I, Erzählende Schriften 3, Sterben. Novelle, Seite 80

3. Sterben
Serettere esetete seeenene
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LE LIVRE A PARIS.
encore mourir avec moi?—Et alors la certitude la pénétra qu'il
le voudrait encore. Mais ce n’était dlus limage c'un komme
jenne et aimant qui lui apparaissait et qui ini demandait de
s'étendre d ses côtés pour le sommeil de Leternité. Non, C’était
un égoiste, un jaloux qui l’entrainait de force avec lui, simple¬
ment parce qu’elle Ctait à lui.“
Et tout en méme temps, elle l'aime encore et ne peut détacher
son cceur de celui qui n’est plus celui qu’elle aime, mais qui l'a
été; et comme notre étre moral se compose moitié de souvenirs,
moitié de sensations actuelles, et que les uns ne sont pas moins
vivants que les autres, il ya je ne sais quelle confusion dou¬
loureuse de haine et d’amour, d’effroi et d’affection, de dégout
involontaire et de pitié, de regrets pieux et déjà d’espérances
coupables dans cette pauvre cervelle “d’ange, qui ne peut pas
s’empécher d’être un étre humain; et c’est ce qui fait que la
page suivante me parait un petit chef-d’euvre:
* Cétaient des souvenirs qui remontaient à son esprit. Des
jours et des nuits de bonheur radieux. Elle Cvoquait des
heures ou il l'avait tenue dans ses bras, tandis que passait sur
eux dans la chambre le souffie de jeunesse du printemps.
Elle avait maintenant un vague sentiment que le parfum
du jardin n’osait pas pénétrer jusqu'à cux. Elle allait
alors à la fenétre pour l'aspirer à longs traits; des cheveux
morts du malade une odeur fade semblait se répandre
qui pénétrait l’air de la chambre.—Et puis, quoi encore?
Ah! si seulement c’était fini! Qui, fini! Elle n'avait plus
peur de cette idée-la. Le mot perfide lui venait aux lévres,
qui transforme en hypocrite compassion le plus épouvan¬
table des souhaits: s’il pouvait étre délivré!— Et quoi
encore? Elle se voyait assise sur un banc, au pied d’un grand
arbre, là, dehors, dans le jardin, toute pale et défaite par les
larmes. Mais ces signes de deutt n’existaient que sur son
visage. Sur son ame un repos delicieux était descendu qu'elle
ne connaissait plus depuis longtemps, depuis si longtemps! Et
elle voyait encore une forme humaine, la sienne, se lever,
gagner la rue et s’en aller lentement. Car mainlenant, elle
pouvait s’en aller ou il lui plaisait.,. Elle souhaita qu'il se
réveillät. Car à le revoir ainsi, elle se sentait remplie d’une
indicibie peine, d’une angoisse pour lui qui la consamait.