2. Cuttings
box 38/3
N• DE DEBI —erse uneeeteree
NEVUE DES LECTUREs
Eatrait de
77. RUE DE VAUGIRARN
Adresse
15 A0UT 1933
Date:
Stonafure##eassAmanretusssesAeseramnene
BULLETIN DE DOGUMENTATION ET D'
Exposttioneeeesserse ereeeseneese e sseeee ndeeRRResSeme
500 francs d’amende et à 10
terets.
Ceci se passa, cctle annde 1
mais dans un pays on tout !
ie mauvais vin a lait tourner
mème est empoisonnée, sur
plaine.
Les lectures qui salissent
00
En quoi elles sont nuisibles à tous
Arthur Schnitzler, le celebre écrivain viennois, qui fut méde¬
cin, écrit, depuis une vingtaine d’années, des romans et des
drames au cours desqueis il se plait à pénéirer jusque dans les
plus sombres replis du cchur humain.
Exploration fertiie en découvertes et riche d’enseignements
pour le specialiste, mais qui comporte certains dangers pour le
public... Un danger semblable à celni que court le profane d po¬¬
seder de vagues connnissances de médecine: il se croit bientôt
atleint de tous les manx dont il lit la description.
Astivre des personnages etranges d’Arthur Schnitzler, vons dis¬
tinguerez certainement quelques pensées qui vous ont pu effleu¬
rer une fois ou l’autre et que vous avez balnyées d’un coup
comme on s’éclaircit la gorge quand on est enroué.
Or, on vons montre des gens tres honnétes, sympathiques, res¬
pectés, qui vivent avec ces pensées-lä, comme s’il était naturel
de les porter nvec soi, et lout aussitót, vous volei poussé d en
cheicher ln trace en vous-meme etchez les antres.
Vous finirez par conclure avec quelque tristesse que vous éles
à demi-fon et vous vous consolerez en constalunt que les antres
le sont complétement.
La nature, disait Montesquien, a mis en nous la pudeur de
nos imperfections; la crainte de nous abnisser à nos propres
Feux et à cenx d’autrui constitue un des ressorts les plus vigon¬
reux de notre sens moral. Mais à mesure que s’abaisse le nivean
moral de la société, cetle erninte diminue et vous retient moins
solidement.
C’est pourquoi les romanciers qui se plaisent à montrer com¬
bien l’anormal se rencontre fréquemment, an point de devenir
quasi-normal, ine semblent encourir une responsabilité dont ils
ne semblent, enx, guère se douter..
De ce récit, admirablement composé, les personnages vons at¬
tirent par le trouble qu'ils ressentent sans pouvoir le définir.
IIs se cherchent, vons les cherchez avec enx, puis vons vons
cherchez en enx et vons vous épouvanlez de devoir descendre
si bas.
Froidement, méthodiquement, avec les gestes précis ei délicats
d’un opérateur, l’anteur les déshabille, mettani à nu leur mi¬
sère.
Vons vons trouvez dans la möme situation qu'un homme qui
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N• DE DEBI —erse uneeeteree
NEVUE DES LECTUREs
Eatrait de
77. RUE DE VAUGIRARN
Adresse
15 A0UT 1933
Date:
Stonafure##eassAmanretusssesAeseramnene
BULLETIN DE DOGUMENTATION ET D'
Exposttioneeeesserse ereeeseneese e sseeee ndeeRRResSeme
500 francs d’amende et à 10
terets.
Ceci se passa, cctle annde 1
mais dans un pays on tout !
ie mauvais vin a lait tourner
mème est empoisonnée, sur
plaine.
Les lectures qui salissent
00
En quoi elles sont nuisibles à tous
Arthur Schnitzler, le celebre écrivain viennois, qui fut méde¬
cin, écrit, depuis une vingtaine d’années, des romans et des
drames au cours desqueis il se plait à pénéirer jusque dans les
plus sombres replis du cchur humain.
Exploration fertiie en découvertes et riche d’enseignements
pour le specialiste, mais qui comporte certains dangers pour le
public... Un danger semblable à celni que court le profane d po¬¬
seder de vagues connnissances de médecine: il se croit bientôt
atleint de tous les manx dont il lit la description.
Astivre des personnages etranges d’Arthur Schnitzler, vons dis¬
tinguerez certainement quelques pensées qui vous ont pu effleu¬
rer une fois ou l’autre et que vous avez balnyées d’un coup
comme on s’éclaircit la gorge quand on est enroué.
Or, on vons montre des gens tres honnétes, sympathiques, res¬
pectés, qui vivent avec ces pensées-lä, comme s’il était naturel
de les porter nvec soi, et lout aussitót, vous volei poussé d en
cheicher ln trace en vous-meme etchez les antres.
Vous finirez par conclure avec quelque tristesse que vous éles
à demi-fon et vous vous consolerez en constalunt que les antres
le sont complétement.
La nature, disait Montesquien, a mis en nous la pudeur de
nos imperfections; la crainte de nous abnisser à nos propres
Feux et à cenx d’autrui constitue un des ressorts les plus vigon¬
reux de notre sens moral. Mais à mesure que s’abaisse le nivean
moral de la société, cetle erninte diminue et vous retient moins
solidement.
C’est pourquoi les romanciers qui se plaisent à montrer com¬
bien l’anormal se rencontre fréquemment, an point de devenir
quasi-normal, ine semblent encourir une responsabilité dont ils
ne semblent, enx, guère se douter..
De ce récit, admirablement composé, les personnages vons at¬
tirent par le trouble qu'ils ressentent sans pouvoir le définir.
IIs se cherchent, vons les cherchez avec enx, puis vons vons
cherchez en enx et vons vous épouvanlez de devoir descendre
si bas.
Froidement, méthodiquement, avec les gestes précis ei délicats
d’un opérateur, l’anteur les déshabille, mettani à nu leur mi¬
sère.
Vons vons trouvez dans la möme situation qu'un homme qui