I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 73

3. Sterben

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Mais encore pourquoi Manning, dans cette crise mémorable,
qui dura six ans et qui fait le grand, le profond intérêt dramati¬
que du livre de M. de Pressensé, subit-il progressivement la
séduction, l'attraction, T’ascendant, la fascination enfin de
Rome, jusqu'au jo.r ou, n’y tenant plus, il se jeta pour
jamais sous la main bénissante du Cardinal Wiseman? Car
enfin, si nous en crovons M. de Pressensé, “il savait par lui¬
meme que meme dans le protestantisme militant, intransigeant,
pour peu qu'il soit fidele à l’Evangile et docile à la révélation,
ilyale gerine de toutes les vérités, y compris celles qu'ilrejette
et qui forment le couronnement du catholicisme.“—Pourquoi
donc l’a-t-il quitté?
C’est ce que, patiemment, avec un esprit critique et un esprit
psychologique bien remarquables, en éliminant toutes les
raisons secondaires alléguées par les esprits étroits ou supposées
par les calomniateurs, M. de Pressensé nous explique, avec une
singulière sureté, dans toute la suite de son ouvrage.
IIyaen des raisons du cceur, de celles on la raison perd son
temps à raisonner. Manning a des mots de pur mysticisme
que M. de Pressensé ne fait aucune difficulté de rapporter:
"je sens comme si une grande lumière avait lui devant mes
yeux. Mon sentiment ä légard dn Caiholicisme romain n’est
das de lordre intellectnel... Le filet resserre ses mailles autour de
moi.. Quelque chose surgit en moi et me répéte: Tu
mourras catholique I... D’étranges pensées me rendent visite.
Mais il ya eu aussi dans son évolution intellectuelle des
raisons de raison, et de tres haute raison, de celles qu’on peut
discuter, précisément parce qu’elles sont rationnelles, mais qui
sont les produits d’une pensée forte.
Manning a été attiré surtout au catholicisme par le besoin
du surnaturel et par le besoin de l’unité.
II n'a pas trouvé assez de surnaturel dans la première
religion qu'il svait pratiquée; il l'a trouvée trop proche
d’un pur et simple rationalisme; il a été convaincu, (après
tout, comme un Pascal), que la vraie religion se reconnait à
ce qu'elle ne se prouve pas, et que la religion qui se prouve
n’est qu'une philosophie et participe à l’infirmité de toute
doctrine philosophique. M. de Pressensé a quelques belles
pages la dessus: “ L'humanité, suivant une belle parole, n’est