VI, Allgemeine Besprechungen 1, 5, Gabriel Marcel, Seite 18

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1. Panphlets offorints
GABHTEL. MARCEL.
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motifs décoratifs que comme des ressorts intimes et essentiels,
on les entrevoit comme conséquences des actes plutot que se réa¬
lisant en eux, mais gà ei la, nous l’avons remarqué, il arrive
qutelles s’incorporent à la malière psychologique que l’auleur
mänie, et alors nous avons ce spectacle rare el infiniment intéres¬
sant d’une pensée qui sail relrouver l’universel dans l’individu
sans rien ôter à celui-ci de sa réalité émouvanle el direcle. El de
la sorte, dans ses deux ou trois meilleures pièces, Schnitzler se
rapproche de cet idéal qui n’a guère élé pleinement réalisé que
chez lbsen el qu’on peut appeler un tragique de pensée, puisqu'il
reside essenliellement dans des conflits de pensée. Ce n’est pas un
tragique intellectuel et abstrait, mais bien plutôt le contraire: l’in¬
dividu veritable ne cesse d’éire un échantillon, un exemplaire
quelconque de T’espéce, que s’il apparait Jui-meme comme une
pensée singulière, unique, qui lrouve soit dans ses propres con¬
tradictions internes, soil dans les autres pensées auxquelles elle
se heurte, à la fois un obstacle et une condition de réalisation.
II convient de rendre justice à Tauteur qui, sortant de l’ordre pu¬
reinent psychologique ou les fails divers valent par eux-mémes
ou illustrent de vagues lieux communs sur la vie, s’est engagé, ne
fut-ce qu'une ou deux fois, dans ce domaine si peu exploré qui
est comme la Terre promise du Théätre (1).
GABRiEf MARCEL.
(1) Cet article etait écrit quand nous avons pris connaissance de la dernière cuvre
théätrale de Schnitzler, Proyessor Bernbardi (1013). Cette pièce met en scène
un grand médecin israélite, directeur d’une elinique particulière, qui interdit à
un prêtre T’accès de la chambre d’un mourant, pour que celui-ci s’éteigne en paix
sans soupçonner sa fin prochaine. L’incident est exploité par le parti antisémite, ett
Schnitzler nous montre les phases diverses de la lutte qui lui fait suite. L’ouvre est;
rebuste, un pen uniforme peut-être, et se distingue assez nettement de celles quig
Tont précédée par l’absence vouluc d’ornements lyriques ou sentimentaux.