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Gil-Dles # 12. Ae/92
Le Livre du Jour
La Rovor, par Arthur Schnitzler, fraduction
de Maurice Rémon et Wilhem Bauer.
(Stock, ediieur.)
Ces dir scènes diffèrent absolument des
habituels dialoques, dont, entre parenthe¬
ses, on sait un abus regrettable depuis
quelques anndes; elles sont pourlant con¬
eues dans un esprit très francais qu'il ne
fant pas allribuer aug traduckeurs. MM.
Maurice Rémon et Wilhem Bauer ont fait
leur métier avec tant de lact et de mesure
quson ne sent pas du tout leur intervention
et qw’on a Pimpression de lire ces scènes
dans le terte original.
Arthur Schnitsler montre les préliminai¬
res et les suiles, sinon de Pamour an
moins de son geste, dans diverses classe.
de la société, et i a trouré piquant de faire
faire ce geste successivement par dir per¬
sonnages, de sorte que Tun des héros de
la première scene se retroure d la seconde
et s’élimine pour la troisième.
Cest la ronde autour du pelit dieu, et
chacune des cing semmes qui la dansent
tient la main de deug des cing hommes, et
le premier voisine avec la dernière. Et je
dirais que cela est profondément Rumain si
cette locution n’était erogérement galbau¬
dée.
Ces din scenes sont dig petiles comédies
brèues qui montrent ou indiquent, avec le
minimum de mols nécessaires, le marimum
de sensations, de sentiments, de nuances.
I n'y a. en aucun moment, un mot dé¬
placé, et cependant, le péril était grand !
I était si facile de commeltre mille menues
jautes de gout, de redire sans ulilité ce qui
a dté dit déja sans profit, d’etre méme et
simplement libertin... Artkur Schnitzler a
evité tout celn arec grüce, abec souplesse.
II a su portraire ses personnäges et dévoi¬
ler toute teur pstchologie en quelques ré¬
pliques et jaire entrer un monde dans le
cadre qw’il avait voulu etroit. I1 a emploné
une lunque simple, courante et précise. En¬
sin, et c’est lä une constatation qu'on a
rarement Poccasion de faire; les dir poli¬
chinelles kumains dont Schnitzler tire les
sicelles ne parlent pas tous de la mème fa¬
çon. Et c’est ld une qualité fort rare car
derrcellents auteurs en sont dépourpus, et
le plus souvenk, it semble que les différents
personnages d’une comédie ont tous le mé¬
me timbre de voig: la semme de chambre
parle comme Pacadémicien et la jeune pre¬
mière emploie les mèmes tournures de
phrases que le comique grimé.
Mais le principal, le plus bel éloge qu'on
peut faire d’Arthur Schnitzler, c’est de dire
qu'on devine un tempérament admirable de
dramaturge ei Cartiste, et que, malgre les
pires manquements au métier —
i n’en
commet auenn d’ailleurs —
quand mème
ses moyens serdient insuffisants, on trou¬
verait en lui ce monvement irrésislible.
celte vie ardente qui sont la beauté et la
nobiesse d’une cutre.
Claude Francuell.
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Le Livre du Jour
La Rovor, par Arthur Schnitzler, fraduction
de Maurice Rémon et Wilhem Bauer.
(Stock, ediieur.)
Ces dir scènes diffèrent absolument des
habituels dialoques, dont, entre parenthe¬
ses, on sait un abus regrettable depuis
quelques anndes; elles sont pourlant con¬
eues dans un esprit très francais qu'il ne
fant pas allribuer aug traduckeurs. MM.
Maurice Rémon et Wilhem Bauer ont fait
leur métier avec tant de lact et de mesure
quson ne sent pas du tout leur intervention
et qw’on a Pimpression de lire ces scènes
dans le terte original.
Arthur Schnitsler montre les préliminai¬
res et les suiles, sinon de Pamour an
moins de son geste, dans diverses classe.
de la société, et i a trouré piquant de faire
faire ce geste successivement par dir per¬
sonnages, de sorte que Tun des héros de
la première scene se retroure d la seconde
et s’élimine pour la troisième.
Cest la ronde autour du pelit dieu, et
chacune des cing semmes qui la dansent
tient la main de deug des cing hommes, et
le premier voisine avec la dernière. Et je
dirais que cela est profondément Rumain si
cette locution n’était erogérement galbau¬
dée.
Ces din scenes sont dig petiles comédies
brèues qui montrent ou indiquent, avec le
minimum de mols nécessaires, le marimum
de sensations, de sentiments, de nuances.
I n'y a. en aucun moment, un mot dé¬
placé, et cependant, le péril était grand !
I était si facile de commeltre mille menues
jautes de gout, de redire sans ulilité ce qui
a dté dit déja sans profit, d’etre méme et
simplement libertin... Artkur Schnitzler a
evité tout celn arec grüce, abec souplesse.
II a su portraire ses personnäges et dévoi¬
ler toute teur pstchologie en quelques ré¬
pliques et jaire entrer un monde dans le
cadre qw’il avait voulu etroit. I1 a emploné
une lunque simple, courante et précise. En¬
sin, et c’est lä une constatation qu'on a
rarement Poccasion de faire; les dir poli¬
chinelles kumains dont Schnitzler tire les
sicelles ne parlent pas tous de la mème fa¬
çon. Et c’est ld une qualité fort rare car
derrcellents auteurs en sont dépourpus, et
le plus souvenk, it semble que les différents
personnages d’une comédie ont tous le mé¬
me timbre de voig: la semme de chambre
parle comme Pacadémicien et la jeune pre¬
mière emploie les mèmes tournures de
phrases que le comique grimé.
Mais le principal, le plus bel éloge qu'on
peut faire d’Arthur Schnitzler, c’est de dire
qu'on devine un tempérament admirable de
dramaturge ei Cartiste, et que, malgre les
pires manquements au métier —
i n’en
commet auenn d’ailleurs —
quand mème
ses moyens serdient insuffisants, on trou¬
verait en lui ce monvement irrésislible.
celte vie ardente qui sont la beauté et la
nobiesse d’une cutre.
Claude Francuell.
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