II, Theaterstücke 18, Der einsame Weg. Schauspiel in fünf Akten (Junggeselle, Junggesellenstück, Die Egoisten, Einsame Wege, Wege ins Dunkle, Weg zum Licht), Seite 621

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18. Dereinsan
UNA
Kliltallaliaauk
THEATRE DU GTMNASE
Troupe de M Eugen Robert
2 aphem Sontahe
Piece en quatre actes
desdl. „Arthur Schnitzier
Trois oufquatre spectacles se dispu¬
taient hier soir la pauvre eritique; je
n'ai pas hésité une seconde à préférer
le Gumnase oü la troupe berlinoise de
M. Eugen Robert donnait une pièce
d’Arthur Schnitzler. Je n'ai pas trop
regretté ce cholx.
Ce n’est pas qu'il m’ait donné occa¬
sion de m'amuser... Une dame y meurt.
une jeune fille amoureuse se tue, son
amant, pris au piege, se tuera; un
fils renie son père selon le sang, pour
consoler son père selon la loi.
Tous ces malheureux se côtoyent pen¬
dant quatre ans avant de comprendre
qulils ne se comprennent pas. Et l’en¬
semble n’est ni très vivant, ni très vi¬
vifiant.
Mais, pour ma part, j'ai pris un bain
de littérature, et mes voisins, des Fran¬
çais qui semblaient entendre l’allemand,
prenaient une bonne leçon de pronon¬
eiation, sans vouloir en perdre une
goutte.
*9
Mme Wegrath, raconte la pièce,
meurt, laissant un mari, un fils, Félix,
et une fille Johanna. Félix est le dils
d'un ami de M. Wegrath, Julian, et
Johanna est la maitresse d’un autre
ami de M. Wegrath, Stéphan. Pauvre
excellent Wegrath !
Quant à Stéphan et Julian, ils ont
sui. le chemin de l’égoisme — da route
solitaire — ils paraissent triomphants,
ils seront punis!
Stéphan après avoir ééduit Johanna,
Ini offre de l’épouser, mais elle aime
KCCe
T. Ract 4

mienx se jeter dans un étang. Julian,
eraignant de vieillir, abandonné, révéle
à Félix sa paternité; mais Felix pré¬
fère rester fidele à l’excellent, naif et
Césolé Wegrath.
Stéphan se tüera, Julian s’en ira:
leur vole sera de plus en plus solitaire.
Non point par égoisme, maintenant,
mais par punition.
*
Ce drame, éerit aujourd'hui par un
Jean-Jacques Bernard, aurait du mys¬
tère et de la Frofondeur. M. Arthur
Schni#zler, qui l’a composé au siècle
dernier, y a mis beaucoup de mots ot
d’explications. Ce n’est plus ce que nous
aimons.
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L’ilustre acteur allemand M. Basser¬
mann tient le röle de Stéphan; il yI
manque ce me semble d’une certaind
désinvolture jeune, qui se briserait pen
à peu. I devrait commencer en Jules
Berry et finir en Signoret, II a joué
tout le temps en Siguoret. Au reste,
excellent une fois ce fait accepté.
M. Carl Goetz (le vienx Wegrath) m'a
un peu rappele M. de Férandv dans
Bonkeur des Dames. M. Werner
le
Schott est un très suffisant Félix.
Des dames, Mile Kathe Haack a plut
en Johanna mortuaire. Mais personne
n'a eu la fantaisie de Mme Orski, dans
la pièce précédente.
**
Pour terminer, je vais prier M. Eu¬
gen Robert de méditer ce petit avis.
Si une troupe française, dite d’gvant¬
garde, allait jouer à Berlin devant des
amateurs désireux de connaitre les der¬
nières inventions de Baty et de -Duttin,
Francillon ou le Monde on Von s’en¬
nuie, que penserait de ce choix le pu¬
blic berlinois et la Critique?
Ou du grand elnssique, ou du tout
moderne; voilà ce qu'il faut exporter
à cette heure.
Fortunat Strowski,
Membre de VInstitut.