I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 71

3.
Sterben
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SEtet
LE LIVRE A PARIS.
Francis de Pressensé: Le Cantinal Manning. — Arthur Schnitzler
(traduction Gaspard Vallette): Mourir.
CEST un très beau livre que celui que M. de Pressensé vient
d’écrire sur le Cardinal Manning. C’est un livre de psychologie,
c’est un livre de philosophie, c’est un livre d’histoire, c’est un
livre de piété et de profond sentiment religieux.
Le Cardinal Manning fut un grand convertisseur. II s’est
converti lui-méme, d’abord; il a converti, ensuite, un grand
nombre de ses amis, de ses admirateurs et de ses auditeurs.
Et enfin, de l'autre cöté du détroit, il a bien à peu près converti
M. de Pressensé.
II s’en faut d’une ligne. M. de Pressensé ressemble aux
augustes personnages qui proclament l'alliance franco-russe
par tous les synonymes possibles du mot alliance, en n’évitant
que ce mot lui-méme, II confesse son catholicisme à toutes
les lignes de son livre et par toutes les expressiens possibles, rien
n’y manquant que les trois mots: “je suis catholique.“ Il est
certain que la gräce du Cardinal Manning a opéré, et M. de
Pressensé est tres loin d’en disconvenir.
II pourra méme se produire un phénomène psychologique
très intéressant. M. de Pressensé pourra rester protestant,
pendant que son livre convertira un certain nombre de pro¬
testants au catholicisme. I aura été le canal par ou la gräce
du Cardinal Manning se sera épanchée sur les ames.
je ne my oppose nullement, ayant pour toutes les religions
chrétiennes des sympathies qu'il m’est difficile d’empécher qui
ne soient égales, et étant tout près de chérir M. de Pressensé
dans le catholicisme comme je le chéris dans cequi lui reste
de Genéve.