II, Theaterstücke 16, (Lebendige Stunden. Vier Einakter, 1), Lebendige Stunden. Vier Einakter, Seite 272

16.1. Lebendige Stunden zyklus
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ETRANGER
la mansuétude et la miséricorde qui sont l'apanage du prêtre chrétien.
De méme qu'il ne comprend pas la tendre et vibrante nature de son
prédécesseur, il considère comme une abomination Stine, la fille de
pécheurs: fille, dans la plus mauvaise acception du mot, sa mere
infame l’a prostituée et le nouveau pasteur ne se contente pas de se
détourner de l’impure, il l’injuric. Une haine farouche contre l'homme
impitoyable envahit la jeune femme. Lui suit sarvoie, sür de son but.
II a obligé les pécheurs à construire une digue contre les flots envahis¬
sants; à grand’peine la digue est terminée: : Il me semble que moi et
6 la digue nous ne sommes qufune seule et meme chose — s’écrie le
pasteur Holm enthousiasmé — à l’image de cette digue, je voudrais,
u dans ma paroisse, élever un rempart contre toutes les effrénées
## licences! Mais écoutez! Un grondement de tonnerre! La mer a
rompu la digue! Les flots furieux se précipitent et engloutissent le
village avec ses habitants. Seuls, les gens du presbytère élevé, le
sacristain et Stine, qui s’y trouvait pendant la catastrophe, sont pré¬
servés. Cernés par la mer mugissante, les survivants attendent ainsi
une nuit et un jour — attente qui forme le second acte, lequel appar¬
tient aux meilleures conceptions de l’art dramatique.
Entourés par la fureur des éléments, affamés et brisés de fatigue,
c’est ainsi que nous retrouvons les assieges de la mer. L’eau monte
toujours, toujours plus haut; bientôt ils seront submergés par ces flots
tumultuenx. Et, à cette heure d’eponvante et de désespérance, levieux-
Sievert s’adresse à son suceesseur ei dit a der homme dur quavee sa
sévérité, il n’est pas un prétre chrétien, qu'il lui faut agir différemment
sur les ames et, avec les belles paroles qui terminent la poésie de
Geethe: Dieu et la Bayadère # il lui montre comment on ramene vers
le ciel les enfants perdus. Après un violent combat, Holm se rend.
Dans la scène capitale de la piece, il lutte avec la sauvage Stine pour
le salut de son äme. II mene à bien cette lutte, brise la haine de la
jeune femme et elle s’incline finalement devant la toute-puissance. Mais
alin qu'elle se relève de la fange, il lui faut accomplir un sacrifice:
à ce seul prix il la croira.
Soudain, l’eau s’engouffre dans la maison. A présent, il ne reste plus
comme refuge que l’église, plus haut. C’est la que s’enfuient les
malheureux. Au moment ou le danger est à l’extrème, tandis que
Stine, devenue douce et tendre, s’empresse au secours de Holm défail¬
lant, que la mort s’approche de plus en plus, voici que la jeune femme
comprend que Theure a sonné du sacrifice. Eile se jette à l’eau pour
atteindre une barque vagabonde qui pourrait leur venir en aide. La
mer l’engloutit. Mais des pécheurs se sont rapprochés et parviennent à
sauver ses compagnons de misère.
Et le dernier mot de la pièce est prononcé par le vieux et doux
Sievert: la pierre fondamentale de la nouvelle église, dit-il, que le
pasteur Holm devra edifier, sera la miséricorde.
THEODOR ENGWER.