11. Reigen
box 19/2
1
Avänt & La Ronde „
Une piece de Schnitzler
au Théätre de l’Avenue
Sur le proscenium du plateau du
théatre de d’Avenue, M. Georges Pi¬
toöff est assis. Entouré de ses colla¬
borateurs il regle ia plantation du
décor et les éclairages du dernier ta¬
bleau de La Ronde. On sent tout de
suite sa foi et scn enthousiasme
pour l’euvre de Schnitzler, II sait
qu'il doit résoudre des difficultés de
mise en scène, c’est un novateur que
l’audace ne rebute pas.
Près de lui se tient Mine Suzanne
Clauser venue spécialement de
Vienne pour suivre les répétitions
de la pièce de Schnitzler dont elle
fut l’une des plus grandes amies et
la prireipale traductrice française.
C’est elle qui va nous parler de l’au¬
teur de La Ronde.
Pouvez-vous nous dire quel¬
gees mots sur cet esprit qui a animé
Schnitzler et l’a amené à composer
La Ronde ?
La Ronde n’est pas une pièce
gaie. C’est, en dix tablennx, une pein¬
ture de T'amour tel qu'il est ei non
pas tei que nous voudrions le voir.
Maite: du dialogue, il n’a pas voulu#
cenersiant, faire de La Ronde une
ceuvre #un style trop recherché.
Bien au contraire, il faut veir dans
ces dis tableaux, une parodie qui
nexclut pas le lieux communs, ce qui
la rend d’autant plus directe et plus
accessible au grand public.Schnitzler
a voutu traduire, aussi exactement
que possible, les réflexes normaux
des étres humains devant l’amour et
ce sont ces observations qu'il nous
livre.
Son cuvre refléterait-elle quel¬
que amertume devant les faiblesses
humaines?
— Non. Schnitzler n’était pas die
ces anteurs que la connaissance de 1##
vie rend amers, mais plutôt de ceus
qui, sachant tout comprendre, sa
vaient tout pardonner.
Schnitzler ne voyait-il que le
côté instinctif de l’amour?
Bien au contraire, Schnitzler :
parlé d’amour comme personne avan“
Jui.
Schnitzler n’était-il pas méde¬
cin et, à ce titre, n’a-t-il pas étudie
les sciences psychiques?
II a été en effet médecin et fils
d’un grand médecin de Vienzie. Avant
Freud, i a cherché à connaitre le
subconscient de l’äme, mais intuiti¬
verient, en poète et non en médecin
#t c’est cette étude qui l'a amené à
traduire au théätre les inquiétudes
de l’äme.
& Pour Schnitzler, tous les étres
bumains portent un masque qui ne
tombe qu au moment de mourir
La Ronde est bien une des pre¬
mières cuvres de Schnitzler?
En effet. C’est une quvre de
jeunesse, écrite il y a une trentaine
d’années alors que Schnitzler avait
la réputation d’un poète jéger. Pen¬
dant les trente ans qui ont suivi, i1
aévolue vers la philosophie. Schnit¬
zler est resté jeune en vieillissant. II
est mrt en oclohre dernier, à l’äge
e 69 ans. à l’apogée de sa gloire,
sehtant qu’il élait un grand mailre,
e#tonjours pret cependant à détruire
d’un mot plein d’ironie einglante la
gloire et Pinnnortalité qui lui étaient
echues.
J. Delini
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Avänt & La Ronde „
Une piece de Schnitzler
au Théätre de l’Avenue
Sur le proscenium du plateau du
théatre de d’Avenue, M. Georges Pi¬
toöff est assis. Entouré de ses colla¬
borateurs il regle ia plantation du
décor et les éclairages du dernier ta¬
bleau de La Ronde. On sent tout de
suite sa foi et scn enthousiasme
pour l’euvre de Schnitzler, II sait
qu'il doit résoudre des difficultés de
mise en scène, c’est un novateur que
l’audace ne rebute pas.
Près de lui se tient Mine Suzanne
Clauser venue spécialement de
Vienne pour suivre les répétitions
de la pièce de Schnitzler dont elle
fut l’une des plus grandes amies et
la prireipale traductrice française.
C’est elle qui va nous parler de l’au¬
teur de La Ronde.
Pouvez-vous nous dire quel¬
gees mots sur cet esprit qui a animé
Schnitzler et l’a amené à composer
La Ronde ?
La Ronde n’est pas une pièce
gaie. C’est, en dix tablennx, une pein¬
ture de T'amour tel qu'il est ei non
pas tei que nous voudrions le voir.
Maite: du dialogue, il n’a pas voulu#
cenersiant, faire de La Ronde une
ceuvre #un style trop recherché.
Bien au contraire, il faut veir dans
ces dis tableaux, une parodie qui
nexclut pas le lieux communs, ce qui
la rend d’autant plus directe et plus
accessible au grand public.Schnitzler
a voutu traduire, aussi exactement
que possible, les réflexes normaux
des étres humains devant l’amour et
ce sont ces observations qu'il nous
livre.
Son cuvre refléterait-elle quel¬
que amertume devant les faiblesses
humaines?
— Non. Schnitzler n’était pas die
ces anteurs que la connaissance de 1##
vie rend amers, mais plutôt de ceus
qui, sachant tout comprendre, sa
vaient tout pardonner.
Schnitzler ne voyait-il que le
côté instinctif de l’amour?
Bien au contraire, Schnitzler :
parlé d’amour comme personne avan“
Jui.
Schnitzler n’était-il pas méde¬
cin et, à ce titre, n’a-t-il pas étudie
les sciences psychiques?
II a été en effet médecin et fils
d’un grand médecin de Vienzie. Avant
Freud, i a cherché à connaitre le
subconscient de l’äme, mais intuiti¬
verient, en poète et non en médecin
#t c’est cette étude qui l'a amené à
traduire au théätre les inquiétudes
de l’äme.
& Pour Schnitzler, tous les étres
bumains portent un masque qui ne
tombe qu au moment de mourir
La Ronde est bien une des pre¬
mières cuvres de Schnitzler?
En effet. C’est une quvre de
jeunesse, écrite il y a une trentaine
d’années alors que Schnitzler avait
la réputation d’un poète jéger. Pen¬
dant les trente ans qui ont suivi, i1
aévolue vers la philosophie. Schnit¬
zler est resté jeune en vieillissant. II
est mrt en oclohre dernier, à l’äge
e 69 ans. à l’apogée de sa gloire,
sehtant qu’il élait un grand mailre,
e#tonjours pret cependant à détruire
d’un mot plein d’ironie einglante la
gloire et Pinnnortalité qui lui étaient
echues.
J. Delini