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19. Der Ruf des Lebens
Wrer
Sn
Benignens Erlebnis (l’Aventure de Benigne, du
sant élevé un inutile parvenu
TEUILLETON Du Temps
vérité, aussi peu de race qutn
comte Keyserling. Cela a été joué par Brahm
· DU 2 SEPTEMBRE 1906
habillé dans une élégance de
au Lessing theater. Le comte Keyserling vit à
Ce qu'ila fait tout d’abord
Munich; c’est un poête silencieux et din, qui
table; ce qu'il produit maint
silencieusement écrit des nouvelles fines. De
térature. Gorki devait rester
petits chefs-d’cuvre. Une languc noble et soi¬
Sous la direction de Max H
gnée, aristocratique autant que des mains nobles
de Gorkict de Wedekind, Os
et blanches. Et un sens tragique rapide et sous¬
des dieux du Petit-Théatre.
entendu anime toutes ces nouvelles, qui rem¬
Gorki avait été son succes
plissent les uns de douce mélancolie et qui
Erdgeist (le Gnome) de Wed
émeuvent les autres doucement, on pourrait
CHRONIAUE THEATRILE
zarre, et la Salomé de Wile
dire poliment. Il en va de méme de sa pièce de
reux. Donc le Petit-Théätre, s
théätre. L’aventure d’une comtesse viennoise,
rection devait donner de nou
dont la claire chambre de jeune fille reçoit un
nouveau du Wedekind, den
G
écho de la Révolution. Un combattant de barri¬
Un époug idéal, que nous avd
cades, blessé, fuyant à demi évanoui, y est
LE THEATREALLEMAND OONTEMPORAIN
n'a pas été écrite dans Tent
amené. Il est imprégné de la vie libre et sau¬
BERLIN ET VIENNE:
cu dans l’extase comme la
vage qui s’agite au dehors, de cette vie pleine
sang. Un époug idéal a été
de force à laquelle aspire la petite comtesse.
rie. C’est unc pièce montée
Bénigne est fascinée, son existence sort de ses
intrigues captivantes, des
gonds.
d’effet et une solution invra
Puis s’est présenté un autre auteur. Franck
Berlin, ah! oui, Berlin marche naturellement
style des mélodrames émouv
Wedekind, le poête des filles, des aventuriers,
en téte. 1l est incomparable, unique, et il donne
ont une inclination indéraci
des amateurs de crime et des assassins pas¬
la mesure en tout. De Vienne, il est inutile de
non naturel qui ne repose quf
sionnels. La téte la plus originale qui soit au¬
parler. Cela n’en vaut pas la peine. Berlin, c’est
de coulissc. Oscar Wilde, l#
jourd'hui en Allemagne. Dans son cuvre se
le progrès, le développement, l’essor. Bref: la
esthôtes, le grand artiste,
coudoient la plus grände brutalité et la plus
vie. Et Vienne, c’est le calme, la paresse, la dé¬
grande finesse, et ses chansons rosses, ses vers
méprisait le public qui appre
cadence. Bref: la mort.
remarquables dans la note des chansons popu¬
et méprisait les petits an
Tous les Berlinois disent cela et tous les Vien¬
d’art qui livrent annuellem
laires, appartiennent aux joyaux de la lan¬
nois le croient. Dans ce petit fait, il y a déja
duction aux théätres lond
guc allemande moderne. On a donné au Petit
une sorte de caractéristique.
Théatre fondé par Max Rheinhardt et dirigé à
lut montrer combien il éta
Mais attendons. Nous vérifierons ce refrain
quer de semblables niaiserie
présent par M. Barnowsky, Hidalla de Wede¬
de la maitrise incomparable de Berlin. Nous ne
ver l’agilité de son doigté et i
kind. Un bossu veut fonder unc société pourl’é-
parlerons naturellement que du théätre, et dans
levage de la race humaine et il désespère parce
naive, futile, d’après le moc
ce domaine, seulement du théätre de l’an passé.
que son idéal tombe dans la réalité sous forme
Majesty's Thealre. Peut-étro
Nous parlerons de drames, d’acteurs, d’auteurs
de caricature. Peu ont goüté la satire coupante
se glisser sur la schne sou
et de directeurs. Et nous étudierons leurs ac¬
de cette pièce, mais tous ont couru pour la
peut-étre voulait-il tromper
tions duraht les dix, derniers mois. Ce n’est pas
voir.
qu'il désirait saisir des perle
beaucoup. Ce n’est, dans Thistoire de notre
Le méme Petit Théätre'a joué la dernière
dre des diamants tafilés;
temps. qu'une toute petite feuille écrite rapide¬
pièce de Gorki, Enfants du Soleil. Une pièce fai¬
cela dans l’espoir secret, cac
ment à tort et à iravers. Malgré ccla, c’est un
ble, tourmentée, hystérique. Mais Gorki est
méprisant et fler, que les ge
document. HIa méme encore les fraiches cou¬
désormais aimé en Allemaghe. Il passe pour un
suite la différence. Car ih a s
leurs de cequi vient de se passer. Cela respire
des grands. On prend tout ce qu'il apporte vour
cette pièce des joyaux les pli
encore de, toute la-vie et de toute la forcc du
une révélation et on ne remarque pas qu’il dit
esprit. Il a jeté tant de riche
travail humain. Ebon y trouvera plusicurs ca¬
maintenant des banalités. Quand il était pour
récipient creux de cette actio
ractères de culture.
nous le cnu-pieds „, le prolétaire de l’asile de
çoit à peine le vide.
nuit, sa parole était d’une spontanéité trou¬
Ilyaencore un autre hom
blante, elle était comme le cri touchant prove¬
essayé de ce moyen pour gag
Commençons par les drames.
nant des profondeurs inconnues de l’inconnue
landais Bernard Shaw, qui
A Berlin, on a pules voir par masses. Bons,
äme populaire. Maintenant Gorki veut étre ci¬
àla mode en Allemagne. On
demi-bons et mauvais, grands et petits, amu¬
vilisé. Lui qui par sa naissance, par toute son
Théatre sa comédie Cesar
sants et ennuyenx. Hlyen a cn de foute qualité.
organisation, devait hair laculture et les conve¬
est lä-dedans un grand seign
Toute la production accréditée sur le marché
nances européennes, il a maintenant l’ambi¬
colèrc à cause de sa calvit
’s’est écoulée. Mais il n’est pas nécessaire de
tion vulgaire d’un littératcur bourgeois. II veut
cheuse, et qui doit étre 6e
faire un inventaire complet de cette denrée va¬
être bien élevé et parle d’une façon triviale. Il
d’amour, mais qui sait dire s
riée. Prenons seulement le meilltur, ou plutôt
veut écrire d’une façon & convenable w etil est
choses spirituelles d’une fa
le plus important.
ennuyenx; veut étre tout à fait moderne et il
jouit de la petite Cléopätre
II Fa eu an commencement de la saison 1 date d’avant-hier:il est dans ce milieu soi-di-I comme d’une gentille aventug
19. Der Ruf des Lebens
Wrer
Sn
Benignens Erlebnis (l’Aventure de Benigne, du
sant élevé un inutile parvenu
TEUILLETON Du Temps
vérité, aussi peu de race qutn
comte Keyserling. Cela a été joué par Brahm
· DU 2 SEPTEMBRE 1906
habillé dans une élégance de
au Lessing theater. Le comte Keyserling vit à
Ce qu'ila fait tout d’abord
Munich; c’est un poête silencieux et din, qui
table; ce qu'il produit maint
silencieusement écrit des nouvelles fines. De
térature. Gorki devait rester
petits chefs-d’cuvre. Une languc noble et soi¬
Sous la direction de Max H
gnée, aristocratique autant que des mains nobles
de Gorkict de Wedekind, Os
et blanches. Et un sens tragique rapide et sous¬
des dieux du Petit-Théatre.
entendu anime toutes ces nouvelles, qui rem¬
Gorki avait été son succes
plissent les uns de douce mélancolie et qui
Erdgeist (le Gnome) de Wed
émeuvent les autres doucement, on pourrait
CHRONIAUE THEATRILE
zarre, et la Salomé de Wile
dire poliment. Il en va de méme de sa pièce de
reux. Donc le Petit-Théätre, s
théätre. L’aventure d’une comtesse viennoise,
rection devait donner de nou
dont la claire chambre de jeune fille reçoit un
nouveau du Wedekind, den
G
écho de la Révolution. Un combattant de barri¬
Un époug idéal, que nous avd
cades, blessé, fuyant à demi évanoui, y est
LE THEATREALLEMAND OONTEMPORAIN
n'a pas été écrite dans Tent
amené. Il est imprégné de la vie libre et sau¬
BERLIN ET VIENNE:
cu dans l’extase comme la
vage qui s’agite au dehors, de cette vie pleine
sang. Un époug idéal a été
de force à laquelle aspire la petite comtesse.
rie. C’est unc pièce montée
Bénigne est fascinée, son existence sort de ses
intrigues captivantes, des
gonds.
d’effet et une solution invra
Puis s’est présenté un autre auteur. Franck
Berlin, ah! oui, Berlin marche naturellement
style des mélodrames émouv
Wedekind, le poête des filles, des aventuriers,
en téte. 1l est incomparable, unique, et il donne
ont une inclination indéraci
des amateurs de crime et des assassins pas¬
la mesure en tout. De Vienne, il est inutile de
non naturel qui ne repose quf
sionnels. La téte la plus originale qui soit au¬
parler. Cela n’en vaut pas la peine. Berlin, c’est
de coulissc. Oscar Wilde, l#
jourd'hui en Allemagne. Dans son cuvre se
le progrès, le développement, l’essor. Bref: la
esthôtes, le grand artiste,
coudoient la plus grände brutalité et la plus
vie. Et Vienne, c’est le calme, la paresse, la dé¬
grande finesse, et ses chansons rosses, ses vers
méprisait le public qui appre
cadence. Bref: la mort.
remarquables dans la note des chansons popu¬
et méprisait les petits an
Tous les Berlinois disent cela et tous les Vien¬
d’art qui livrent annuellem
laires, appartiennent aux joyaux de la lan¬
nois le croient. Dans ce petit fait, il y a déja
duction aux théätres lond
guc allemande moderne. On a donné au Petit
une sorte de caractéristique.
Théatre fondé par Max Rheinhardt et dirigé à
lut montrer combien il éta
Mais attendons. Nous vérifierons ce refrain
quer de semblables niaiserie
présent par M. Barnowsky, Hidalla de Wede¬
de la maitrise incomparable de Berlin. Nous ne
ver l’agilité de son doigté et i
kind. Un bossu veut fonder unc société pourl’é-
parlerons naturellement que du théätre, et dans
levage de la race humaine et il désespère parce
naive, futile, d’après le moc
ce domaine, seulement du théätre de l’an passé.
que son idéal tombe dans la réalité sous forme
Majesty's Thealre. Peut-étro
Nous parlerons de drames, d’acteurs, d’auteurs
de caricature. Peu ont goüté la satire coupante
se glisser sur la schne sou
et de directeurs. Et nous étudierons leurs ac¬
de cette pièce, mais tous ont couru pour la
peut-étre voulait-il tromper
tions duraht les dix, derniers mois. Ce n’est pas
voir.
qu'il désirait saisir des perle
beaucoup. Ce n’est, dans Thistoire de notre
Le méme Petit Théätre'a joué la dernière
dre des diamants tafilés;
temps. qu'une toute petite feuille écrite rapide¬
pièce de Gorki, Enfants du Soleil. Une pièce fai¬
cela dans l’espoir secret, cac
ment à tort et à iravers. Malgré ccla, c’est un
ble, tourmentée, hystérique. Mais Gorki est
méprisant et fler, que les ge
document. HIa méme encore les fraiches cou¬
désormais aimé en Allemaghe. Il passe pour un
suite la différence. Car ih a s
leurs de cequi vient de se passer. Cela respire
des grands. On prend tout ce qu'il apporte vour
cette pièce des joyaux les pli
encore de, toute la-vie et de toute la forcc du
une révélation et on ne remarque pas qu’il dit
esprit. Il a jeté tant de riche
travail humain. Ebon y trouvera plusicurs ca¬
maintenant des banalités. Quand il était pour
récipient creux de cette actio
ractères de culture.
nous le cnu-pieds „, le prolétaire de l’asile de
çoit à peine le vide.
nuit, sa parole était d’une spontanéité trou¬
Ilyaencore un autre hom
blante, elle était comme le cri touchant prove¬
essayé de ce moyen pour gag
Commençons par les drames.
nant des profondeurs inconnues de l’inconnue
landais Bernard Shaw, qui
A Berlin, on a pules voir par masses. Bons,
äme populaire. Maintenant Gorki veut étre ci¬
àla mode en Allemagne. On
demi-bons et mauvais, grands et petits, amu¬
vilisé. Lui qui par sa naissance, par toute son
Théatre sa comédie Cesar
sants et ennuyenx. Hlyen a cn de foute qualité.
organisation, devait hair laculture et les conve¬
est lä-dedans un grand seign
Toute la production accréditée sur le marché
nances européennes, il a maintenant l’ambi¬
colèrc à cause de sa calvit
’s’est écoulée. Mais il n’est pas nécessaire de
tion vulgaire d’un littératcur bourgeois. II veut
cheuse, et qui doit étre 6e
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être bien élevé et parle d’une façon triviale. Il
d’amour, mais qui sait dire s
riée. Prenons seulement le meilltur, ou plutôt
veut écrire d’une façon & convenable w etil est
choses spirituelles d’une fa
le plus important.
ennuyenx; veut étre tout à fait moderne et il
jouit de la petite Cléopätre
II Fa eu an commencement de la saison 1 date d’avant-hier:il est dans ce milieu soi-di-I comme d’une gentille aventug