I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 72

3. Sterben
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LE LIVRE A PARIS.
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Le dirai-je? Et pourquoi non? J’aime les gens qui ont
une religion; je les aime beaucoup; mais encore, tout en
réprimant un peu en moi cette tendance, j’ai un faible pour
ceux qui en changent. En notre temps, celn ne marque point
une vaine inquiétude d’esprit; cela marque unc tres forte vie
intérieure, un sentiment religieux puissant et avide, qui ne#se
repose pas, et qui cherche ardemment la voie ou il s’élancern et
se déploiera de la façon la plus conforme à sa nalure.
Comme cela est bien prouvé par la vie mème du Cardinal
Manning! M. de Pressensé a bien montré que Manning est
devenu catholique après avoir été aussi protestant qu’on peut
l’être, et parce qu'i était protestant dans la forme la plus vive
et la plus aigue du protestantisme. H avait commencé par étre
évangéliste“ comme Newman, #####il est intéressant de noter
au passage, dit M. de Pressensé, que les deux chefs de la restaura¬
tion catholique anglaise ont dü l'un et l’autre—et l’ont proclamé
l'un comme l'autre—leur naissance à la vie spirituelle à l’évan¬
gélisme... Ces deux athlétes du catholicisme n’ont pas
seulement debuté par le protestantisme, mais par ce qu'il yade
plus protestant dans le protestantisme, et ils en ont conservé
tous les deux une trace indélébile.
Certainement à ces deux hommes, à Manning surtout, il
fallait une religion, et dans cette religion l’esprit le plus décisif
et la forme la plus vigoureusement accusée qu'elle put avoir.
Vollà pourquoi Manning, une fois catholique, ne se contenta
point d’étre catholique, mais fut prêtre catholique, et ne se
contenta point d’etre prétre catholique, mais fut énergiquement
et passionnément ultramontain, romain et papiste. Ce n’est
pas lui qui dut jamais devenir un gallican d’Angleterre. Tout
Pie IX et tout de Maistre furent franchement absorbés par Jui
et devinrent son entretien intime et sa substance.
Ce qu'il y a la, ce que révele, au premier regard, ces deux
dispositions d’esprit successives, c’est une äme singulicrement
ardente, que les moyens termes ne satisfont point, et qui
demande à la vérité d’avoir quelque chose de tranché et
d’impérieux, si ce n'est meme d’excessif. On définit bien par
les contraires: Manning fut l'antipode de Renan. 1I est pro¬
bable meme que Renan lui inspirait une profonde horreur,
melée d’un prodigieux Ctonnement.