I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 74

3.
Sterben
Sreeenenenenenenen
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LE LIVRE A PARIS,
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satisfaite que par ce qui la dépasse; elle n'accepte qie ce qui
s’impose à elle; elle ne s’incline que devant ce qui commande
avec autorité. Après tout, ce n'a jamais été la méthode du
christianisme de s’adresser à la raison toute seule pour la
conveincre. II a toujours fallu s’élever au-dessus de la région
des nuages, des doutes, des divisions, des malentendus, des
orages; monter sur les sommets de la foi et des certitudes
divines pour atteindre la zöne des sources pures et de, vastes
horizons.
Il est tres vrai que certains esprits, n'upant jamais assee de
certitude, n'ont jamais asses de surnalurel, la certitude absolue
ne pouvant pas étre celle qu'on se fait, puisqu’on voit toujours
la manière dont on se l’est faite, et qu'à voir par quels moyens
on a réussi à se la faire, on en doute. Pour eux, donc, la
certitude ne pouvant sortir d’eux mèmes, pure, inaltérée et
splendide, il faut qu'elle vienne d’ailleurs, de plus loin et de
plus haut.
Ei les esprits de ce genre en viennent facilement ä se désier
de toute certitude pour peu qu’elle soit seulement mélée
d’éléments humains. Ces éléments rationnels suffisent pour
altérer à leurs yeux la certitude qu'iis ont contribué à faire. A
ces esprits-la, il est certain qu'une religion sera d’autant plus la
vraie religion qu'elle s’éloignera davantage du rationalisme et
que davantage elle l’excluera.—Mystiques? Non, sceptiques à
l’égard des moyens humains de connaissance, profondément
convaincus, et peut-Etre trop, de notre radicale incapacité de
saisir, on seulement d’entrevoir la verité. Manning, à en croire
M. de Pressensé, (car ici j’ai quelques doutes, et il mesemble que
c’est moins Manning qui parle que M. de Pressensé lui-mème)
Manning“fit voir par son exemple l’erreur de ceuxqui veulent
abaisser, rapetisser le christianisme, le dépouiller de ses carac¬
tères surnaturels pour le faire agréer à l’esprit du siecle. La
religion qu'il crut faite pour une génération sceptique, doulou¬
reuse, accabléc et pourtant éprise de son mal, en garde contre
les panacées des charlatans, revenue des promesses trompeuses
de la toute-science, mais façonnéc aux méthodes sévères de la
science et de la critique; ce n’est point un christianisme an
rabais, ravalé au nivean d’une morale ou d’une philosophie
humaine; c’est le christianisme des apôtres ct des saints; c’est