iebelei
5. II ninck
bos 10/1
(Knd
G
0
Les lettres allemandes
HEnmANN SebEkuaNs: Das Glück im Winkel — Anrnos Schwirzuen
Liebelei.
Traductions du dano-norvégien en allemand. — PErER NANSEN 1
Maria. — HEsnik IBsEN: Calilind.
Le théätre de M. SUDERMANN a en un sort bizarre. Quand, par le sucen
ces retentissant de son premier drame, 0/onneur, — le premier succes
d’un écrivain de la jeune genération — il sembla mnaugurer un art nou¬
veau, tont le monde, public et eritique, declarait qu un grand et sin¬
cère artiste venait de se révéler. Mais plus tard la erilique, suivie encela
par le public, crut découvrir que ce succès avait en pour cause undrres
prise des trucs surannes des Alexandre Dumas lils et des Augier. On
mavait pas tout à fait tort, mais on n’avait non plus entierement rai#
son de classer pour ccla M. Sudermann parmi les anteurs evieux jend#
et tandis qulil se dégageait progressivement de ces procédés, le public
centinnait ä ne voir en lui qu'un virtuose vulgaire de l’ancienne comédie
de meurs. Pourtant ia Finde Sodome élait un bean drame, et Mayda
contenait des scènes fort belles.
G’est encore une éinde de resignation que 7e Bonheur Nans un comn
(7as Glück im Winket, drama in 3 akten, 1896), que M. Sudermann à“
fait jouer d’abord, pour éviter la malice berlinolse, sur les scènes
de province et finalement à Berlin et à Vienne. Mais cetle résigna¬
tion n'a rien à faire avec la pitié bonasse dont M. Coppée Vastefall4#
chantre attitré: c'est le désir de la paix, la résignation qui nait de
T’écronlement des chäteaux en Espagne et du labeur terne et étouffant
que vons impose la force des choses.
M. Aurnon Scharrzzrn, qui s’ctait dejà fait connaitre par sa belle nou¬
velle Slerben (Meurde, a donné un drame en eing actes, Liebelei
(mourelte), dontle sujet est fort simple: En jenne homme, amant d’une
femme mariée, dont le mari a des soupcons, commence, pour se repos
ser, une petite amourette avec une petite fille. Quand le mari a la cerli##
tude de Tadultère de sa femme, iltue en duel son adversaire. Et la petite
fille. dont c’etait et ce sera le seul et premier amant et qui Tavait aime
d’un amour plus profond queil marait ern, reçoit à la fois la nouvelle de#
sa mort et de la cause du duel. Dans ce double eflondrement de son
bonheur, elle se sauve de la maison paternelle e pour ne plus revenir 9.
Tout cela est rendu avec un art tres sür, tres simple et nel, sans digres¬
sion ni artilice, et par cela d’une façon emouvanle.
Comme elles n'ont pas encore été traduiles en français, je signaleral#
iei la traduction du dano-norvégien en allemand de deug cuvres intes
ressantes.
L’art de M. PErEn Nayskg a la méme süreté que celui de M. Schnilzler.
mais ilse fait l’interprête d’un tempérament d’artisle plus discret et plus
ironique. Elc’est par ceci, qu'ildiflère aussi de Guy de Maupassant, qusil
rappelle sous queiques rapports. La brutalité douloureuse, la passion
fonettée de Maupassant Jui fait comnplétement défaut. Elle est remplacée
par cette ironie dedaigneuse et hautaine, qui se joue des personnages et
parfois aussi du lecteur. Ehc’estune ironie dans laquelle perce letres
complet mepris que M. Nansen doit nourrir pour ses contemporains. M.
Nansen doit un pen e# caractère d’éerivain à sa nationalité danoise
età rette raflince et corrompue Copenhague qui est la scène de ses
5. II ninck
bos 10/1
(Knd
G
0
Les lettres allemandes
HEnmANN SebEkuaNs: Das Glück im Winkel — Anrnos Schwirzuen
Liebelei.
Traductions du dano-norvégien en allemand. — PErER NANSEN 1
Maria. — HEsnik IBsEN: Calilind.
Le théätre de M. SUDERMANN a en un sort bizarre. Quand, par le sucen
ces retentissant de son premier drame, 0/onneur, — le premier succes
d’un écrivain de la jeune genération — il sembla mnaugurer un art nou¬
veau, tont le monde, public et eritique, declarait qu un grand et sin¬
cère artiste venait de se révéler. Mais plus tard la erilique, suivie encela
par le public, crut découvrir que ce succès avait en pour cause undrres
prise des trucs surannes des Alexandre Dumas lils et des Augier. On
mavait pas tout à fait tort, mais on n’avait non plus entierement rai#
son de classer pour ccla M. Sudermann parmi les anteurs evieux jend#
et tandis qulil se dégageait progressivement de ces procédés, le public
centinnait ä ne voir en lui qu'un virtuose vulgaire de l’ancienne comédie
de meurs. Pourtant ia Finde Sodome élait un bean drame, et Mayda
contenait des scènes fort belles.
G’est encore une éinde de resignation que 7e Bonheur Nans un comn
(7as Glück im Winket, drama in 3 akten, 1896), que M. Sudermann à“
fait jouer d’abord, pour éviter la malice berlinolse, sur les scènes
de province et finalement à Berlin et à Vienne. Mais cetle résigna¬
tion n'a rien à faire avec la pitié bonasse dont M. Coppée Vastefall4#
chantre attitré: c'est le désir de la paix, la résignation qui nait de
T’écronlement des chäteaux en Espagne et du labeur terne et étouffant
que vons impose la force des choses.
M. Aurnon Scharrzzrn, qui s’ctait dejà fait connaitre par sa belle nou¬
velle Slerben (Meurde, a donné un drame en eing actes, Liebelei
(mourelte), dontle sujet est fort simple: En jenne homme, amant d’une
femme mariée, dont le mari a des soupcons, commence, pour se repos
ser, une petite amourette avec une petite fille. Quand le mari a la cerli##
tude de Tadultère de sa femme, iltue en duel son adversaire. Et la petite
fille. dont c’etait et ce sera le seul et premier amant et qui Tavait aime
d’un amour plus profond queil marait ern, reçoit à la fois la nouvelle de#
sa mort et de la cause du duel. Dans ce double eflondrement de son
bonheur, elle se sauve de la maison paternelle e pour ne plus revenir 9.
Tout cela est rendu avec un art tres sür, tres simple et nel, sans digres¬
sion ni artilice, et par cela d’une façon emouvanle.
Comme elles n'ont pas encore été traduiles en français, je signaleral#
iei la traduction du dano-norvégien en allemand de deug cuvres intes
ressantes.
L’art de M. PErEn Nayskg a la méme süreté que celui de M. Schnilzler.
mais ilse fait l’interprête d’un tempérament d’artisle plus discret et plus
ironique. Elc’est par ceci, qu'ildiflère aussi de Guy de Maupassant, qusil
rappelle sous queiques rapports. La brutalité douloureuse, la passion
fonettée de Maupassant Jui fait comnplétement défaut. Elle est remplacée
par cette ironie dedaigneuse et hautaine, qui se joue des personnages et
parfois aussi du lecteur. Ehc’estune ironie dans laquelle perce letres
complet mepris que M. Nansen doit nourrir pour ses contemporains. M.
Nansen doit un pen e# caractère d’éerivain à sa nationalité danoise
età rette raflince et corrompue Copenhague qui est la scène de ses