II, Theaterstücke 5, Liebelei. Schauspiel in drei Akten, Seite 2020

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Liebelei
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EN PASSANT EN AUTRICHE
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de Ihomme avec Dieu. C’est un dynamisme freiné. Le
Dollfussismne a dü sinterdire les excès qui auraient
effarouché les pyrrhoniens, si nombreux en Autriche, et
ces excès, d’autres part, répugnaient aux animateurs du
mouvement qui étaient des hommes d’un zele quasi
apostolique. Dans peu de pays, je crois; on a vu le
clergé rendre autant d’initiatives dans la vie publique
et s’exposer aussi franchement en pleine lumière. Ainsi,
pour prendre un exemple, le cardinal-archer zue de
Vienne est-il non seulement un prince de l’Eglise, mais
encore und figure politique. Avant d’occuper le tröne
épiscopal ne fut-il pas ministre? Et Mgr Seipel, qui a
préparé le terrain ou devait se développer le Dollfu¬
ssisme, put occuper les fonctions de chancelie; sans
qu'il parüt choquant de voir un membre du, clergé à la
téte du gouvernement. Certains Autrichiens dde gauchen
prétendent méme que Mgr Seipel se montra beaucoup
moins clérical que tel de ses successeurs laics..
Oublions encore un moment la politique extérieure de
Dollfuss, et attardons-nous à examiner son ceuvre inté¬
rieure. (Euvre fort claire: Le Dolljussisme est l'une des
forme prises en Europe centrale par la iempéte qui s'abat
lä-bas, depteis la crise, sur le socialisme triomphant d’aprés¬
guerre. Le socialisme autrichien, de tendances souvent plus
radicales que le nôtre, a eu beau user de l’intrigue aprés
avoir à maintes reprises essayé de la violence, rien n’y
afait, il'a dü disparaitre de la scène politique. Pendant la
longue période qui a précédé son écroulement, il s’est
réfugié dans le maquis parlementaire, il a voulu para¬
lyser T’action gouvernementale par le jeu des combinai¬
sons de partis, et il a voulu intimider la province; en
méme temps qu’il dénonçait les coups de force, il se cons¬
tituait, avec le schutzbund, une armée particulière, re¬
marquableinent armée et entrainée, et, un jour, il a joué
son va-tout à coups de canon... Le Dollfussisme a vaincu,
mais non comme il l’aurait voulu, c#r son désir était
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d’éliminer le socialisme par persuasion plutôt que par
violence.. Depuis lors, le socialisme est hors de jeu et
il est vraisemblable qu'il le restera longtemps. Les chefs
ont fui, et d’autres se promènent à Vienne sur le Ring,
comme M. Seitz, sans qu'il ait été nécessaire de les
garder en prison. A l’occasion de Noël une amnistie a
libéré beaucoup de ceux qui avaient participé à l’émeute:
mesure qui prouve que le gouvernement ne nourrit pas
beaucoup d’inquiétude de ce côté-Ia. Comme on félicitait
le docteur Schuschnigg des mesures de clémence hardies
prises par son gouvernement, et qu’on Jui demandait:
Etes-vous sür des prisonniers que vous avez rendus
à la liberté:
Non, répondit avec calme le chancelier, nous ne#
sommes pas sürs d’eux, nous sommes sürs de nous.
Le danger n’est pas à gauche.
Le Dollfussisme doit toujours craindre en premier lieu
les nazis; car les nazis, qui après l’échec du Hutsch du
25 juillet ont perdu de leur élan, continuent de
représenter une minorité importante. A vrai dire la
rivalité entre nazis et Autrichiens patriotes ne signifie
rien au point de vue de la politique intérieure, puisque
l’ceuvre essentielle des nazis (élimination de la démo¬
cratie, contröle de la presse, de la jeunesse, etc.) a été
accomplie par Dollfuss depuis longtemps. Seuls les
procédés, en s’aggravant, changcraient, dans le cas ou
Allemagne l’emporterait à Vienne: et l’on devine les
conséquences redoutables qui s’ensuivraient aussitôt pour
les juifs et pour les catholiques. Mais racisme et paga¬
nisme mis à part, le nazisme autrichien n’apporterait
rien de nouveau: on lui a coupé l’herbe sous le pied.
La querelle est donc seulement une querelle d’Etat
à Etat, et non pas une affaire intérieure: c’est pourquoi