devient de la poésie intellectuelle vraiment, et scien¬
titique 9
Quant à l’article de M. Chil de l’-Aube (Juin) sur la Beauté
je l'ai bien lu, hélas! Comme il démontrait quele sens de la
Beauté dans la création poétique était difinitivement oblitéré
chez M. Ghil. il edt été cruel à moi C’insister.
P.-S. JI. — Aura-t-on remarqué que les réponses an refe¬
rendum de la Critique (5 Juiliet) étaient apocryphes: Toute
la presse s’y est laissé prendre.
R. S.
LETTRES ALLEMANDES
Georg von Ompteda: Leidenschaften, in-12, Berlin, F. Fontane.
Otto junus Bierbaum: Pankragius Graunger, der Weiberfernd, in-16,
Berlin, Verein für Deutsches Schrifthum, 4 m. — Arthur Schmtzler
Mourir traduit de l'allemand avec l’autorisation de l'auteur par Gas¬
pard Vallette, in-16, Paris, Perrin et Cie, 3.50. — Arthur Schnitzler
Liebelei, in-16, Berlin, S. Fischer, 2 m. — Peter Altenberg: Wie ich
—
Richard Schaukal: Perse
es sehz, in-16, Berlin, S. Fischer z m.
(1892-1806), in-16, Brunn, Rudolf M. Roher.
Le bilan de la littérature allemande de ces derniers mois
n'a pas été très brillant. II serait difficile de citer, dans la
masse des publications récentes, un ouvrage apant joui d’une
vogue particulière auprès du public, et je pense qu'aucun
chef-d’cuvre n'a attiré l’attention soutenue des quelques cri¬
tiques dont l’opinion s’impose. Après les belles promesses
que faisaient à leurs débuts de jeunes écrivains dont il fut
parlé ici, on peut à juste titre s’étonner de leur silence. L’école
réaliste d’il y aquinze ans — celle qui faisait du réalisme un
SEPTEMBRE 1896
550
g drapeau 9 — est bien morte, sans qu'il se soit trouvé quel¬
qu'un pour la regretter, et le mouvement naturaliste au théä¬
tre, qui lui succéda, celui des Hauptmann, des Halbe et de
leur école, semble s’être épuisé des son premier effort.
Sera-t-il jamais capable de reprendre haleine: M. Hauptmann
s’est acharné à un sujet historique. Son Forian Geper, qui de¬
vait synthétiser la misère du paysan au sortir du Moyen-Age,
comme les Tisserands synthétisaient la misère de l’ouvrier
moderne, est devenu une cuvre vaste et informe que plu¬
sieurs théätres essayèrent en vain d’acclimater. Après son
énorme succès d’ily a trois ans, M. Max Halbe aura beau
trayailler, Neunesse restera sa dernière ceuvre. Quant’à M. Hart¬
eben, il semble avoir renoncé au théätre pour de vains jouets
philologiques. il reste les imitateurs du théätre français:
Mais M. Sudermann, zue le sort devait toujours favoriser, a
subi, Jui aussi, un échec sérieux durant la dernière saison,
et les récents drames de M. Louis Fulda sont vraiment trop
médiocres pour qu'il en faille parler. Berlin n’est décidément
pas la ville de l’art, et sa prépondérence en matière de théätre
semble gravement menacée depuis que la tentative de
M. Walter Harlan de créer à Leipzig un théätre libre perma¬
nent se trouve en si bonne voie. Un édifice répondant entié¬
rement aux besoins de la mise en scène moderne est actuelle¬
ment en construction. Mais quelles pièces modernes
ouera-t-on
Tout comme au théätre, Finfluence française continue à
prédominer dans le roman. Depuis M. Sudermann jusqu'à
M. Tovote, romanciers en vogue de l'autre côté du Rhin
ne peuvent oublier qu'ils ont lu notre grand Maupassant.
IIs rappellent malheureusement trop souvent qu'ils connais¬
sent aussi tous nos Marcel Prévert.
Les nouvelles du baron d’Omg da recrutent surtout leurs
lecteurs parmi la haute bourgeoisie libérale. Elles suffisent à
son modernisme. Ce sont des histoires lestement écrites, qui
ne prétendent pas réaliser l’idéal d’un art raffiné, de dernier
recueil du jeune auteur
—
ancien officier de cavalerie
in'a-t-on dit — s’intitule Leidenschaften (Passions) et porte
comme sous-titre & Histoires masculines, féminines et neu¬
tres 9. Une constante recherche de l’effet dans les situations,
voulant aboutir à des pointes d’ironie, s’étaye sur un brutal
réalisme des faits sans aucun approfondissement psychologi¬
que. L’un de ces récits cependant, par son allure amusante et
Thumour qui y perce parfois, se détache agréablement sur la
tonalité grise de l’ensemble. Une de nos élégantes demi-mon¬
daines, Lyane de Pierrechauds, est exilée par & son ami le duc
de * comme dit l'auteur Jui-méme, dans une toute petite
ville d’eau de 7’Outre-Rhin (sic) v. L’émoi qu'elle y cause,