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25. ProfessBernhand
Rnste
Quand une piéce écrile il ya vingl ans garde encore aujourd’hui
une couleur de vérité et intéresse tous les spectaleurs, depuis le pre¬
mier jusqu'au dernier, c’est la preuve de sa valeur authentique ei
Teui,
GtCeu
C9 Pen S
Ne
262
REVUE DALLEMAGNE
durable. Tel est le cas de Professor Bernhardi, de Schnitzler, qui
vient d’etre repris au théätre de la Königraelzerstrasse. II y a vingt
aus, cette piece avait été interdite à Vienne comme contraire à
Tesprit de la religion catholique. On y voll, en effet, un preire qui
veut apporter les dernieres consolations de son ministere à une
mourante et le directeur de Thöpital, le professeur Bernhardi, au
contraire, qui s’oppose à ce que la malade, qui croit encore guérir, soit
arrachée à celle illusion par les derniers sacrements. Cette interven¬
tion du médecin sert de prétexte à ses ennemis qui lui tendent un
piege. L'allaire prend des proportions démesurées et le médecin,
malgré tout son merite, se volt menacé dans son existence méme. I
est acculé à laruine. Quoique ces conflits matteignent pas anx régions
les plus profondes de T’äme humaine, ce n’en est pas moins an vrai
plaisir de voir évoluer, atravers des situalions linement dessinées, ces
chracteres bien marqués, ces hommes de dillérents milieux spirituels,
dedillerentes croyances, qui s’opposent et se délinissentmutuellement
dans un dialogue tres travaillé qui ne laisse pas l’intérêtse ralentir
un seul instant. Mais ibest surprenant aussi de voir à quel point les
poctes de cette génération se distinguent de ceux d’aujourd'hui par
toute leur conception de la vie. IIs considèrent les hommes et leurs
luttes avec beaucoup plus de hauteur, de sagesse et de scepticisme
que ne le font les jennes. Ceux-ci, en eflet, ou bien ne veulenl pas volr
les probleines, ou bien ils ne représentent les hommes que comme
des accusateurs haineug on des avocats pathéthiques. Tous les deux,
celui qui a la science du métier, sait combiner avec peu de
circonslances et quelques Iypes un spectacle plein de mouvement
et d’agrément ainsi que celni qui a la science du echur met anu les
ressorts psychologiques et invite son auditoire à la réllexion, tous
deux peuvent se considèrer, chachn à sa manière, comme néces¬
saires à Part du theitre.
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25. ProfessBernhand
Rnste
Quand une piéce écrile il ya vingl ans garde encore aujourd’hui
une couleur de vérité et intéresse tous les spectaleurs, depuis le pre¬
mier jusqu'au dernier, c’est la preuve de sa valeur authentique ei
Teui,
GtCeu
C9 Pen S
Ne
262
REVUE DALLEMAGNE
durable. Tel est le cas de Professor Bernhardi, de Schnitzler, qui
vient d’etre repris au théätre de la Königraelzerstrasse. II y a vingt
aus, cette piece avait été interdite à Vienne comme contraire à
Tesprit de la religion catholique. On y voll, en effet, un preire qui
veut apporter les dernieres consolations de son ministere à une
mourante et le directeur de Thöpital, le professeur Bernhardi, au
contraire, qui s’oppose à ce que la malade, qui croit encore guérir, soit
arrachée à celle illusion par les derniers sacrements. Cette interven¬
tion du médecin sert de prétexte à ses ennemis qui lui tendent un
piege. L'allaire prend des proportions démesurées et le médecin,
malgré tout son merite, se volt menacé dans son existence méme. I
est acculé à laruine. Quoique ces conflits matteignent pas anx régions
les plus profondes de T’äme humaine, ce n’en est pas moins an vrai
plaisir de voir évoluer, atravers des situalions linement dessinées, ces
chracteres bien marqués, ces hommes de dillérents milieux spirituels,
dedillerentes croyances, qui s’opposent et se délinissentmutuellement
dans un dialogue tres travaillé qui ne laisse pas l’intérêtse ralentir
un seul instant. Mais ibest surprenant aussi de voir à quel point les
poctes de cette génération se distinguent de ceux d’aujourd'hui par
toute leur conception de la vie. IIs considèrent les hommes et leurs
luttes avec beaucoup plus de hauteur, de sagesse et de scepticisme
que ne le font les jennes. Ceux-ci, en eflet, ou bien ne veulenl pas volr
les probleines, ou bien ils ne représentent les hommes que comme
des accusateurs haineug on des avocats pathéthiques. Tous les deux,
celui qui a la science du métier, sait combiner avec peu de
circonslances et quelques Iypes un spectacle plein de mouvement
et d’agrément ainsi que celni qui a la science du echur met anu les
ressorts psychologiques et invite son auditoire à la réllexion, tous
deux peuvent se considèrer, chachn à sa manière, comme néces¬
saires à Part du theitre.