II, Theaterstücke 4, (Anatol, 8), Anatol, Seite 584

19. Anatol - Zyklus
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i t a n
désire Gabrielle, mais celle-ci ne
consent plus. Elle a honte sans doute
d'avoir une fois manqué à ses devoirs
d'épouse et de mère ; elle a appris,
aussi à connaître Anatole, et cet
amant qu'elle sait volage et si peu sur
de lui la rend défiante et prudente.
Ils se sépareront pour ne plus se re¬
voir. Est-ce qu'Anatole va renoncer à
toute aventure sentimentale ? Voici
qu'au troisième tableau il apporte à
son ami, pour les lui confier, toutes
les reliques de ses amours : lettres.
mèches de cheveux, fleurs fanées. Ils
en font tous les deux le mélancolique
inventaire. Max soudain, annonce la
visite de Bianca, Bianca? Mais Ana¬
tole l'a connue et il l'a aimée : il l'a
follement aimée ; elle est partie un
beau jour et la voici qui réapparaît.
C'est assez pour ranimer la flamme
morte dans le cœur d'Anatole. Bianca
arrive.
Hélas ! elle ne reconnait pas Ana¬
tole. Le fait-elle exprès ou est-elle sin¬
cère? Elle déclare voir Anatole pour
la première fois. Dépité. Anatole cède
la place rageusement à l'oublieuse ou
à la railleuse. Il aura vite une autre
ami. Elle se nommera Annie. D’elle
il ne tardera pas à subir impatiem¬
ment la tendresse. Et il la convie à
un dîner qui sera un diner d'adieu.
Au dessert, il lui annoncera qu'il la
quitte. Anatole n'a pas de chance.
Avant qu'il ait parlé, c'est nie qui
lui signifie la rupture. On imagine la
rage d'Anatole ; il fait d'abord contre
mauvaise fortune bon cœur ; mais son
dépit éclate. C'est infiniment amusant
et d’une absolue réussite. Anatole est
toutefois incorrigible. Il a décidé de
faire une fin. Il va se marier. Mais
la veille de son mariage il ramène
chez lui Ilona, qu’il avait jadis la¬
chée. Il doit se marier dans deux heu¬
res et Ilona vient de se réveiller ; elle
est en pyjama et elle prend son petit
déjeuner. Elle déclare un fol amour
Anatole Elle assure que cette fois
elle ne se laissera pas semer. Il faut
enfin la mettre devant la réalité. Elle
crie, elle hurle, elle trépigne. Anatole
en profite pour s'en aller. Mais déjà
on sent en lui, à la pensée de son
mariage imminent, un regret. Il va
tout de même à la mairie et à l’église.
Ah! la malheureuse femme que la
femme d'Anatole !
Cette pièce, qui est remarquable¬
ment mise en cène par Mlle Geor¬
gette Boner et M. Michel Tchekhoff.
est fort bien jouée. On rencontre là
des acteurs que l'on ne voit pas assez
souvent sur d'autres scènes. Les di¬
recteurs de théâtre devraient avoir
l'œil sur eux. Je veux parler de Mlle
Yvette Andrévor et de M. Louis Ray¬
mond. M. Louis Raymond a admira¬
blement compris son rôle ; il le joue
avec élégance et finesse ; il le vit
surtout profondément et il exprime
tout ce que sous entend le texte aussi
bien que les insées exprimées par
les paroles. Il a une certaine désinvol¬
ture qui donne à son jeu un rythme
très personnel. Mlle Yvette Andrevo
a joué deux personnages : Gabrielle
dont elle accentue la distinction, la
réserve un peu mélancolique, les ar¬
rière-pensées douloureuses : elle a
été surtout exquise dans Annie. Elle
y a une grâce légère, une ironie et
lante ; son interprétation est dans
cette scène de tout premier ordre. M.
Alfred Penay a le rôle ingrat de Max
il y est correct, distingué, froid comme
il sied. Toutes les qualités que de¬
mande son rôle, il les a. Mlle Ver¬
Scherbane est une Cora fine, sensi¬
ble et jolie. Mme Irène Hupka a ur
jeu qui a de la saveur. Mlle Dagmar
Gérard joue le rôle d'Ilona. Elle cri¬
un peu trop ; elle a de l'abatage
mais quel jeu désordonné
Par intérim,
Max FRANTEL.