W
24. bas eite Land
OX 29/6
FEUILLETON Du JOFRNAE DES DEBATS
dire de densité, et passent d’un courant à T’au¬
terait difficilement. Nous
tre. Dans ces monvemenls, ils se heurtent, et
du 8 Janvier 1912
Theure une mère qui,faisant vil
ces chocs les transforment encore. La piéce
qutelle croit la maitresse de s
est souple et mouvante comme le vrai.
que tout au long les sentiment
Au point de depart, II n’ya pas de caraclère
elle, et comment, ne pouvant g
LA
plus léger que Frédéric Hofreiter. Ce riche in¬
hair, elle a choisi de l’aimer,
dustriel, quoique ses cheveux blonds soient déja
son enfant. Ce sont de ces cho
mélés de gris, aime toutes les femmes etilen
dent ordinairement à demi-mo
SEMAINE DRAMATIOUE
est aimé. On nousle décrit, au début de la piéce,
côté du Rhin et des Alpes, les n
comme un homme mince, élégant, pas très
pas devoir oxpliquer.
grand, de jolie figure. Non point un bellätre; il
Hofreiter oxplique donc à Ade
ales yeux pelits et un pen rapproches; il porte
transports qu'il ressent pour u
un lorgnon sans ruban, qu'il ôte fréquemment;
lui répond avec calme: 4 Je n
Le Théatre en Allemagne: Da###ese Land, tragi¬
il est un pen penché en avant. Sa façon de par¬
vraiment pas. II ya pourtant
comédie en eing actes, par Arthur Schnitzler.
Ier est aimable, molle, un peu féminine; mais
monde que les femmes. — 0
elle se transforme tout à coup en un accent
Latreve des théatres nous fait quelque loisir.
Fules pauses entre un amou
coupant et ironique. Les mouvements sont sou¬
Jetons un regard au delà des frontières. Entro
Elles ne sont pas sans intérét.
ples, mais ils décelent l’énergie.
les pièces jouées en Allemagne, celle de M.
temps, et qu’on est d’humeur &
II était l’amant d’Adele Natter, la femme du
Schnitzler, ie Paps loinfafn, lancée le méme soir
truit des fabriques, on conquier
banquier. II vient de rompre avec elle. II est
dans vingt-deux villes, a réussi arec un bonheur
écrit des symphonies, on devien
prèt à quelque autre aventure. C’est la l’essen¬
Mais, crois-moi, tout cela est!
éclatant. Par le dialogue et par les faits, elle
liel de sa vie. II n’en est pas moins un homme
principal c’est vous, vous, vous.
ressemble à nos comédies dramatiques. Par le
fort remarquable, un travailleur qui gagne une
sens profond, elle en diffère. De là son intérôt
Cette frénésie chez cet hom
fortune en perfectionnant l’éclairage électri¬
nous avertit encore que nous 80
pour nous. Lo talent incisif ct net de l'auteur,
que. Mais Ccoutez-le, au début d’uno liaison:
autre pays. Un séducteur allen
un pathétique sans déclamation, une force nue,
& Ce serait beau, dit-il en révant. — Qu'est-co
la rendraient tout à fait digne d’étre adaptée.
jours grave par quelque côté.
qui serait beauf lui dit la maitresse abandon¬
répond à Hofreiter: 4 Ft dire
Elle est plus complexo qu'iln'est d’usage chez
née. — D’étre jenne encore une fois! — Tul’as
vous prennent pour un homme
nous: on n’y distingue pas moins de cing his¬
été assez longtemps. — Ouf, mais je l’étais
freifer réplique: 4 Co que je vie
toires d’amour. Commencée par un suicide, elle
trop tôt. Maintenant seulement je saurais étre
est-il donc si plaisant!: La fem
s’achère par un Juel meurtrier. Mais cette va¬
jenne. Le monde est sottement fait. C’est à
ter, Genia, ne pense, pas autrei
riété est nécessaire au dessein de l’auteur. II a
quarante ans qu’on devrait devenir jeune.Dois-je
ami, le docteur Mauer, qui
te le dire, Adéle? C’est comme si tout mon passé
déchalné toutes les forces de T'amour et de n’était qu'une préparation; et la vie et l’amour
ne laisse pas échapper und occ
la vie. II a montré comment dos caractères di#
quer de tact, vient de lui dire
commencent seulement..
vers réagissaient à ces forces. Les uns, plus
sentiment de la justice support
Jégers, sont entrainés à la surface de la vie; les
On sera peut-étre surpris d’entendre un
ne trompät point son mari, et
autres, plus graves, sont entralnés et engloutis
homme bien élevé parler en ces termes à la
menät sa vie sans l’expier. G
par les tourbillons de l’amour. Enün, ces ca¬
maltresse qu'il quitte. Cependant cette mal¬
4 Etqui vous dit, mon cher docte
ractères ne sontpas fixes; ils varient pour ainsi
tresse n’en est pas surprise. II faut en prendre
ric ne paye pas? Faut-il donc que
notre parti. Tous les personnages ont le cceur I méme monnaie? il paye deja,
Reproduction interdite.
sur la main. Leur candeur et leur simplicité [n’est pas si heureux quo vons le
Tont un air que le public français suppor-]pas si heurenx que lui-méme lo
OOsOn
T#a 7012
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FEUILLETON Du JOFRNAE DES DEBATS
dire de densité, et passent d’un courant à T’au¬
terait difficilement. Nous
tre. Dans ces monvemenls, ils se heurtent, et
du 8 Janvier 1912
Theure une mère qui,faisant vil
ces chocs les transforment encore. La piéce
qutelle croit la maitresse de s
est souple et mouvante comme le vrai.
que tout au long les sentiment
Au point de depart, II n’ya pas de caraclère
elle, et comment, ne pouvant g
LA
plus léger que Frédéric Hofreiter. Ce riche in¬
hair, elle a choisi de l’aimer,
dustriel, quoique ses cheveux blonds soient déja
son enfant. Ce sont de ces cho
mélés de gris, aime toutes les femmes etilen
dent ordinairement à demi-mo
SEMAINE DRAMATIOUE
est aimé. On nousle décrit, au début de la piéce,
côté du Rhin et des Alpes, les n
comme un homme mince, élégant, pas très
pas devoir oxpliquer.
grand, de jolie figure. Non point un bellätre; il
Hofreiter oxplique donc à Ade
ales yeux pelits et un pen rapproches; il porte
transports qu'il ressent pour u
un lorgnon sans ruban, qu'il ôte fréquemment;
lui répond avec calme: 4 Je n
Le Théatre en Allemagne: Da###ese Land, tragi¬
il est un pen penché en avant. Sa façon de par¬
vraiment pas. II ya pourtant
comédie en eing actes, par Arthur Schnitzler.
Ier est aimable, molle, un peu féminine; mais
monde que les femmes. — 0
elle se transforme tout à coup en un accent
Latreve des théatres nous fait quelque loisir.
Fules pauses entre un amou
coupant et ironique. Les mouvements sont sou¬
Jetons un regard au delà des frontières. Entro
Elles ne sont pas sans intérét.
ples, mais ils décelent l’énergie.
les pièces jouées en Allemagne, celle de M.
temps, et qu’on est d’humeur &
II était l’amant d’Adele Natter, la femme du
Schnitzler, ie Paps loinfafn, lancée le méme soir
truit des fabriques, on conquier
banquier. II vient de rompre avec elle. II est
dans vingt-deux villes, a réussi arec un bonheur
écrit des symphonies, on devien
prèt à quelque autre aventure. C’est la l’essen¬
Mais, crois-moi, tout cela est!
éclatant. Par le dialogue et par les faits, elle
liel de sa vie. II n’en est pas moins un homme
principal c’est vous, vous, vous.
ressemble à nos comédies dramatiques. Par le
fort remarquable, un travailleur qui gagne une
sens profond, elle en diffère. De là son intérôt
Cette frénésie chez cet hom
fortune en perfectionnant l’éclairage électri¬
nous avertit encore que nous 80
pour nous. Lo talent incisif ct net de l'auteur,
que. Mais Ccoutez-le, au début d’uno liaison:
autre pays. Un séducteur allen
un pathétique sans déclamation, une force nue,
& Ce serait beau, dit-il en révant. — Qu'est-co
la rendraient tout à fait digne d’étre adaptée.
jours grave par quelque côté.
qui serait beauf lui dit la maitresse abandon¬
répond à Hofreiter: 4 Ft dire
Elle est plus complexo qu'iln'est d’usage chez
née. — D’étre jenne encore une fois! — Tul’as
vous prennent pour un homme
nous: on n’y distingue pas moins de cing his¬
été assez longtemps. — Ouf, mais je l’étais
freifer réplique: 4 Co que je vie
toires d’amour. Commencée par un suicide, elle
trop tôt. Maintenant seulement je saurais étre
est-il donc si plaisant!: La fem
s’achère par un Juel meurtrier. Mais cette va¬
jenne. Le monde est sottement fait. C’est à
ter, Genia, ne pense, pas autrei
riété est nécessaire au dessein de l’auteur. II a
quarante ans qu’on devrait devenir jeune.Dois-je
ami, le docteur Mauer, qui
te le dire, Adéle? C’est comme si tout mon passé
déchalné toutes les forces de T'amour et de n’était qu'une préparation; et la vie et l’amour
ne laisse pas échapper und occ
la vie. II a montré comment dos caractères di#
quer de tact, vient de lui dire
commencent seulement..
vers réagissaient à ces forces. Les uns, plus
sentiment de la justice support
Jégers, sont entrainés à la surface de la vie; les
On sera peut-étre surpris d’entendre un
ne trompät point son mari, et
autres, plus graves, sont entralnés et engloutis
homme bien élevé parler en ces termes à la
menät sa vie sans l’expier. G
par les tourbillons de l’amour. Enün, ces ca¬
maltresse qu'il quitte. Cependant cette mal¬
4 Etqui vous dit, mon cher docte
ractères ne sontpas fixes; ils varient pour ainsi
tresse n’en est pas surprise. II faut en prendre
ric ne paye pas? Faut-il donc que
notre parti. Tous les personnages ont le cceur I méme monnaie? il paye deja,
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Tont un air que le public français suppor-]pas si heurenx que lui-méme lo
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