II, Theaterstücke 5, Liebelei. Schauspiel in drei Akten, Seite 2008

Liebelei
5. Bnenn
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REVUE DALLEMAGNE
de Vienne, un fils spirituel de Grillparzer. Et voici que nos
théätres se souviennent de leurs grands dramaturges, et que
pour honorer la mémoire des disparus, ils nous présentent T’une
cu l’autre de leurs ceuvres. Ces spectacles constituent pour la
plupart des soirées d’un veritable intèrêt qui reposent des piéces
de reportage et d’actualités plus ou moins historiques dont les
scènes se trouvent submergées.
Rarement cependant un directeur de théätre fut mienx inspi¬
ré que le jour ou il décida de recréer avec les incomparables
acteurs de Reinhardt la piece classique d’Arthur Schnitzler:
& Liebelei s.
g Liebelei" (g Amourette 9), c’est ainsi que le grand poête, le
grand psychologue, le grand ironiste qu’était Sehnitzler s’est plu
à appeler lhumble drame en trois actes, ou l’amour méconnu
d’une petite fille du peuple, d’une Mimi Pinson viennoise, abou¬
tit au suicide.
Fritz et Théodore sont deux jeunes gens de bonne famille
qui menent à Vienne une joyeuse vie de garçons. Théodore
préconise les amours faciles, les petites midinettes viennoises
dont Schnitzler créa le type et pour lesquelles il trouva ce joli
mot de g Süsse Mädels qui depuis a passé dans le vocabulaire
courant. Fritz plus sentimental a un penchant malheureux pour
les amours tragiques. II aime une femmme mariée, une g femme
fatale) et cette passion inquiéte Théodore, II vondrait que son
ami suive son exemple, oublie ses tourments et se distraie avec
les charmantes gsüsse Mädel) dont il lui vante les charmes.
II lui a fait connaitre Christine, T’amie de sa maitresse Mizzie,
cette delicieuse Mizzie si pleine d’entrain, d’humour et de hon
sens. Mais à l’encontre de Mizzie, Christine est une sentimen¬
tale. Tandis qu'elle n’est pour Fritz que l’objet d’une passade,
elle s’éprend follement de ce garcon qui est son premier amant,
le premier homie qu’elle ait aimé, et le dernier qu’elle aimera.
Fritz est provoqué en ducl par le mari de la g femme fatale,
dont il redoutait la jalousie depuis longtemps. Théodore sera
son témoin. Les deux jeunes gens prennent congé de leurs pe¬
tites amies en prétextant un court voyage à la campagnie.
Quarante-huit heures se passent sans que Christine et Mizzie
naient de nouvelles. Dans sa petite mansarde perchée au haut
d’une rue de la périphérie de Vienne, Christine pleure nuit et
jour en attendant le retour de son amant. Elle habite avec son
vieux père qui est violon de l’orchestre d’un théätre et pour
gagner sa vie, elle copie de la musique et fait de la couture.
Elle a avoué à son père son grand amour et son chagrin et le
vienx Weyring qui adore sa fille est plein de sombres pressenti¬
anents. Fritz reviendra-t-il? La gaie petite Mizzie semble en