II, Theaterstücke 18, Der einsame Weg. Schauspiel in fünf Akten (Junggeselle, Junggesellenstück, Die Egoisten, Einsame Wege, Wege ins Dunkle, Weg zum Licht), Seite 624

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n
18. eg
box 23/5
† Féte-de Neuilly.
Kdulalktaadltaut
THEATRE DU GTMNASE
Troupe de M. Eugen Robert
Lo chemm. Schtäfre
Pièce en quatre actes
de M. Arthur Schnitzler

Trois ou quatre spectacles gé
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taient hier soir la pauvre erifauf
n'ai pas hésité une seconde Kbräffrer
le Gymnase oü la troupe berlinoise de
M. Eugen Robert donnait unc pièce
d’Arthur Schnitzler. Je n'ai pas trop
regretté ce choix.
Ce n’est pas qu’il m'ait donné occa¬
sion de m'amuser.,. Une dame y meurt,
une jeune fille amoureuse se tue, son
amant, pris au piege, se tuera; un
fils renie son père selon le sang, pour
consoler son père selon la loi.
Tous ces malheureux se côtoyent pen¬
dant quatre ans avant de comprendre
qu'ils ne se comprennent pas. Et l’en¬
semble n’est ni très vivant, ni trés vi¬
vifiant.
Mais, pour ma part, j'ai pris un bain
de littérature, et mes voisins, des Fran¬
çais qui semblaient entendre l’allemand,
prenaient une bonne leçon de pronon¬
clation, sans vouloir en perdre unee
goutte.
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Mme Wegrath, raconte la pièce,
meurt, laissant un mari. un fils, Félix,
et une fille Johanna. Félix est le filst
d’un ami de M. V -grath, Julian, ett
Johanna est la maitresse d’un autre
ami de M. Wegrath, Stéphan. Pauvre
excellent Wegrath !
Quant à Stéphan et Julian, ils ont
suivi le chemin de l’égoisme — la routel
solitaire — ils paraissent triomphants,
ils seront punis !
Stéphan, après avoir séduit Johanna,
lui offre de l’épouser, mais elle aime
mleux se jeter dans un étang. Julian,
craignant de vieillir, abandonné, révdle
à Félix sa paternité; mais Félix pré¬
fère rester fidele à l’excellent, naif et
Césolé Wegrath.
Stéphan se tuera, Julian s’en ira:
leur voie sera de plus en plus solitaire.
Non point par égoisme, maintenant,
mais par punition.
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Ce drame, écrit aujourd'hui par un
Jean-Jacques Bernard, aurait du mys¬
tère et de la profondeur. M. Arthur
Schnitzler, qui l’a composé au siècle
dernier, y a mis beaucoup de mots et
d’explications. Ce n’est plus ce que nous
nimons.
*#
L’illustre acteur allemand M. Basser¬
mann tient le röle de Stéphan; il y
manque ce me semble d’une certaine
désinvolture jenne, qui se briserait peu
à peu. II devrait commencer en Jules
Berrv et finir en Signoret, II a joué
touf 'e temps en Signoret. Au reste,
excellent une fois ce fait accepté.
M. Carl Goetz (le vieux Wegrath) m'a
peu rappelé M. de Féraudv dans
un
le Bonheur des Dames. M. Werner
Schott est un t###s suffisant Félix.
Des dames, Mile Kathe Haack a plu
en Johanna mortuaire. Mais personne
n'a eu la fantaisie de Mme Orski, dans
la pièce précédente.
Reh
Pour terminer, je vais prier M. Eu¬
gen Robert de méditer ce petit avis.
#h
Si une troupe française, dite d’avant¬
garde, allait jouer à Berlin devant des
S
amateurs désireux de connaitre les der¬
nières inventions de Baty et de Dullin,t##
Francillon ou le Monde ou Von s’en 1e
nuie, que penserait de ce choix le pu¬
blie berlinois et la Critique?
Ou du grand classique, ou du toutde
moderne; voilà ce qu'il faut exporter s#
à cette heure.
Fortunat Strowgki,
Membre de VInstitut.(I
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J.—