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1. PanphletsOffrints
341
UN PARISIEN DE VIENNE
cquelle
qu'il est tres intelligent et trés adroit et parce qu'il adore, en
Viennois de race, T’art théatral; mais, encore une fois, ce n'est
ubleu
point ceqully a chez lui de meilleur qui s’exprime dans ses
S,
pieces, mèmes les plus applaudies. Le théätre de M. Schnitzler
est un peu artificiellement théätral, alors que ses nouvelles sont
la simplicité, la gräce mèmes.
Conteur délicieusement naturei, M. Schnitzler n'a jamais
sacrilié au naluralisme. C’est un trait d’ailleurs qui fait honneur
à Vienne que la repugnance marquée par celte aristocratique
capitale aux productions naturalistes. Du haut de ses traditions
séculaires de dignité et d’élégance, Vienne loisa le naturalisme
et lui refusa le libre établissement dans ses murs. Peut-etre faut¬
il voir néanmoins linlluence lointaine du naluralisme dans cer¬
taines brutalilés du petit roman de M. Schnitzler, intitulé: Mou¬
rir. C’est Thistoire d’un pauvre phtisique, avide de vivre et
d’aimer, qui met trois cents pages à passer, au milien de déchi¬
rements sans nom, dans ce que l’optimisme des formules appelle
un monde meilleur. L’élément physiologique, pathologique
mème, est tres accusé dans ce doulourenx, mais poignant récit.
L’exaspération sensuelle provoquée parla phtisie, la méchanceté
qu'elle allume au eckur de ceux qui en meurent, y sont aussi
eruellement notés. II se peut que cesoit la du naturalisme, ilse
peut que Mourir soit un roman d’un naturalisme atténué et
comme viennois. Mais il se peut aussi que ce récit conlinne lout
simplement le résultat des observations eliniques faites par l’au¬
teur, tout frais émoulu de la Faculté de médecine, au moment
on il éerivait ce livre, un de ses premiers ouvrages. Cetie der¬
nière hypothése est méme la plus probable.
On a sonvent comparé M. Arther Schnitlzer à Guy de Maupas¬
sanl. & Un Maupassant viennoiso, cela est bientót dit, mais qu'est¬
ceque cela veul dire? Maupassant et Schnitzler diffèrent dans
leur étre intime antant queil est possible. Maupassant est amer,
Schnitzler est sentimental; Maupassant est vigoureux, Schnitzler
Orte
est doux. Par la mise en scène, par les procédés du style, par la
II a
forme, T’auteur français et l’auteur viennois ne dillèrent pas
est ex¬
moins que par le fond. Comme tous les réalistes français, Mau¬
u nou¬
passant peint plutot quil ne raconte. Or c’est lout le contraire
que fait M. Schnitzler. Le récit est aussi beaucoup plus direct
héätre.
ene parce
chez Maupassant que chez son prétendu disciple des bords du
Danube. Conlormément aus regles naturalistes, Maupassant
uirte S. Fischer
laissait T’ame de ses personnages se manifester par leurs actes
eidans des dialogues merveilleusement concis. II n’intervenait
GM
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1. PanphletsOffrints
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UN PARISIEN DE VIENNE
cquelle
qu'il est tres intelligent et trés adroit et parce qu'il adore, en
Viennois de race, T’art théatral; mais, encore une fois, ce n'est
ubleu
point ceqully a chez lui de meilleur qui s’exprime dans ses
S,
pieces, mèmes les plus applaudies. Le théätre de M. Schnitzler
est un peu artificiellement théätral, alors que ses nouvelles sont
la simplicité, la gräce mèmes.
Conteur délicieusement naturei, M. Schnitzler n'a jamais
sacrilié au naluralisme. C’est un trait d’ailleurs qui fait honneur
à Vienne que la repugnance marquée par celte aristocratique
capitale aux productions naturalistes. Du haut de ses traditions
séculaires de dignité et d’élégance, Vienne loisa le naturalisme
et lui refusa le libre établissement dans ses murs. Peut-etre faut¬
il voir néanmoins linlluence lointaine du naluralisme dans cer¬
taines brutalilés du petit roman de M. Schnitzler, intitulé: Mou¬
rir. C’est Thistoire d’un pauvre phtisique, avide de vivre et
d’aimer, qui met trois cents pages à passer, au milien de déchi¬
rements sans nom, dans ce que l’optimisme des formules appelle
un monde meilleur. L’élément physiologique, pathologique
mème, est tres accusé dans ce doulourenx, mais poignant récit.
L’exaspération sensuelle provoquée parla phtisie, la méchanceté
qu'elle allume au eckur de ceux qui en meurent, y sont aussi
eruellement notés. II se peut que cesoit la du naturalisme, ilse
peut que Mourir soit un roman d’un naturalisme atténué et
comme viennois. Mais il se peut aussi que ce récit conlinne lout
simplement le résultat des observations eliniques faites par l’au¬
teur, tout frais émoulu de la Faculté de médecine, au moment
on il éerivait ce livre, un de ses premiers ouvrages. Cetie der¬
nière hypothése est méme la plus probable.
On a sonvent comparé M. Arther Schnitlzer à Guy de Maupas¬
sanl. & Un Maupassant viennoiso, cela est bientót dit, mais qu'est¬
ceque cela veul dire? Maupassant et Schnitzler diffèrent dans
leur étre intime antant queil est possible. Maupassant est amer,
Schnitzler est sentimental; Maupassant est vigoureux, Schnitzler
Orte
est doux. Par la mise en scène, par les procédés du style, par la
II a
forme, T’auteur français et l’auteur viennois ne dillèrent pas
est ex¬
moins que par le fond. Comme tous les réalistes français, Mau¬
u nou¬
passant peint plutot quil ne raconte. Or c’est lout le contraire
que fait M. Schnitzler. Le récit est aussi beaucoup plus direct
héätre.
ene parce
chez Maupassant que chez son prétendu disciple des bords du
Danube. Conlormément aus regles naturalistes, Maupassant
uirte S. Fischer
laissait T’ame de ses personnages se manifester par leurs actes
eidans des dialogues merveilleusement concis. II n’intervenait
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