II, Theaterstücke 4, (Anatol, 8), Anatol, Seite 583

4.9. Anatol - Zyklus
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Andre pour
Schnitzler l'a concu un peu effacé,
in peu terne ; il sert en quelque sorte
l'agent de liaison ; c'est une ficelle
dramatique, utile sans doute, mais
s'est une ficelle Anatole aime Cora
qui a l'air d'un petit ange candide. On
ni donnerait le bon Dieu sans con¬
fession. Toutefois, Anatole connait le
ourment habituel aux amoureux : le
doute. Max lui paraîtra davantage ren¬
seigné sur la fidélité de Cora envers
Anatole. Il ne dira rien bien entendu.
Comme Anatole a un pouvoir magné¬
tique, pourquoi n'endormirait-il pas
Cora et ne la questionnerait-il pas ?
C'est ce que suggère Max. Presque
aussitôt dit que fait. Mais Anatole
pose à Cora endormie toutes les ques¬
tions sauf celle qui lui donnerait la
réponse tant attendue et désirée. Il
préfère le doute à la vérité. Connai¬
tra-t-il ainsi le bonheur ? Sans doute
non, car deuxième tableau qui se
passe un soir de Noël, Anatole ren¬
contre dans la rue Gabrielle qui est
mariée, qui a des enfants et qui l'a
eu pour amant. Anatole, à nouveau.
désire Gabrielle ; mais celle-ci ne
consent plus. Elle a honte sans doute
d'avoir une fois manqué à ses devoirs
d'épouse et de mère ; elle a appris¬
aussi à connaître Anatole, et cet
amant qu'elle sait volage et si peu sur
de lui la rend défiante et prudente.
Ils se sépareront pour ne plus se re¬
voir. Est-ce qu'Anatole va renoncer à
toute aventure sentimentale ? Voici
qu'au troisième tableau il apporte à
son ami, pour les lui confier, toutes
les reliques de ses amours : lettres.
mèches de cheveux, fleurs fanées. Ils
en font tous les deux le mélancolique
inventaire. Max soudain, annonce la
visite de Bianca, Bianca? Mais Ana¬
tole l'a connue et il l'a aimée : il l'a
follement aimée ; elle est partie un
beau jour et la voici qui réapparaît.
C'est assez pour ranimer la flamme
morte dans le cœur d'Anatole. Bianca
arrive.
Hélas ! elle ne reconnait pas Ana¬
tole. Le fait-elle exprès ou est-elle sin¬
cère? Elle déclare voir Anatole pour
la première fois. Dépité, Anatole cède
la place rageusement à l'oublieuse ou
à la railleuse. Il aura vite une autre
ami. Elle se nommera Annie. D’elle
il ne tardera pas à subir impatiem¬
ment la tendresse. Et il la convie à
un diner qui sera un dîner d'adieu.
Au dessert, il lui annoncera qu’il la
quitte. Anatole n'a pas de chance,
Avant qu’il ait parlé, c'est Annie qui
lui signifie la rupture. On imagine la
rage d'Anatole ; il fait d'abord contre
mauvaise fortune bon cœur ; mais son
dépit éclate. C'est infiniment amusant
et d’une absolue réussite. Anatole est
toutefois incorrigible. Il a décidé de
faire une fin. Il va se marier. Mais
la veille de son mariage il ramène
chez lui Ilona, qu’il avait jadis la¬
chée. Il doit se marier dans deux heu¬
res et Ilona vient de se réveiller ; elle
est en pyjama et elle prend son petit
déjeuner. Elle déclare un fol amour
à Anatole Elle assure que cette fois
elle ne se laissera pas semer. Il faut
enfin la mettre devant la réalité. Elle
crie, elle hurle, elle trépigne. Anatole
en profite pour s'en aller. Mais déjà
on sent en lui, à la pensée de son
mariage imminent, un regret. Il va
tout de même à la mairie et à l’église.
Ah! la malheureuse femme que la
femme d'Anatole !
Cette pièce, qui est remarquable¬
ment mise en cène par Mlle Geor¬
gette Boner et M. Michel Tchekhoff
est fort bien jouée. On rencontre la
des acteurs que l'on ne voit pas assez
souvent sur d'autres scènes. Les di¬