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ressourees budgélaires aussi stables.
Cette première période d’aclivité di¬
rectoriale fut traversée de tant d’in¬
irigues que Wildgans évita toujours
par la suile d’en parler ou d’en
cerire. L’amertume des rares allu¬
sions qu'il y a failes ne T’empécha
cependant pas d’accepter une se¬
conde fois, en 1930, le poste rede¬
venu vacant après la gestion d’un
régisseur-acteur, M. Herterich. Lo
poete croyait pouvoir insuffler à la
Maison de Molière autrichienne T’es¬
prit qui Tanimail. Ses adversaires —
un directeur de théatre subventionné
en atonjours C’innombrables — dau¬
bèrent volontiers cette tentative, ju¬
gée par eux naive, de remédier à
la crise mondiale des théätres par
le retour aux plus saines tradilions
de la littérature et de l’art. En réa¬
lité, le choix des pièces à créer ou
à reprendre s’était montré assez ju¬
dicleux pour se traduire par de
bonnes recettes. M. Wildgans n’en
fut pas moins sacrifié à des consi¬
dérations de nalure politico-commer¬
ciale, qui entourèrent sa démission
de rancceurs dont s’aggraa son état
de santé déjà tres éprouvé. i1 a sue¬
combé le 3 mai, à une erise car¬
diaque foudroyante, comme ses deux
grands prédécesseurs à la téte de la
littérature autrichienne, Hugo d’Hof¬
mannsthal et Arthur Schhiizler.
Le nouveau directeur du Burg¬
theater, M. Rebbeling, est un homme
d’action qui voit dans le théätre une
entreprise à faire fruclifler au pro¬
rata de la conflance qu’on a mise en
Jui. Parmi plusieurs mniliatives d’or¬
dre divers, il a su se concilier-la.
erilique par le geste atlendu depuis
de longues années, du rétablissement
des répétitions générales. Les gran¬
des réformes qu’on attendait de Juil
seront peut-étre plus diffleiles à dé¬
créter et surtout à réaliser. En
attendant, le rajeunissement de la
troupe n'a été entrepris qu’avec une
extréme prudence, et les engagements
sensationnels dont les journaux col¬
portaient les bruits, sont restés àl
l’état de projets. Une nouveauté mé¬
rite cependant d’étre signalée à nos
lecteurs, comme la pièce la plus in¬
téressante de récente création vien¬
noise, et aussi pour la mise en va¬
leur qu'elle a permise du talent d’un
jeune acteur, M. Ernst Deutsch.
Disraeli, comédie en eing tableaux
de Louise-Marie Mayer et Arthur
Rund, est une g vie romancée s mise
au théätre. Le personnage, après
avoir été illustre de son vivant, doit¬
à André Maurois un regain de cé¬
Iébrité mondiale. La pièce en béné¬
ficie dans la mesure off le public,
connaft assez, d’avance, le héros!
pour pottvoir le suivre sans diffi¬
culté à travers une intrigue qui com-
mence en 1830 et finit en 1878. Evi¬
demment, nous sommes tres loin de
l'unité de temps et de lieu, dont Ra¬
eine fut le virtuose. Le premier ta¬
bleau, situé sur la terrasse d’une au¬
berge de Malte, un beau fnatin de
mai 1830, nous présente un jeune
Oriental déguisé en Sicilien, et dont
le bugout aufant que la mise Trop
vovante altirent la jenne Israélite
Rahel, Mnais ekasperent les gentle¬
inien anglais auxquels Disrach s’ap¬
plique a révéler T’avenir du canal
de Suez. Au second tableau, dans in
garçonnière du jeune député conser¬
vateur à Londres, un soir d’ockohre
1837, nous le voyons rentrer, vainen,
de sa première grande manifesta¬
tion oratoire, ou son sang uif i'n
entrainé à un lyrismne antipathique
au flegine anglais. Des gens de thed¬
tre, Kean à leur tete, viennent féler
Jla place est, suivant, eux, lout in¬
liquée sur les planches. La jeune
première s’attarde. C’est Rahel dont
Kean a fait sa maltresse et une
actrice de talent, mais Disraeli la
repousse une seconde fois. Son
amour passionné pour ’Angleterre
a besoin, dans la carrière qwil röve.
düne pure Anglalse, auf sern soh