II, Theaterstücke 5, Liebelei. Schauspiel in drei Akten, Seite 1840

Tdreser
Date
15 OCTOBRE 1933
Sionature: eee
Expostlion:—
Si c’en était encore la mode, cette piécej petits-enfants se sonviennent à peine de
THEATRE DE LATHENEE: Prière!
lui, son fils s’empresse auprès de Cécile
porterait un sous-titre, ce serait: Prière
bour les Fican's, piece en trois actes de
Viroy qui n’a pas oublié le chemin de la
bour les Ewants ou la Vie d'un llomme.
M. Jacouns Duval. — THEATRE DU
maison, un autre petit Massouhre vient
Il s’agit, bien entendu, d’un homme ordi¬
VIEUX-COLOMBIER: Libelei, piéce
de naitre
naire, d’un homme comme nous pourrions
en trois actes d’ARTHUR ScHNITZLER,
Ainsi, l’on a beau répéter de génération
ou comme nous pouvons en étre un, volls
traduite et adaptée par Mme S. CEAUZER.
en génération la prière pour les vivants,
ou moi, toutes choses égales d’ailleurs. Un
ceux-ci n’en restent pas moins tres sem¬
I. Athénée fait sa réouverture vraie
Français moyen, dirait-on, si, de l’origine
blables aux morts qui les ont précedés.
avee dne Guvie d'un ton quelque pen
de sa vogue pfésente, cette expression ne
On pense bien, par ailleurs, que Lhistoire
gardait un sehs vraiment trop humiliant,
différent du ton ordinaire de cette salle
de cette vie sans crime et sans vertu pa¬
a la fois mystique, prétentieux et neutre.
habituellement gaie. Après Le Paradis
raftra un peu Apre à certains. C’est avec
Perdu, Prière pour les Vivants pourra sur¬
Pierre Massoubre nait en 1873, comme
méfiance, avec gène que l’on considère
prendre. Heureuse surprise d’ailleurs, car
ce qui rappelle trop exactement ce qu'on
la troisième République ou presque, d’un
si le Paradis de M. Paul Gavault était
aimerait oublier. On croit au bien ou l’on
petit bourgeois que la joie d’être père
farci de bonnes grosses qualités et. repar¬
croit au mal. Mais il est rare que l’on
n’empéche pas de coucher avec sa bonne
ties, la nouvelle piéce de M. Jacques Deval
et de courtiser, des le premier jour, la
consente à s’avouer les curieux mélanges
suppose tout autre chose. De tant de
nourrice de son fils. Brave homme, au
que l’on fait sans cesse de l’un et de l’autre.
comédies diverses qu'il a deja écrites et
demeurant, bon citoyen. Sa mère meurt
La pièce de M. Jacques Deval, émouvante
dont aucune ne peut laisser indifférent,
peu aprés. Pierre est mis en pension au
et forte, tres habilement découpée en ta¬
lycée, l'un des sombres lycées d’alors. Ni
bleaux dont le nombre ne nuit pas à son
pire, ni meilleur que les antres, il trouve
unité, touche juste et profondément. Elle
pourtant moyen de trahir l'amitié de l'un
donne la sensation physique de la durée,
de ses camarades, un réveur et un faible
du temps qui passe et le tragique quoti¬
persécuté par les autres. Et tout cela pour
dien des générations qui se chevauchent
cräner, pour étre, déjà, du côté des plus
et qui se suivent.
La distribution comprend environ qua¬
forts. Anticipation de ce qu’on nomme la
lutte pour la vie. Peu après, étudiant, son
rante noms. On regrette de ne pouvoir,
premier amour est aussi son premier cha¬
faute de place, tons les citer. Mais il faut
grin, amour et chagrin qu'il oublie vite
louer MM. Palau, Argentin, Georges Rollin,
*
Robert Vattier. M. Jacques Baumer est
dans les bras accueillants de la première
Pierre Massoubre à partir de l’äge
venue. Quand il a fini ses études, il se
d’homme. Mmes Volande Lafon, si sen¬
marie, Voici armé pour la vie ce jeune
sible ct si juste, Marthe Mellot et Ger¬
bourgeois arriviste. Mais, pour l’instant,
c’est la gène dans le ménage et mème un
peu plus. Dans les affaires, on ne gagne
guère d’argent si l’on n'a pas d’argent.

S
Et le père Massoubre, qui amasse un bel
héritage, neiveut pas lächer un son de son


vivant. Tant que Pierre lui chipe son
S
portefeuille pour manger d’abord, sa
femme et lui, et puis pour faire construire
une machine dont il est l’inventeur. Tel
C
est le début d’une fortune qui croit rapi¬
7
dement. Nous sommes en rooz. Dés 1014,
à 41 ans, Pierre Massouhre riche à son
tour se montre égoiste, inconscient avec!
4 Pageor-Rousscnen
une entière bonne humeur et un bel équi¬
Jacouzs BaumEn dans Prière pour les vicants.
libre. II confie ses enfants aux dofnestigues
et trompe sa femme, notamment avcc la!
c’est peut-être celle-ci qui affirme le plus
meilleure amie de celle-ci. Pourtant, celle¬
profondément les dons, la maitrise et la
là est la seule qu'il aime vraiment. Sa mort
philosophie de cet auteur sans illusions.
prématurée lui cause un chagrin profond et
Et en tout cas, elle fait sürement connaftre
véritable. Le temps passe. La guerre sur¬
qu'il doit étre tenu pour l’un des premiers
vient. De cet événement tout de mème
du théätre contemporain.
d’une certaine importance, M. Jacques
La Prière pour les Vivants est cette
Deval ne montre rien. C’est par pudeur,
prière que l’on récite sans interruption au
peut-être, car elle parait avoir un peu trop
Carmel pour attirer, au moment de leur
bien réussi à Pierre Massoubre. Nous le
naissance, la protection divine sur tous
retrouvons en 1023 non plus riche, mais
les enfants qui naissent à chaque instant
opulent. II a 5o ans et il est très occupé
dans le monde, pour qu'ils soient forts
à rester jeune. II marche avec son temps.
contre la tentation, pour qu'ils menent
La vie est belle, intense. Pierre a des mai¬
une bonne vie et qu'ils fassent une bonne
tresses et il traite son fils en camarade
mort. Comment, la plupart du temps, les
jusqu'au jour, ou, marié à son tour et
hommes répondent-ils ä ce ven ardent et
père de famille, Robert Massoubre évince
raisonnabir de la religion? En vivant,
son père des conseils d’administration de
non pas tournés vers ie cel, mais au jour
ses propres affaires. C’est ainsi que l’on
le jour et impatients, sur cette terre, d’un
se transmet le flambeau dans la famille;
avenir supposé meilleur s’il comble laurs
le plus jeune l’arrache à l’autre.
ambitions et leurs désirs. Puis, la mort les

Ecceuré, mais toujours accroché à la
surprend qui, trés vite, ne laisse plus rien
vie, Pierre Massoubre va partir en voyage
d’enx qu'un souvenir imprécis et mesquin
avec Cécile Viroy — Mlle Junie Astor,
h.Dageo-ouéseavn
jusque dans la mémoire de leurs enfants.
qui joue ce röle est à la fois fine et belle —
Après quoi, cenk-ci et les enfants de leurs
LupaiLzA Prroßer dans Libelei.
àqui il ne peut plus demander, au cours
enfants recommencent la mème agitation
de leurs rendez-vous, que de le laisser
pour le mème résultat. C’est ce sentiment
maine Auger, adroite et intelligente comé¬
contempler son buste nu. Mais unc conges¬
amer de la vanité de l’existence que M. Jac¬
dienne sans cesse en progrés, sont en téte
tion le terrasse, II meurt comme il a
ques Deval a evoqué avec force, avec
de la distribution feminmne. On n’oublie
vécu.,, en janvier 1033 à l’äge de 60 ans.
pessimisme, avec une sohre puissance, dans
Des septembre suivant, il est oublié. Ses! pas, enfin, Mlle Junie Astor, déjà nommée,
DE 1 Pvière bour les Vivanis.
qui est aussi bonne comédic
semme, et Mlle Vera Markels
II nous restc bien peu d
parler du spectacle de
M. et Mine Pitoéff désormai
theatre du Vieux-Colombier
dans cette salle illustrée pal
Copeau en jouant Libeles
4'rthur Schnitzler connu
public parce qu'on en a ré
un film. Aibeler vent dire
amour sans importance. Mais
pas avec l'amour; c’est ce
de nouveau montré. Mmne Lu
a trouvé là un de ces röles d
la simplicité déchirante de
merveille. Elle est fort bien
MM. Marcel Herrand et
Mmes Nora Sylvère et Agnel
Pavr. C
ARPEG
0•—
Deux nouveautés viennent d
collection Maitres de la mus
moderne (Rieder): notez que
aichla valeur d’un programme,
certaine élasticité dans la fag
mot a maitre s, nous promet a#
nieme série aux noms trop connug
ouvrage sur Erik Satie. Ne
pas s’il fut un maitre, ou men
En lui cohabitaient deux homme
rester distincts: Ihumoriste et
malheur, ils voulurent pactiser.
cuvres hybrides, dont le texte
pond nullement aux commentai
Taccompagnient. De plus, les atta
contribuerent à pousser Satie
d’avant-garde peu fait pour lus
la jeunesse turbulente qul g
M. Cocteau, un vertige de mod
du söllfaire d Arcuell. Lul, auf
vingtieme année, révélé le do
Gymnopedies, sombra dans des
mées par les dadaistes, mais g
point à l'existence de cet éphe
Si lelivre apologétique de M.
pas à nous convaincre il est hon
été écrit, fixant peu après la
des points qui seralent devenu#
suite. Aussurplus, il est fort amt
peu de livres ont été écr#
Grieg; celui de Mme V. Rorseth
le hienvenu. La tendresse qu’elld
musicien ne l’empéche pas
clairvoyanceges défauts, dus en
tion qu'il regut à Leipzig. Pei
lui reprocher parfols un leger
pour parler d’un artiste qufen
fils spirituel des ménétriers villa
était, commegenx, porteur d
charge dersaveur populaire;
s égarer en des pièces symphoni
fut toujours trop grand pour lug
mème trouvé maintes meleh#
fraicheur dont beaucoup de
en sauvenir darfs la Suite.
Un livre qu'on lirs avec
la correspondance de Liszt et
est celui que le comte du Mou
cré # leur fille, Cosima Wagn
entiérement sur le ton panégy
d’une documentation impressio
avec précision devant nous le
et sa compagne. On nous prome
qui nous éclairera sur Tactivitél
femme ctonnante, quand elle i#
Teuvre. De meme qu'elle aval
portant dans la genèse de cette
Bayreuth ne devalt durer que 9