VI, Allgemeine Besprechungen 1, 5, Gabriel Marcel, Seite 13

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LE THEATRE DE SCHNITZLER
pas modifier par une vérité matérielle comme celle-la. Un
aient
réve vécu aurait plus de force que celte histoire de jours passés
ond
que vous m'avez racontée. II n’y a rien de changé, rien... Volre
fils! ce n'est qu'un mot; il résonne dans le vide.., Vons 6tes
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devenu un étranger pour moi depuis que je me sais volre fils. „
Et Félix meurtri partira pour unc expédilion lointaine, landis
que son père sentira s’appesantir sur lui la vieillesse et la soli¬
tude.
Parallélement à cette histoire s’en déroule une autre. La scur
de Félix, Johanna, vit parmi les siens comme une étrangère; par
la pensée elle s’est réfugiée dans un monde idéal ou des formes
harmonieuses se déploient au son des lyres. Entre elle et un ami
de Julian, Stephan von Sala, esthéte pessimiste et désabusé, une
intimité singulière s’est établie; elle devient sa maitresse; elle a
trouvé l’äme la plus voisine de la sienne en ce poéte qui a subs¬
titué à l’espoir de l’éternité la jouissance mélancolique de l’éphé¬
mère — mais ils ne connaitront qu'un fugitif bonheur, Stephan,
miné par une maladie de cceur, n’a plus que quelques semaines
à vivre, et Johanna, pour ne pas assister à l’agonie de son amant
et surtout de son amour, se noie dans un élang.
Le Chemin solitaire, en dépit de cette dualité apparente d’intri¬
gue, est une piece d’une profonde unité, elle a l’unité idéale de
la symphonie ou une méme pensée créatrice se réalise en motifs
multiples et connexes. Le Chemin solitaire est la tragédie de
l’égoisme senlimental; Schnitzler nous y fait sentir la dure fata¬
lité qui pése sur les ämes impuissantes à s’enchafner ou à s’exté¬
rioriser, sur les ämes qui ne parviennent pas à briser les cadres
de leur propre monde intérieur, à vivre par autrui et en autrui.
Et par là l’cuvre est grande et haute; sans phrases, indirecte¬
ment, Schnitzler nous éléve à la vision de ce que doit étre la vraie
vie — en méme temps qu’il se penche avec pitié sur ceux qui
ne la connaitront pas, sur ceux que leur impuissance à aimer
autre chose que leur amour méme condamne à la plus dure des
solitudes.
C’est à une intuition analogue que conduit Interlude par une
voie tres différente. Le chef d’orchestre compositeur Amadeus
Adams et sa femme la cantatrice Cécile Adams ont longtemps
vécu en parfait accord, ils se sont aimés; mais lentement ils se
détachent l’un de l’autre. Amadeus se sent attiré vers la petile
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