II, Theaterstücke 22, Der junge Medardus. Dramatische Historie in einem Vorspiel und fünf Aufzügen (Altwiener Stück, Doppelselbstmord), Seite 659

parte à sa place, tandis que lui-meine
restera à Vienne ei se consacrera avant
tout ä venger la mort de sa schur, vie¬
time de Torgueil impitoyabie du vienx
due de Valois et de toute sa maison.
Ainsi se termine un e prologue, dont
la représentation ne doit pas durer
moins de trois quarts dheure et qui,
malgré cette longueur démesurée, for¬
me à peine la sixième parlie du grund
drame nouveau de M. Schnitzler. Ja¬
mais peut-étre, depuis le temps loin¬
tain du drame et de T’opéra romanti¬
ques, pareil effort de patience n’a été
exigé d’un public allemand; et il n’ya
pas jusqu'au Cromwelt de Victor Hugo,
ouencore à la version primitice du
Homme de M. de Porto-Riche,
nous fassent leffet déire des ceu¬
Gertelsnepeade ohne Gepane
dimensions moyennes en compa¬
ddesetkenseckesen
des 300 pages tassées de cette

re dramatique en cing uctes pré¬

T'un prologuev. C’est dire qu'il
35S1 Suuae
-à l’auteur du Jeune Médurd une
Seen ene e
vom
fable possession de tous les ar¬

u métier dramatique pour assu¬
ine telle entreprise le succès
btient, chaque soir, sur la seé¬
Gn nouveau Drame alemand“
oise. Variété des situations et
int de l’action, alternatives in¬
de conversations fümilières,
Pour comprendre et apprécier le su¬
poétiques, et d’amples et
jet du drame nouveau de M. Schnitz.
déploiements de foules, tout
ler, 1e lecteur est tout dabord tenn de
Mélangé avec infiniment d’in¬
supposer qulil Favait à Vienne, en 1809,
Itelligence et d’adresse: sans compter
un prince français exilé,üc de Va¬
que, dans chacun des tableäux, l’inté¬
lois, dont les titres à la possession de la
rêt documentaire des graves 6vénements
couronne de France égalaient ou mé¬
qui se déroulent sous nos yeux se ren¬
me surpassaient ceux de l'ainé des fré¬
force pour nous d’une émotion plus di¬
res survivants de Louis XVI. Et qu'une
recte, produite au moyen de l’un de ces
pièce fondée sur une hypothèse d’une
n coups de théätres qui nous révelent
fausseté historique aussi manifeste ait
ber M. Schnitzler un digne éléve de no¬
pu essair1e #lis grand sueces üulpire grande dcole demelodrame francai
theätre viennois durant toute une säf¬
se. Linfluence de Victorien Sardöll, H0¬
son, c’est là une preuve bien frappante
tamment, se trahit dans l'habileté avec
de cette ignorance réciproque dent j’ai
laquelle le dramaturge allemand réus¬
eu souvent déjà l’occasion de signaler
ßsit à animer et à colorer ce qu’on pour¬
lincessant progrès entre les diverses na¬
rait appeler la # figuration n de sa piéce,
tions européennes. Si les spectateurs
entourant ses héros d’innombrables
autrichiens savaient, de façon certaine,
personnages épisodiques dont le röle
que jamais un personnage comme ce
consiste, tout ensemble, à nous divertir
duc de Valois n’a pu sérieusement pre¬
par leur propre vérité — ou vraisem¬
tendre à la succession légitime de Loms
blance — historique et d nous rendre
XVI, l’impossibilité du point du depart
moins invraisemblable l’intrigue roma¬
de l’euvre de M. Schnitzler les aurait
nesque ou nous les voyons intervenir.
empéchés de suivre avec émotion les
Mais pour ce qui est de cette intrigue
péripéties d’un dramé ou l’auteur s’est
elle-méme, et de la vérité e purement
efforcé surtout de leur offrir une recon¬
humaine, des héros de la pièce de M.
stitution minutieuse et fidele de l’une
Schnitzler, force m’est de reconnaftre
des crises les plus mémorables de leur
que la suite de l’ceuve ne répond pas
histoire nationale: mais évidemment
aux belles espérances que nous avaient
ces spectatéurs ne savent plus rien de
inspirées les deux tableaux du prolo¬
tout cela, ni ne 'se soncient plus d’en
gue. Ni le jeune Médards ni l’énig¬
rien savoir. A mesure que les moyens
matique et ténébreuse créature dont i!
de communication se développent et se
va s’éprendre des le début du premier
multiplient, d’un pays à l'autre, il
acte n’ont de quoi justifier les allures
semble que chaque pays se désintéresse
quelque peu &shakespeariennes 5 qu'il
plus profondément de toute la vie pré¬
semble que l'auteur ait voulu leur pré¬
sente ou passée du reste du monde; ei
ter: ce sont de vaines ombres, absolu¬
nous-mèmes, sans doute, serions au¬
ment dépourvues de toute réalité vivan¬
jourd'hui tout prêts à applaudir une
te aussi bien que de tout relief tragique
piece qui nous montrerait le grand Fré¬
et s’apparentant bien moins aux im¬
déric s’alliant avec le tsar Ivan le Terri¬
mortelles figures du poôte anglais
ble pour abattre la puitance de Napo¬
qu'aux protagonistes des mélodrames
léon.
anecdotiques de M. Sardou. Voici d’ail¬
Nous voici donc à Vienne, au début
leurs, en deux mots, le résumé de l'a¬
de la campagne de 1809; et le premier
venture autour de laquelle M. Schnitz¬
tableau du prologue nous introduit dans
ler a tres heureusement täché à nous of¬
Tappartement d’une veuve, Mee Klahr,
frir une exacte peinture de la société
qui dirige un petit commerce de librai¬
viennoise avant et pendant T’occupation
rie, en attendant de pouvoir le trans¬
de la capitale autrichienne par les trou¬
pes francaises.
La sceur de Médard et son amant, le
(1) Der junge Medurdus, par Arthur
comte de Valois,ont demandé que leurs
Schnitzler, un vol. in-18, Berlin, librairie S.
corps fussent déposés dans le mème
Fischer, 1911.
Plombeau, ce qui a fourni au jeune
Seeresn
#confidente, à la manière des tragedies
clasiques, il neglige tont à fait de nous
renseigner par cette voie sur ses inten¬
tions véritables. Condamné à mort, il
apprend du général Rapp que l’empe¬
pereur lui accorde sa gräce, la police
ayant constaté qu'Hélène, sa victime,
avait formé le dessein de tuer de sa pro¬
pre main l’usurpateur qu'elle aimait:
mais non, Médard ne veut pas avoir
d’obligation à un homme qui à causé le#
malheur de l’Autriche! Et le voilà qui
force les soldats français à l’exécuter,
et le géneral Rapp, aux dernières lignes
du drame, console sa mère en le procla¬
mant un c hérosv: mais toujours nous
ignorons ce que ce singulier hércs avait
dans le cceur. Le mystère qui, de tout
temps, enveloppait pour nous la figure
d’Hélène de Valois s’est communiqué
peu à peu à la figure de ce pauvre pe¬
tit Hamlet d’arrière-boutique, détour¬
né de sa destination naturelle par le
déplorable haserd qui lui a permis de#
tenir dans ses bras une princesse au¬
thentiquement issue du sang des rois de
France!
T. DE WYZEWA.
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