Med
2 unardus
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Menhrdus?' les heures troubles de l’an 1800
nale et curieuse avec ses motifs de réve, qu'un
poéte hongrois Franz Molnar vient de donner
à Vienne, à l’époque ou Napoleon tenait cour
à Schönbrunn et ou en maintes maisons bour¬
au Burgtheater, et que son nouveau directeur,
geoises se logeaient les officiers de son armée
l’incomparable comique M. Hugo Thimig —
qui succéde au baron von Berger — a monté
glorieuse. L’ombre de l'histoire s’y glisse rapide,
pendant que sur scène l'intrigue qui se dénoue
avec grand succés. M.M. Tressler, Paulsen et
Mile Marberg s’y sont fait applaudir.
touche au vif à l’histoire la plus intime de
quelques anciennes familles viennoises. Arthur
Le Lessing Theater de Berlin, qui doit sa
Schnitzler est aujourd'hul le plus important et
carrière glorieuse au tres fin littérateur Oscar
le plus profond des dramaturges autrichiens, le
Blumenthal, le créateur de maints vaudevilles
seul qui semblait capable d’écrire unc comédie
joyeux et de piéces de vers, a été spirituelle¬
de telle envergure et des’identifier puissamment
ment dénomméle “ théätre des vivants II
avec les grands gestes de l’histoire. II dut lutter
semble que Hugo Thimig pousse le Burg¬
contre la censure. Sa dernière cuvre“ Projessor
theater dans la mème voic. En quelques mois,
Bernhardi fut interdite parce qu’elle posaitle
il a présenté au public trois poétes nationaux:
probléme dangereux des relations entre l’Eglise
Taddaus Rittner, Stephan Zweig et Raoul
et l’Etat, et qu’en Autriche S. M. l’Eglise est
Auernheimer. Avec un vaudeville tout à fait
sacro-sainte, — malheureusement. La censure
moderne“ Das Paar nach der Mode?’ ce der¬
qui est d’habitude trés libérale, n’agit ich que
nier a brillamment réussi. A coups de boutoir
lorsque les questions ecclésiastiques sont en jeu.
hardis, il a dépeint le ménage moderne, déjeté,
Récemment, un des plus grands savants d’Au¬
tirant à hue et à dia, cyniquement actuel. C’est
triche, le conseiller d’Etat Dr Karl Glossy,
une piéce plaisante, bonasse, qui récéle pour¬
qui est particuliérement au courant des ques¬
tant une dure vérité; ily flagelle l’éducation
tions littéraires et politiques de l’histoire locale
superficielle qui n’agit que sur les muscles et
a publié dans une brochure sur la censure la
les nerfs et ne forme point le cceur. Son style
liste des piéces interdites à Vienne depuis son
modernisé est amusant et gracieux et d’un
institution. Aussi, en 1817, la représentation
détail parfaitement posé. M. Auernheimer s’est
des drames bibliques elle-méme était interdite.
découvert un art subtil qui ressemble à celul
On ne permit qu’en 1850 au Burgtheater de
de Donnay ou de Capus et qui peut le mener
monter Les Brgands de Schiller. Nathan ie Sage
rapidement sur les routes du succcs.
de Lessing, le beau drame de la tolérance reli¬
Vive la Hongrie! Vienne importa jusqu'ici
gieuse dut subir les mutilations que lui infligea
le paprita rouge qui est lui-méme déjà un art
le souffleur de ce môie théätre et les opinions
hongrois, le Tokay clair et l’avenante soubrette.
personnelles de l’auteur, la satire, la critique
Aujourd'hui les vaudevillistes et compositeurs
contre les rois et les mauvais bergers, furent
hongrois passent la frontière. IIs encombrent
impitoyablement coupés. La censure théatrale
la scène viennoise de leur art national. Ce n’est
actuelle reléve, je le répéte, d’une conception
pas seulement au Burgtheater qu’on joue la
toute moderne. Seul, le gouverneur impérial
piéce d’un hongrois, mais au Volkstheater
Baron Richard von Binerth, qui fut jadis prési¬
allemand ou la firme hongroise des poétes
dent du conseil, peut y trouver quelque intérét.
Lenggel et Biro sévit avec éclat. Leur piéce
Pour en revenir àl’état actuel de la produc¬
violente, un peu légérement, quelques épisodes
tion dramatique en Autriche, il faut noter que
de la vie de la grande Catherine II de Russie.
la piéce bourgeoise a déplacé l’axe du théätre
Sur le modéle des piéces de Scribe et de Sardou
et remplacé les piéces historiques et veristes. II
Die Zarin est une piéce forte, admirablement
s’agit de la piéce de caractères. On peut con¬
charpentée, batie avec art, neuve et curieuse;
sidèrer comme telle cette violente diatribe
mais un mirage faux de ce mélange de sensi¬
contre la justice russe: Le Cadaure #ivant la
bilité et d’audace qui caractérisait la célébre
piéce posthume du grand philosophe humani¬
impératrice. II semble que sous la direction
taire Léon Tolstol. Comédie bourgeoise aussi,
Weisse les belles lettres ont glissé dans l’ornière
cette Das MTärchen von Holf infiniment origi¬
au Volkstheater. Le Deutsches Volkstheater
er
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Menhrdus?' les heures troubles de l’an 1800
nale et curieuse avec ses motifs de réve, qu'un
poéte hongrois Franz Molnar vient de donner
à Vienne, à l’époque ou Napoleon tenait cour
à Schönbrunn et ou en maintes maisons bour¬
au Burgtheater, et que son nouveau directeur,
geoises se logeaient les officiers de son armée
l’incomparable comique M. Hugo Thimig —
qui succéde au baron von Berger — a monté
glorieuse. L’ombre de l'histoire s’y glisse rapide,
pendant que sur scène l'intrigue qui se dénoue
avec grand succés. M.M. Tressler, Paulsen et
Mile Marberg s’y sont fait applaudir.
touche au vif à l’histoire la plus intime de
quelques anciennes familles viennoises. Arthur
Le Lessing Theater de Berlin, qui doit sa
Schnitzler est aujourd'hul le plus important et
carrière glorieuse au tres fin littérateur Oscar
le plus profond des dramaturges autrichiens, le
Blumenthal, le créateur de maints vaudevilles
seul qui semblait capable d’écrire unc comédie
joyeux et de piéces de vers, a été spirituelle¬
de telle envergure et des’identifier puissamment
ment dénomméle “ théätre des vivants II
avec les grands gestes de l’histoire. II dut lutter
semble que Hugo Thimig pousse le Burg¬
contre la censure. Sa dernière cuvre“ Projessor
theater dans la mème voic. En quelques mois,
Bernhardi fut interdite parce qu’elle posaitle
il a présenté au public trois poétes nationaux:
probléme dangereux des relations entre l’Eglise
Taddaus Rittner, Stephan Zweig et Raoul
et l’Etat, et qu’en Autriche S. M. l’Eglise est
Auernheimer. Avec un vaudeville tout à fait
sacro-sainte, — malheureusement. La censure
moderne“ Das Paar nach der Mode?’ ce der¬
qui est d’habitude trés libérale, n’agit ich que
nier a brillamment réussi. A coups de boutoir
lorsque les questions ecclésiastiques sont en jeu.
hardis, il a dépeint le ménage moderne, déjeté,
Récemment, un des plus grands savants d’Au¬
tirant à hue et à dia, cyniquement actuel. C’est
triche, le conseiller d’Etat Dr Karl Glossy,
une piéce plaisante, bonasse, qui récéle pour¬
qui est particuliérement au courant des ques¬
tant une dure vérité; ily flagelle l’éducation
tions littéraires et politiques de l’histoire locale
superficielle qui n’agit que sur les muscles et
a publié dans une brochure sur la censure la
les nerfs et ne forme point le cceur. Son style
liste des piéces interdites à Vienne depuis son
modernisé est amusant et gracieux et d’un
institution. Aussi, en 1817, la représentation
détail parfaitement posé. M. Auernheimer s’est
des drames bibliques elle-méme était interdite.
découvert un art subtil qui ressemble à celul
On ne permit qu’en 1850 au Burgtheater de
de Donnay ou de Capus et qui peut le mener
monter Les Brgands de Schiller. Nathan ie Sage
rapidement sur les routes du succcs.
de Lessing, le beau drame de la tolérance reli¬
Vive la Hongrie! Vienne importa jusqu'ici
gieuse dut subir les mutilations que lui infligea
le paprita rouge qui est lui-méme déjà un art
le souffleur de ce môie théätre et les opinions
hongrois, le Tokay clair et l’avenante soubrette.
personnelles de l’auteur, la satire, la critique
Aujourd'hui les vaudevillistes et compositeurs
contre les rois et les mauvais bergers, furent
hongrois passent la frontière. IIs encombrent
impitoyablement coupés. La censure théatrale
la scène viennoise de leur art national. Ce n’est
actuelle reléve, je le répéte, d’une conception
pas seulement au Burgtheater qu’on joue la
toute moderne. Seul, le gouverneur impérial
piéce d’un hongrois, mais au Volkstheater
Baron Richard von Binerth, qui fut jadis prési¬
allemand ou la firme hongroise des poétes
dent du conseil, peut y trouver quelque intérét.
Lenggel et Biro sévit avec éclat. Leur piéce
Pour en revenir àl’état actuel de la produc¬
violente, un peu légérement, quelques épisodes
tion dramatique en Autriche, il faut noter que
de la vie de la grande Catherine II de Russie.
la piéce bourgeoise a déplacé l’axe du théätre
Sur le modéle des piéces de Scribe et de Sardou
et remplacé les piéces historiques et veristes. II
Die Zarin est une piéce forte, admirablement
s’agit de la piéce de caractères. On peut con¬
charpentée, batie avec art, neuve et curieuse;
sidèrer comme telle cette violente diatribe
mais un mirage faux de ce mélange de sensi¬
contre la justice russe: Le Cadaure #ivant la
bilité et d’audace qui caractérisait la célébre
piéce posthume du grand philosophe humani¬
impératrice. II semble que sous la direction
taire Léon Tolstol. Comédie bourgeoise aussi,
Weisse les belles lettres ont glissé dans l’ornière
cette Das MTärchen von Holf infiniment origi¬
au Volkstheater. Le Deutsches Volkstheater
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