VI, Allgemeine Besprechungen 1, 5, Gabriel Marcel, Seite 11

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LE THEATRE DE SCHNITZLER
comprendrez peut-élre vous-méme que vous avez commis envers elle,
et non pas seulement envers moi, une faute qui compense presque la
mienne.
Hauspoaren. — Je la prends sur moi, Heinrich. — Atoi je pouvais
le dire, à toi. Tu ne te sentiras pas longtemps coupable. Non. Tute
ressaisiras! lu revivras I.. tu te réadapteras.
HEiwnien. — C’est mon droit, peut-être mème mon devoir. Car il ne
me reste rien à faire qu’à me tuer, ou à tenter de prouver que ma mere
n’est pas morte en vain.
Hausboaren. — Heinrich! Ily a un mois ta mère vivait encore, et tu
peux parler ainsi! C’est pour toi quselle s’est tuée, et tu t’en vas, et tu
secoues cela loin de toi ?.. Et dans quelques jours peut-étre admettras¬
tu que cela a été sa faute.
Et la pièce se termine sur cet antagonismie tragique de
Thomme pour qui seule importait la vie brisée et irremplaçable,
Theure de vie (lebendige Stunde), et de l’artiste qui sent en luj le
pouvoir de la renouveler en la recréant par l’art. & Les heures
de vie? elles disparaissent avec le dernier de ceur qui se son¬
viennent d’elles. Ce n’est pas le pire métier que celui qui com¬
munique d ces heures une durée qui leur permeile de se sur¬
viore.)
II faudrait pouvoir ciler aussi la belle scène des Compa¬
gnons ou Robert Pilgram découvre après la mort de sa femme,
dont il avait vaillamment supporté l’inlidélité parce qu'il ne se
sentait pas le droit de tuer son bonheur, non seulement qu'elle
était trompée par son amant, mais encore qu’elle le savait — et
T’acceptait sans souffrance. Ce qui pour le mari fut vraiment un
drame, pour la semme, pour la & compagne 9, ne fut qu'un épi¬
sode et comme une vaine amouretle. II y a un tragique singu¬
lier dans celle tardive découverte des abimes qui séparaient ces
deux & compagnons v. Ce tragique des explorations de l’äme
dans lesquelles l’individu sent passer en lui le froid de l’inconnu,
Schnitzler ne l’exprimera jamais mienx que lä. Dans les deux
ceuvres que nous voulons encore analyser, le Chemin solitaire
et Interlude, il se bornera à manifester dans des synthéses plus
larges les mèmes qualités de concision impressionnante et d’hu¬
manité profonde.
Le Chemin solitaire, c’est le chemin ou s’engagent ceux qui
n’ont pas vraiment aimé, ceux qui ont sacrifié les autres à leur
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